Rsg Production

La Tête Froide

 
(Cold Head)
 

2024

FR                   EN

 

Dans les Hautes-Alpes, lors d’un hiver rude, Marie a du mal à joindre les deux bouts. Pour arrondir ses fins de mois, elle revend des cartouches achetées à Bardonecchia, de l’autre côté de la frontière italienne. Jusqu’à ce qu’elle croise la route de Souleymane, un jeune Gambien tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Cette rencontre va donner à Marie une idée…

Premier long-métrage de fiction de Stéphane Marchetti, « La Tête froide » aborde une thématique chère à ce dernier : les migrations, qu’il a étudiées notamment dans la jungle de Calais. Après une immersion le long de la Manche, le réalisateur nous plonge ici dans les vallées briançonnaises, traversées régulièrement et clandestinement par des dizaines de personnes exilées, que ce soit en voiture ou à pied, qu’importe le temps.

Avec une volonté affichée de ne pas prendre position mais plutôt de montrer la réalité du terrain, Stéphane Marchetti nous invite à réfléchir sur la complexité des phénomènes migratoires et de tous leurs acteurs. Les passeuses et passeurs ne sont ainsi pas toutes et tous motivés de la même façon – l’économique passant bien souvent devant l’humanitaire – et leurs réseaux reposent la plupart du temps sur des failles tant personnelles qu’institutionnelles.

Les différents personnages se trouvent en effet dans des “zones grises”, pour citer le réalisateur lui-même. Marie (Florence Loiret Caille), devient avant tout passeuse afin d’améliorer ses conditions de vie, malgré les risques. Souleymane (Saabo Balde) souhaite simplement rejoindre sa sœur et la côte de Brighton, quitte à participer à un trafic d’êtres humains dont il est lui-même victime. Et même un policier aux frontières (Jonathan Couzinié) ou une responsable de centre d’accueil (Aurélia Petit) se révèlent avoir des valeurs et des principes fluctuants.

En ressort un film parfois froid et abrupt (à l’image de cette tempête de neige que doivent affronter Marie et Souleymane) mais qui offre une perspective bien plus troublante que celles trop simplistes et bêtement reprises par des débats politiques stériles. Alors qu’un seul regard à l’encontre de ces personnes pourrait déjà limiter les tragédies…

Axel Chevalier
 

During a harsh winter in the Hautes-Alpes, Marie is struggling to cope. To make ends meet, she sells cartridges bought in Bardonecchia, on the other side of the Italian border. Until she crosses paths with Souleymane, a young Gambian trying to reach the UK. This encounter gives Marie an idea…

Stéphane Marchetti’s first feature film, “La Tête froide” (The Cold Head) addresses a theme dear to his heart: migration, which he studied in the Calais ‘Jungle’. After working along the English Channel, the director now takes us into the Briançon countryside, where dozens of exiles cross regularly and clandestinely, whether by car or on foot, whatever the weather.

Stéphane Marchetti’s intention is not to take sides, but rather to show the reality of the situation on the ground, inviting us to consider the complexity of migratory phenomena and all the players involved. Smugglers are not all motivated in the same way – economic considerations often take precedence over humanitarian ones – and their networks are often based on both personal and institutional flaws.

The various characters find themselves in « gray areas », to quote the director himself. Marie (Florence Loiret Caille), above all, becomes a smuggler in order to improve her living conditions, despite the risks. Souleymane (Saabo Balde) simply wants to reach his sister and the Brighton coast, even if it means taking part in human trafficking of which he himself is a victim. And even a border policeman (Jonathan Couzinié) or a reception center supervisor (Aurélia Petit) turn out to have shaky values and principles.

What emerges is a film that is sometimes cold and brutal (like the snow storm that Marie and Souleymane have to face), but which offers a perspective that is far more disturbing than the over-simplistic ones foolishly taken up by sterile political debates. Just one look at these people could mitigate the tragedies…

Axel Chevalier
Fremont
Moi, Capitaine