Rsg Production

Reine Mère

 

2025

FR                   EN

 

À Paris, une famille de récents immigrés maghrébins tente de s’intégrer malgré les galères du quotidien. Amal, la mère, femme au foyer, est celle qui porte le plus le poids de leur situation, surtout lorsqu’elle apprend qu’ils doivent, de façon imprévue, déménager potentiellement en banlieue, ce qui ne l’enchante pas. Et si Amor, le père, semble prendre la chose à la légère, Mouna, la fille aînée, paraît plus inquiète, elle qui ne se sent déjà pas trop à sa place – elle voit d’ailleurs apparaître régulièrement, suite à un cours d’histoire, Charles Martel, qui deviendra son ami imaginaire.

Écrit et réalisé par Manele Labidi qui y a insufflé quelques-uns de ses souvenirs, « Reine Mère » est une comédie dramatique qui mêle de surcroît le social au fantaisiste. Amal (Camélia Jordana) craint ainsi la peur du déclassement – et se protège derrière son arrogance – tandis que Mouna (Rim Monfort) est en plein questionnement identitaire – d’où le développement de sa relation avec Charles Martel (Damien Bonnard) –, alors qu’Amor (Sofiane Zermani) demeure confiant et garde le sourire.

D’apparence légère, la trame ne manque donc pas de profondeur – en plus de comprendre de beaux plans parfois symboliques : le film traite des questions de racisme, d’intégration, d’inégalités femmes-hommes, le tout sous couvert d’un registre assez bon enfant, matérialisé spécialement par la figure (maintes et maintes fois) détournée de Charles Martel auprès de Mouna. La fin conclut par ailleurs très bien ce mélange des genres et des sujets qui font de « Reine Mère » un long-métrage agréable et sympathique.

Axel Chevalier

 

In Paris, a family of North African immigrants is trying to fit in despite the difficulties of everyday life. Amal, the mother and housewife, is the one who bears the brunt of their situation, especially when she learns that they may have to move unexpectedly to the suburbs, which she is not happy about. And while Amor, the father, seems to be taking it all in stride, Mouna, the eldest daughter, seems more worried, already feeling somewhat out of place. In fact, after a history lesson, she regularly sees Charles Martel, who becomes her imaginary friend.

Written and directed by Manele Labidi, who brought some of her own memories to life, “Reine Mère” (lit. ‘Queen Mother’) is a dramedy that blends the social with the whimsical. Amal (Camélia Jordana) is afraid of being downgraded – and protects herself behind her arrogance – while Mouna (Rim Monfort) is questioning her identity – hence the development of her relationship with Charles Martel (Damien Bonnard) – while Amor (Sofiane Zermani) remains confident and keeps smiling.

Seemingly light-hearted, the plot is therefore far from superficial – and includes some beautiful and sometimes symbolic shots: the film deals with issues such as racism, social inclusion and inequality between men and women, all under the guise of a rather playful approach, embodied especially by the (repeatedly) hijacked character of Charles Martel with Mouna. The ending is an excellent conclusion to this mix of genres and themes, making “Reine Mère” a pleasant and enjoyable feature.

Axel Chevalier

Avant que les Flammes ne s'éteignent
Barbès, little Algérie