Rapaces
(Vultures)
2025
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Mais que sont ces rapaces qui prêtent leur nom au titre de ce film ? Bien qu’Audrey Diwan et d’autres aient encensé ou du moins sincèrement apprécié ce premier long-métrage réalisé par Peter Dourountzis, nous nous montrerons un peu moins enthousiastes. Dans le nord de la France, une affaire de féminicide particulièrement violent fait la une de la presse. Samuel, journaliste d’investigation pour les colonnes de Détective – journal fictif inspiré du vrai journal de faits divers baptisé Le Nouveau Détective –, s’empare du sujet et lance son enquête en compagnie de sa fille Ava, alors en stage dans l’entreprise. Père et fille vont alors découvrir et sombrer dans les affres et les horreurs d’une poignée d’individus barbares.
« Rapaces » est un thriller français qui globalement fonctionne. L’atmosphère visuelle comme humaine reprend certes des codes voire des poncifs du genre (scènes nocturnes, silences, doutes et réflexions, relations dysfonctionnelles des personnages principaux, trame assez linéaire malgré quelques sursauts…), mais le film l’instille de façon relativement efficace. Les excellentes bande-son et musique – cette dernière étant signée Amine Bouhafa – y sont pour quelque chose, puisqu’elles parviennent à procurer une tension parfois viscérale.
En revanche, le long-métrage s’avère inégal sur deux plans essentiels. Scénaristiquement, l’intrigue demeure très balisée, tant dans la résolution peu surprenante de l’affaire de meurtre que dans la [d’abord] distante relation père-fille ; surtout que le film comprend plusieurs creux et ventres mous qu’il aurait mieux valu remplacer par l’approfondissement de certains éléments. Parce que thématiquement, « Rapaces » aborde un intéressant (et terrifiant) sujet de société qui aurait clairement mérité une plus ample dénonciation discursive comme journalistique – ladite investigation étant pourtant le point de départ du film qui à l’inverse se conclut par quelques regrettables non-dits et raccourcis. Pour faire justement un raccourci, disons que « Rapaces » reste divertissant, mais classique.
Axel Chevalier
What are really these birds of prey that give their name to the film’s original title? Although Audrey Diwan and others have praised or at least sincerely appreciated this first feature film directed by Peter Dourountzis, we’re a little less enthusiastic. In northern France, a particularly violent case of feminicide hits the headlines. Samuel, an investigative journalist for Détective – a fictitious newspaper inspired by the real-life crime magazine Le Nouveau Détective – takes up the story and launches an investigation with his daughter Ava, who is an intern at the company. Father and daughter then discover and dive into the horrors of a handful of barbaric individuals.
“Vultures” is a French thriller that works to a degree. The visual and human atmosphere is certainly rooted in the codes and clichés of the genre (nocturnal scenes, silences, doubts and reflections, dysfunctional relationships between the main characters, fairly linear plot despite a few shudders…), but the film conveys it relatively effectively. The excellent soundtrack and the score – composed by Amine Bouhafa – also add to the film’s often visceral tension.
However, the film is uneven in two key respects. Script-wise, the plot remains very formulaic, both in the unsurprising resolution of the murder case and in the [initially] distant father-daughter relationship; above all, the film includes several hollows and dragging bits that would have been better filled by the deepening of certain elements. Because, thematically, “Vultures” tackles an interesting (and terrifying) social issue that would clearly have deserved a deeper discursive as well as journalistic examination – said investigation being, however, the film’s starting point, which conversely concludes with some regrettable omissions and shortcuts. To sum up, it’s best to say that “Vultures” remains entertaining, but conventional.
Axel Chevalier
