Rsg Production

Only the River Flows

 
河边的错误 – Hébiān de cuòwù

2023/2024

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‘Only the River Flows’ car seule la rivière semble s’écouler là où le récit lui emprunte un chemin plus emmêlé et plus sombre. « Only the River Flows » emprunte le chemin déjà bien fourni de ces néo-polars où la solution n’est plus le moteur du film. Simple prétexte ou toile de fond, l’enjeu policier ne sert que la détresse psychologique d’un personnage aliéné. Mais si le thème est déjà exploité, Wei Shujun apporte avec son film une poésie bienvenue.

Au début des années 1990, en Chine, un jeune inspecteur se voit confier une enquête sur le meurtre de trois personnes. Alors qu’il piétine, le jeune inspecteur va peu à peu plonger dans les tréfonds de la noirceur humaine.

À l’image cette année du film « Le Mal n’existe pas », Wei Shujun emmêle son récit avec une qualité artistique évidente, mais dont les fils du récit plus flous que complexes peuvent égarer les esprits. Un égarement volontaire, mais dont on ne retient pas grand-chose tant les scènes se succèdent sans aucune magie. Les plans sont beaux certes, mais ne sont soutenus ni par les dialogues ni par les interprétations de ses acteurs dont les présences fantomatiques plongent le film dans une évidente morosité. Une morosité omniprésente, des relations entre les personnages jusqu’aux thèmes abordés, dont la politique de l’enfant unique, traumatisme d’une génération.

Si le film ne capte pas la magie d’une œuvre comme « Le Lac aux Oies Sauvages » du réalisateur Diao Yi’nan, certaines scènes nous restent néanmoins à l’esprit. On pense notamment à la séquence au bord de la rivière lorsque l’inspecteur Ma copie les gestes d’un aliéné qui dépose minutieusement des pierres sur une veste flottante. Une sorte de rituel malheureusement sans réponse, mais dont la réalisation obsède les esprits. C’est peut-être de cela qu’il s’agit, perdre nos esprits de spectateurs rationnels et ne retenir finalement que les obsessions sensorielles d’une poésie en image.

Sacha Garcia
 

There is indeed only the river that seems to flow in this film where the story takes a darker, more tangled path. “Only the River Flows” follows the familiar neo-noir theme, where the solution is no longer the driving force behind the film. As a mere pretext or backdrop, the police story only serves to highlight the psychological plight of an alienated character. But if the theme has already been explored, Wei Shujun brings a welcome poetic twist to his film.

In the early 1990s in China, a young detective is assigned to investigate the murder of three people. As he stumbles along, the young inspector gradually delves into the depths of human darkness.

Like this year’s “Evil Doesn’t Exist”, Wei Shujun’s storytelling is of obvious artistic quality, but the narrative threads are more blurred than elaborate and can lead the viewer astray. It’s a deliberate distraction, but one that doesn’t leave us with much to remember, as the scenes follow one another without any real spark. The shots may be beautiful, but they’re not bolstered by the dialogue or the performances of the actors, whose ghostly presences cast the film in an obvious gloom. This gloom is everywhere, from the relationships between the characters to the themes addressed, including the one-child policy, the trauma of a generation.

If the film doesn’t capture the magic of a masterpiece like director Diao Yi’nan’s “The Wild Goose Lake”, some scenes nonetheless stick with us. In particular, there’s the riverside sequence in which Inspector Ma mimics the gestures of a lunatic who meticulously lays stones on a floating jacket. It’s a kind of ritual, unfortunately unanswered, but one whose execution haunts the mind. Perhaps this is what it’s all about: losing our minds as rational spectators and ultimately holding on to only the sensory obsessions of poetry in pictures.

 
Sacha Garcia
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