Abigail
2024
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À la croisée des genres et dans la même veine que « Wedding Nightmare » (déjà co-réalisé par les mêmes Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett), « Abigail » est un amusant film d’horreur qui pousse assez loin son gore et son humour noir. Le topo : une équipe de professionnels enlève la fille d’un homme fortuné dans le but de recevoir une rançon juteuse. Sauf que cette enfant n’est pas tout à fait ordinaire, puisqu’il s’agit d’un vampire…
Librement inspiré de « La Fille de Dracula », réalisé en 1936 par Lambert Hillyer – qui a inspiré son nom à l’un des personnages – « Abigail » peut se découper en trois parties qui recoupent des tons différents. La première consiste en une forme de haletant thriller d’action et coïncide au rapt de notre enfant-ballerine jusqu’au début de sa séquestration dans une vieille demeure bigarrée. La seconde insuffle une ambiance plus pesante, typique de l’horreur suggestive et du slasher, où l’on découvre ou croit découvrir l’envers du décor, avant de basculer dans une troisième et dernière partie exagérément sanglante.
Néanmoins, le long-métrage use tout au long de sa trame d’un registre volontairement comique – avec quelquefois tout de même un soupçon de sérieux. Les personnages sont ainsi archétypaux et on les présente comme tels dès la première partie, notamment du fait de leur (initial) anonymat et de leurs respectives spécialités. Les scènes et répliques explicitement burlesques rehaussent cet esprit d’auto-dérision dont même Abigail – par ailleurs exquisément incarnée par la prometteuse Alisha Weir – fait preuve dans son jeu macabre. Notons par exemple la série de chorégraphies à la Mercredi Addams ou à la MΞGAN sur « Le Lac des Cygnes » lors de scènes particulièrement trash.
Marrant, le film n’en demeure pas moins réfléchi pour ce qui est de ses décors (on reste tout de même dans un huis clos dont la maison labyrinthique s’apparente parfois à celle de Sarah Winchester) et de son scénario : l’intrigue ne manque pas de retournements de situations qui se révèlent (justement) excessifs et donc prenants. Somme toute, « Abigail » réussit son pari de nous divertir, bien qu’il manque peut-être un peu de fond.
At the crossroads of genres and along the same lines as “Ready or Not” (already co-directed by the same Matt Bettinelli-Olpin and Tyler Gillett duo), “Abigail” is a fun horror film that pushes its gore and dark humor pretty far. The plot: a team of professionals kidnap a wealthy man’s daughter for a lucrative ransom. Except that this child isn’t exactly ordinary: she’s a vampire…
Loosely based on “Dracula’s Daughter”, directed in 1936 by Lambert Hillyer – after whom one of the characters is named – “Abigail” can be divided into three parts, each of which strikes a different tone. The first is a breathless action thriller, covering from the abduction of our ballerina child to the beginning of her imprisonment in a motley old mansion. The second infuses a heavier atmosphere, typical of suggestive horror and slasher films, in which we discover, or think we discover, what’s behind the scenes, before tipping over into a third and final part of overly bloody action.
Nonetheless, the film is deliberately funny throughout – with a hint of seriousness thrown in for good measure. The characters are archetypal, and are portrayed as such from the outset, not least because of their (initial) anonymity and their respective expertise. Explicitly slapstick scenes and lines heighten this spirit of self-mockery, which even Abigail – exquisitely played by the promising Alisha Weir – displays in her macabre performance. These include for example a number of choreographies a la Wednesday Addams or MΞGAN on “Swan Lake” during some particularly hardcore scenes.
Funny as it is, the film is nonetheless carefully crafted in terms of both its settings (the maze-like house is, after all, a closed-door setting that sometimes resembles Sarah Winchester’s) and its screenplay: the plot is full of twists and turns that are (appropriately) over-the-top and therefore compelling. All in all, “Abigail” succeeds in keeping us entertained, though perhaps a little lacking in substance.