Killers of the Flower Moon
Outstanding Lead Female Performance – SAG
Best Actress (Drama) – Golden Globe
2023
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Attendu sur plateforme, c’est finalement au cinéma que le dernier Scorsese est dévoilé. Adapté du livre du même nom de David Grann, « Killers of the Flower Moon » porte à l’écran un passage méconnu de l’histoire des États-Unis d’Amérique.
Dans les années 20, au cœur de l’Oklahoma, les Osages, une tribu de natifs américains possède les plus importants puits de pétrole de l’état. Malgré leur richesse, les Osages sont sous tutelle des banques blanches américaines qui contrôlent et scrutent la moindre de leurs dépenses. Au milieu de la jalousie et du racisme ambiant, de nombreux Osages sont retrouvés assassinés.
Alors que le livre de David Grann se base sur l’enquête du FBI de l’époque, Martin Scorsese a quant à lui décidé de modifier le point de vue de son film. En choisissant le point de vue des Osages bien avant l’intervention du FBI, Martin Scorsese donne à son film une portée politique. Les Osages ne sont pas simplement des éléments de l’histoire, ils en sont les protagonistes principaux. Au lieu d’installer une distance de lecture avec le point de vue policier, « Killers of the Flower Moon » nous confronte directement aux horreurs d’un racisme institutionnel. Le réalisateur de « Casino » substitue la froideur et le recul d’un film policier à la fureur des émotions.
C’est avec cette inversion du point de vue que « Killers of The Flower Moon » prend toute son ampleur. Les genres se mélangent et se croisent formant une œuvre historique imposante à laquelle se raccroche une écriture poétique et sensible. C’est cette indéfinition du genre qui déstabilise le spectateur, introduisant dès le début du film un personnage principal aussi malsain que répugnant, un loser dont la stupidité et la faiblesse deviennent cruauté et perversion.
« Killers of the Flower Moon » est un film remarquable qui se distingue également par l’écriture de ses personnages, personnages habités et incarnés par un duo Gladstone/Dicaprio étourdissant. C’est un film minutieux qui reprend les thématiques d’un cinéaste, dont la patiente et cruelle transition de l’homme vers la figure du monstre.
Sacha Garcia
Originally expected to be released as a streaming movie, Scorsese’s latest film is instead hitting theaters. Adapted from David Grann’s book of the same name, “Killers of the Flower Moon” brings to the screen a little-known passage in the history of the United States.
In the 1920s, in the heart of Oklahoma, the Osages, a tribe of native Americans, own the largest oil wells in the state. Despite their wealth, the Osages are subject to the tutelage of the white American banks, which monitor and scrutinize their every penny. In the midst of jealousy and racism, many Osages are found murdered.
While David Grann’s book is based on the FBI investigation at the time, Martin Scorsese decided to change the point of view of his film. By choosing the point of view of the Osages well before the FBI’s intervention, he gives his film a political dimension. The Osages are not simply part of the story, they are its main protagonists. Instead of distancing ourselves from the police perspective, “Killers of the Flower Moon” brings us face-to-face with the horrors of institutional racism. The director of “Casino” substitutes the coldness and retrospect of a detective film for the fury of emotions.
This reversal of perspective is where “Killers of The Flower Moon” really comes into its own. Genres mix and intersect to create an imposing work of history, anchored by sensitive, poetic writing. It’s this undefined nature of the genre that destabilizes the viewer, introducing from the start of the film a main character as unhealthy as he is repulsive, a loser whose stupidity and weakness become cruelty and perversion.
“Killers of the Flower Moon” is a remarkable movie that also stands out for the way its characters are written, inhabited and embodied by a mesmerizing Gladstone/Dicaprio duo. It’s a meticulous film that takes up the filmmaker’s themes, including man’s patient and cruel transition to the monster figure.
Sacha Garcia