Des Feux dans la Plaine
平原上的火焰 – Píng yuán shàng de huǒ yàn
(Fire on the Plain)
2021/2025
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Dans la province du Jilin, un homme désœuvré est depuis son enfance amoureux d’une femme qui disparaît mystérieusement avec son père. Mais des années plus tard, alors qu’il a commencé une nouvelle vie, il retrouve la trace de sa dulcinée. Inspiré du roman Moïse dans la plaine de l’auteur Shuang Xuetao, « Des Feux dans la Plaine » est ce que l’on pourrait qualifier de drame policier, dont l’intrigue prend place dans une Chine désindustrialisée, rurale, et marginale.
Constitué de deux parties correspondant à deux époques séparées d’une ellipse de huit ans, le long-métrage nous dresse d’abord le portrait d’un jeune homme plutôt vagabond, errant sans but au milieu des bâtisses et usines désaffectées, témoin d’une certaine crise économique et existentielle d’une Mandchourie déprimante et déprimée. Son amante désire ainsi plus que tout partir pour le Sud, tandis que lui semble embarqué dans cette spirale d’abandon.
Mais que l’on ne s’y trompe pas : « Des Feux dans la Plaine » demeure un film policier dont le fil rouge est une série de meurtres touchant les chauffeurs de taxis de la région. Or il se trouve que la disparition de Li Fei, la petite amie de Zhuang Shu (le personnage principal), n’est pas sans lien avec ces assassinats, et c’est le but de la seconde partie, un peu plus tournée sur l’enquête initiale – d’abord aux mains d’un policier et personnage secondaire.
Long-métrage tourné et sorti en République Populaire de Chine, « Des Feux dans la Plaine » souffre d’une arythmie assez étonnante : si par moments le récit s’accélère abruptement alors que d’autres séquences sont au contraire très lentes, c’est surtout un sentiment de troncage – tant du côté du scénario que de celui du montage – qui peut interroger un peu sur la post-production de ce film. Le fond de l’histoire demeure cependant suffisamment à la fois riche et flou pour y déceler un message politique relativement universel, à savoir que lorsqu’une région est délaissée, c’est toute une population qui, individuellement comme collectivement, en pâtit.
Axel Chevalier
In Jilin Province, an unemployed man has been in love with a woman since childhood, but she mysteriously disappears with her father. Years later, however, after starting a new life, he tracks down his sweetheart. Inspired by the novel “Moses in the Plain” by author Shuang Xuetao, “Fire on the Plain” is what could be described as a crime drama, set in a deindustrialized, rural, and marginalized China.
Divided into two parts covering two separate periods with an eight-year gap between them, the feature film first depicts a young man who is something of a vagabond, wandering aimlessly among abandoned buildings and factories, witnessing the economic and existential crisis of a depressing and depressed Manchuria. His lover wants nothing more than to leave for the South, while he seems caught up in this spiral of abandonment.
But make no mistake: “Fires on the Plain” remains a crime film whose main plotline is a series of murders targeting taxi drivers in the area. It turns out that the disappearance of Li Fei, the girlfriend of Zhuang Shu (the main character), is not irrelevant to these murders, and this is the focus of the second part, which is more centered on the initial investigation—initially led by a supporting character and police officer.
This feature film shot and released in the People’s Republic of China suffers from a rather strange lack of rhythm: while some scenes abruptly escalate, others are very slow. But above all, there is a feeling of truncation—both in terms of the script and the editing—which raises questions about the film’s post-production. Yet the story’s underlying theme remains strong and vague enough to convey a relatively universal political message: when an area is neglected, the entire population suffers, both individually and collectively.
Axel Chevalier
