Le Procès Goldman
(The Goldman Case)
2023
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Dans un film minutieux et conscient des enjeux historiques qu’il dégage, Cédrick Kahn dissèque avec un travail d’archives le grand procès d’une époque. Un procès dont la réminiscence met en éclat encore et toujours les mêmes maux.
En 1974, alors que Pierre Goldman est condamné en première instance à la prison à perpétuité, pour un vol à main armée ayant conduit à un double homicide, il publie un livre dans lequel il clame son innocence et revient sur les multiples erreurs judiciaires dont il affirme avoir été victime. Alors soutenu par la gauche culturelle et intellectuelle des années 70, Pierre Goldman voit la Cour de cassation annuler le procès. Un second procès est ouvert à la cour d’assises d’Amiens. Le film traite de ce second procès.
Basé sur une reconstitution quasiment identique des dialogues et conversations tenues au cours du procès d’Amiens, la scénariste du film, Nathalie Herzberg, a mené une véritable enquête afin de donner au film une certaine véracité. Sans entrer en contact avec la famille ou les gens présents au cours de ce procès, les scénaristes ont tout de même recueilli les souvenirs des avocats de Pierre Goldman, Georges Kiejman et Francis Chouraqui. Soucieux de ce travail d’archives et conscient de la forme artistique qu’ils souhaitent donner à ce morceau d’histoire, les scénaristes et les réalisateurs ont également choisi d’apporter des éléments fictifs au cœur du récit dont la présence de Christiane Succab-Goldman veuve de Pierre Goldman. Une présence d’ailleurs remise en cause par Christiane Succab-Goldman elle-même à la sortie du film, son absence étant une façon de se protéger du système médiatique et populaire.
« Le procès Goldman » est un film chargé de nombreuses thématiques qui se rejoignent en un point, la vérité et la vérité seulement, au travers des yeux de la justice. Une phrase ressort d’ailleurs du film après la séance, une phrase simple et pourtant si précieuse : “Je suis innocent parce que je suis innocent.”.
Porté par un remarquable duo Worthalter – Harari et par de très bons acteurs secondaires, « Le procès Goldman » est un film de procès, un film de théâtre ou prime le jeu, les regards et les voix.
« Le procès Goldman » est un film millimétré et orchestré, il ausculte avec minutie les moindres recoins d’un procès et nous livre un film à la crédibilité surprenante. Fort de sa direction de mise en scène, « Le procès Goldman » nous maintient captivés au cœur d’un procès au verdict déjà fait. Les mots sont justes et sont appropriés avec force par chacune et chacun des comédiens présents. Aucune fausse note ni dans les personnages secondaires ni dans la figuration qui donne à ce huis clos une véritable ambiance. « Le procès Goldman » est une œuvre sur l’injustice et sur le désir d’innocence.
In a carefully crafted film, aware of the historical stakes at play, Cédrick Kahn dissects the great trial of an era through an archival approach. A trial whose reminiscence brings to light again and again the same old woes.
In 1974, when Pierre Goldman was sentenced in first instance to life imprisonment for an armed robbery that led to a double homicide, he published a book in which he proclaimed his innocence and examined the many judicial failures of which he claimed to have been the victim. Backed by the cultural and intellectual left of the 70s, Pierre Goldman’s case was declared null and void by the French Supreme Court. A second trial was then held at the Amiens Assize Court. The film focuses exclusively on this second trial.
Based on an almost 100% accurate recreation of the dialogues and conversations that took place during the Amiens trial, the film’s screenwriter, Nathalie Herzberg, conducted a thorough investigation to ensure the film’s veracity. Although the screenwriters had no contact with the family or people present at the trial, they did gather the recollections of Pierre Goldman’s lawyers, Georges Kiejman and Francis Chouraqui. Mindful of this archival material, and conscious of the artistic approach they wished to give to this piece of history, the scriptwriters and director also chose to add fictional elements to the heart of the story, including the presence of Christiane Succab-Goldman, Pierre Goldman’s widow. Christiane Succab-Goldman herself denied her presence when the film was released, arguing that her absence was a way of protecting herself from the media and society.
“The Goldman Case” is a film steeped in many themes, all of which come together at one point: the truth, and the truth only, through the eyes of justice. One line stands out after the screening: « I’m innocent because I’m innocent ».
Led by a brilliant Worthalter-Harari duo and a cast of excellent supporting actors, “The Goldman Case” is a film about a trial, a film about theater, where the emphasis is on acting, glances and voices.
“The Goldman Case” is a meticulously orchestrated film, carefully examining every detail of a trial and delivering a film of surprising credibility. “The Goldman Case keeps us captivated in the midst of a trial whose verdict is already known. The words are spot-on, and each of the actors in the film takes them to heart. There’s not a false note in either the supporting characters or the extras, giving this closed-door drama a real vibe. “The Goldman Case” is a story about injustice and the desire for innocence.
