Jusqu’au bout du monde
The Dead don’t Hurt
2024
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Western contemplatif, « Jusqu’au bout du monde » narre une histoire d’amour entre un Danois et une Québécoise, tous deux exilés dans l’Ouest des États-Unis. Par le biais d’une chronologie double, le long-métrage de Viggo Mortensen retranscrit à l’écran les notions d’attente, de patience et d’acceptation d’une relation vouée à s’étioler : lui, Holger (joué par le réalisateur lui-même), parti pour la Guerre de Sécession ; elle, Vivienne (incarnée par Vicky Krieps), tombant peu à peu malade ; eux, marqués par la violence lancinante de l’existence.
Si le film propose des plans esthétiques et des personnages convaincants, son intrigue demeure en revanche classique et relativement peu développée. Outre les ellipses, l’on ignore pourquoi et comment Vivienne parvient à tenir tête, des années durant, à un rude et fou à lier individu qui la martyrise, tandis que la longue absence de Holger n’est compensée que par des scènes où son silence pèse autant qu’il transmet.
Malgré des dialogues multilingues (en anglais, français et espagnol) bien construits et ponctués à juste titre de blancs – et nonobstant quelques moments plus nerveux –, « Jusqu’au bout du monde » ne constitue pas un film dont la trame impressionne, mais forme plutôt un western qui prend son temps en reprenant certains poncifs et en ne creusant pas des enjeux qui auraient pu enrichir l’histoire. Au demeurant, il s’agit bel et bien d’un conte sur la perpétuelle errance de l’âme humaine dans une nature et dans un monde que personne ne peut dompter.
This contemplative Western tells the love story of a Dane and a Quebec woman, both exiled in the American West. Using a dual timeline, Viggo Mortensen’s feature brings to the screen the notions of expectation, patience and acceptance of a relationship doomed to fade: he, Holger (played by the director himself), left for the Civil War; she, Vivienne (played by Vicky Krieps), gradually falling ill; they, scarred by the haunting violence of existence.
While the film’s shots are aesthetically pleasing and its characters convincing, its plot remains conventional and relatively undeveloped. In addition to the ellipses, we don’t know why or how Vivienne manages to stand up to the rough and tumble lunatic who torments her for years, while Holger’s long absence is only made up for by scenes in which his silence weighs as much as it conveys.
Despite its well-crafted multilingual dialogue (in English, French and Spanish), appropriately filled with gaps – and notwithstanding a few more tense moments – “The Dead don’t Hurt” is not a film with an impressive plot, but rather a slow-burning western that rehashes a few commonplaces and fails to delve into issues that could have enriched the story. It is, in fact, a tale of the perpetual wandering of the human soul in a nature and a world that no one can tame.