Rsg Production

Les Maudites

Les Maudites

 
El llanto (The Wailing)
 

2024/2025

FR                   EN

 

Plus de vingt ans et de dix mille kilomètres séparent les histoires tragiques d’Andrea – à Madrid, en Espagne, dans les années 2020 – et de Marie – à La Plata, en Argentine, à la fin des années 1990. Et pourtant, leurs deux parcours présentent d’étranges similitudes, d’autant plus qu’une troisième personne, Camila, a pu témoigner des évènements. Car toutes trois ont notamment fini par percevoir un son effrayant : celui d’un cri – « llanto », en espagnol, titre original du film.

Réalisé par Pedro Martín-Calero et co-écrit par Isabel Peña (connue pour être la co-scénariste d’« As Bestas »), « Les Maudites » est un thriller horrifique divisé en trois chapitres, incarnés à chaque fois par une femme qui en devient l’héroïne et dont on adopte le point de vue. Dans chacun de ces tiers, l’on se prend d’affection pour les personnages – quoique peut-être un peu moins pour Marie que l’on voit moins –, de sorte qu’à l’horreur s’ajoute la tragédie pour les membres de ce trio.

Le long-métrage est de surcroît et logiquement scindé en deux époques distinctes, où même les supports visuels et les prises d’images diffèrent, passant de l’analogique des années 1990 au tout-puissant numérique des années 2020. Mais cette scission a la particularité de ne pas se faire trop ressentir lors du visionnage, premièrement parce que les deux parties ont été lissées de sorte à ce qu’elles soient similaires à l’écran, et deuxièmement parce que la trame du film est littéralement cauchemardesque de bout en bout.

« Les Maudites » propose en effet un triple scénario en même temps original et facilement anticipable, à l’instar de nos mauvais rêves dont on connaît et donc redoute d’autant plus la fin. Ainsi, si le film laisse plus de questions que de réponses et nous pousse à nous interroger sur la valeur symbolique de certains motifs et de certaines apparitions – par exemple celles d’un banal et troublant immeuble –, l’histoire nous montre que nos sociétés passées comme présentes sont vectrices de violences et de traumatismes inter-générationnels comparables à des malédictions, dont pâtissent dramatiquement et terriblement Andrea, Camila et Marie.

Axel Chevalier

 

{English below & Español al final}

More than twenty years and ten thousand kilometers stand between the tragic stories of Andrea – in Madrid, Spain, in the 2020s – and Marie – in La Plata, Argentina, in the late 1990s. Yet there are uncanny similarities between the two, especially since a third person, Camila, was able to bear witness to the events. In particular, all three eventually heard a frightening sound: that of a scream – “llanto” in Spanish, hence the original title of the film.

Directed by Pedro Martín-Calero and co-written by Isabel Peña (known as the co-writer of “The Beasts”), “The Wailing” is a horrific thriller divided into three chapters, each embodied by a woman who becomes the heroine and whose point of view we embrace. In each of these chapters, we become attached to the characters – though perhaps a little less so to Marie, whom we see less of – so that tragedy is added to the horror for the members of this trio.

What’s more, the film is logically split into two distinct eras, in which even the picture mediums and camera shots differ, moving from the analog of the 1990s to the all-powerful digital of the 2020s. But this split is not too obvious during viewing, firstly because the two parts have been smoothed out so that they look similar on screen, and secondly because the film’s plot is literally nightmarish from start to finish.

“The Wailing” in fact offers a triple storyline that’s both original and yet quite predictable, just like our bad dreams whose end we know and therefore dread all the more. While the film leaves us with more questions than answers, and prompts us to wonder about the symbolic value of certain motifs and apparitions – for example, those of a banal and disturbing building – the story shows us that our societies, past and present, are vehicles of inter-generational violence and trauma akin to curses, from which Andrea, Camila and Marie suffer dramatically and terribly.

Axel Chevalier

ESPAÑOL

Más de veinte años y diez mil kilómetros separan las trágicas historias de Andrea – en Madrid, España, en la década de 2020 – y Marie – en La Plata, Argentina, a finales de la década de 1990. Y, sin embargo, hay extrañas similitudes entre sus historias, sobre todo porque una tercera persona, Camila, pudo ser testigo de los hechos. En particular, las tres acabaron oyendo un sonido aterrador: el de un llanto …

Dirigida por Pedro Martín-Calero y coescrita por Isabel Peña (la coguionista de «As Bestas»), «El llanto» es un thriller terrorífico dividido en tres capítulos, cada uno de ellos interpretado por una mujer que se convierte en la heroína y cuyo punto de vista adoptamos. En cada uno de estos tercios, nos encariñamos con los personajes – aunque quizá un poco menos con Marie, a la que vemos menos –, de modo que el horror se suma a la tragedia para los miembros de este trío.

Es más, la película se divide lógicamente en dos épocas distintas, en las que incluso los medios visuales y la captura de imágenes difieren, pasando de la analógica de los 90 a la todopoderosa digital de los 2020. Pero esta división no se nota demasiado durante el visionado, en primer lugar porque las dos partes han sido suavizadas para que parezcan similares en pantalla, y en segundo lugar porque la trama de la película es literalmente pesadillesca de principio a fin.

«El llanto» ofrece un triple escenario original y fácil de anticipar, como nuestras pesadillas, cuyo final conocemos y, por tanto, tememos aún más. Así, mientras la película nos deja con más preguntas que respuestas, y nos incita a cuestionar el valor simbólico de ciertos motivos y apariencias – por ejemplo, los de un edificio banal e inquietante –, la historia nos muestra que nuestras sociedades, pasadas y presentes, son vectores de violencia y traumas intergeneracionales comparables a maldiciones, de los que Andrea, Camila y Marie sufren dramática y terriblemente.

Axel Chevalier

When Evil Lurks
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