Les Trois Fantastiques
The Fantastic Three
2024
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Dans les Ardennes souffrant de la désindustrialisation, trois jeunes garçons inséparables, Max, Tom et Vivian, anticipent leurs vacances d’été communes en colonie et les attendent avec hâte. Mais les programmes du trio sont bousculés par l’inattendue sortie de prison de Seb, le grand frère de Max. Commence alors un long désenchantement que le premier long-métrage de Michaël Dichter nous expose sans jugement et avec sincérité.
Usant de très nombreux changements de ton – allant du comique au dramatique en passant par des scènes de violence tant verbale que physique –, le film narre une histoire certes d’adulte mais avec un regard d’adolescent, à savoir celui de Max (Diego Murgia). Personnage-clef de l’intrigue, il est confronté à différents environnements et diverses réalités : l’idylle de son indéfectible amitié avec Tom et Vivian, les récurrents coups durs du milieu collégien et la difficile reconstitution de sa famille.
Jonglant incessamment avec ces trois mondes souvent opposés, Max finit par y perdre le sens des priorités et, pis encore, franchir des limites morales voire légales, préoccupé tant par la conservation de ses nakama (concept japonais par lequel il définit son lien avec ses fidèles compagnons) que par la préservation de son noyau familial (notamment via les retrouvailles avec son frère). Déjà subtilement construit, le protagoniste principal est entouré de personnages secondaires tout aussi profonds, que ce soit une mère désabusée (Emmanuelle Bercot), un grand frère instable (Raphaël Quenard) ou des amis riches en complexité et pas toujours d’accord (Benjamin Tellier et Jean Devie).
Conte moderne dont on peut facilement deviner l’issue tragique, « Les Trois Fantastiques » demeure un long-métrage qui présente avec finesse les douces-amères et/ou brutales désillusions adolescentes où domine ce sentiment de trahison. D’inévitables trahisons que l’on doit s’infliger et infliger aux autres, durant cette jeunesse pleine de bouleversements et où l’on ne se rend pas toujours compte de la responsabilité de ses actes.
In the deindustrialized Ardennes region of France, three inseparable young boys, Max, Tom and Vivian, eagerly look forward to their summer camp vacation together. But the trio’s plans are thrown out the window when Max’s older brother, Seb, is unexpectedly released from prison. This sparks a long period of disenchantment, which Michaël Dichter’s first feature film portrays with sincerity and free of any kind of judgment.
With its many shifts in tone – from comedy to drama as well as scenes of both verbal and physical violence – the film tells an adult story through the eyes of a teenager, namely Max (Diego Murgia). He’s the key figure of the plot, and is faced with different situations and realities: the passionate friendship with Tom and Vivian, the recurrent hardships of school life, and the difficult process of rebuilding his family.
Constantly balancing between these three, often opposing, worlds, Max ends up losing his sense of priorities and, even worse, overstepping moral and even legal boundaries, concerned as much with preserving his nakama (the Japanese concept by which he defines his bond with his faithful companions) as he is with preserving his family circle (especially through his brother’s reunion). Already subtly constructed, the main protagonist is surrounded by equally profound supporting characters, from a disillusioned mother (Emmanuelle Bercot) to an unstable older brother (Raphaël Quenard) and friends full of complexity and not always in agreement (Benjamin Tellier and Jean Devie).
This is a modern tale whose tragic outcome is easily foreseen, but “The Fantastic Three” remains a feature film that delicately depicts the bittersweet and/or brutal disillusionment of adolescence, where the feeling of betrayal prevails. The unavoidable betrayals that we must bring upon ourselves and others, during this youth full of upheavals, when we don’t always fully grasp the implications of our actions.