La Légende d’Ochi
The Legend of Ochi
2025
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Quelque part au beau milieu des Carpates, la jeune Yuri se sent à l’écart de sa famille. Faut-il dire que sa mère a quitté le foyer il y a bien longtemps et que son père vit dans une mythologie guerrière et absurde qu’il a lui-même créée et dans laquelle il a embrigadé des fils de circonstance. Alors quand Yuri fait la rencontre d’un petit ochi, cette créature que tout le monde craint parmi les humains – et que son paternel traque –, son existence semble prendre sens.
Premier long-métrage d’Isaiah Saxon tout droit sorti des studios A24, « La Légende d’Ochi » est le fruit d’un travail de plusieurs années qui entremêle effets spéciaux, animatroniques et marionnettes – l’ochi principal étant manipulé simultanément par sept personnes. En partie tourné dans les hauteurs de Transylvanie, le film met d’ailleurs l’accent sur les paysages magnifiques et à couper le souffle des lieux où se déroule l’intrigue, ce qui renforce évidemment l’aspect enchanteur de ce conte moderne.
Parce qu’il s’agit en effet essentiellement d’une fable, certes, mais avec une splendide patte visuelle et sonore – musicale, en particulier. Si l’histoire raconte de fait la quête assez rabâchée d’un amour parental par une fille en début de crise d’adolescence, l’atmosphère proposée par le film a quelque chose de véritablement envoûtant ; de l’introduction effrayante à la conclusion émouvante en passant par les péripéties merveilleuses, sans oublier bien sûr un casting de qualité et la beauté singulière des ochis, « La Légende d’Ochi » séduira petit·es et grand·es.
Et puis le long-métrage, comme tout conte qui se respecte, n’est pas dénué de morales implicites : outre son message éminemment écologiste, le récit rappelle qu’à la violence aveugle (et par ailleurs masculine, symbolisée par le personnage du père) s’opposent la discussion et la connaissance (féminines, incarnées par la figure de la mère) qui permettent d’offrir une coexistence pacifique entre la nature chantante et les êtres humains chancelants, mais aussi entre ces seuls derniers. C’est donc une simple et belle histoire, tant pour son fond que pour sa forme.
Axel Chevalier
Somewhere in the middle of the Carpathians, young Yuri feels apart from her family. Her mother left home a long time ago, and her father lives in an absurd war mythology of his own making, in which he has enlisted a few wannabe sons. Then, when Yuri meets a little ochi, the creature that everyone fears among humans – and that his father hunts down –, her existence starts to make sense.
Isaiah Saxon’s first feature film, straight out of A24 Studios, “The Legend of Ochi” is the culmination of several years’ work interweaving special effects, animatronics and puppeteering – the main ochi being manipulated simultaneously by seven people. Partly shot in the heights of Transylvania, the film emphasizes the stunning, breathtaking scenery of the locations where the plot unfolds, which obviously adds to the enchanting aspect of this modern tale.
After all, it’s essentially a fable, but one with a splendid visual and acoustic touch – especially the musical one. While the story tells of a girl’s hackneyed quest for parental love at the dawn of her teenage years, the film’s atmosphere is truly captivating: from the frightening introduction to the moving conclusion, not to mention the wonderful adventures, the excellent cast and the singular beauty of the ochis, “The Legend of Ochi” will appeal to young and old alike.
And like any good fairy tale, the film features a number of implicit morals: in addition to its strong environmental message, the story reminds us that blind (and male, as symbolized by the father) violence is countered by (female, as embodied by the mother) discussion and knowledge, which enable a peaceful coexistence between singing nature and faltering human beings, as well as between the human beings themselves. It’s a simple, beautiful story, both in style and in substance.
Axel Chevalier