On ira
2025
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Une comédie sur la fin de vie, ça vous dit ? C’est l’idée, a priori saugrenue mais bienvenue, qui a émergé et mûri plusieurs années durant dans la tête de la réalisatrice Enya Baroux pour son premier long-métrage, inspiré de feu sa grand-mère. Voici l’histoire de Marie, âgée et malade, qui a décidé de se rendre en Suisse afin de mettre fin à ses jours. Mais elle ne parvient pas à l’annoncer à son fils et à sa petite-fille. Prétextant une étrange affaire d’héritage, Marie se retrouve alors embarquée dans son propre mensonge, partant en voyage avec sa famille, et emportant au passage Rudy, un aide-soignant rencontré la veille de leur départ et complice involontaire de ce périple plein de surprises.
Reposant sur de nombreux quiproquos et de non-dits, « On ira » constitue une comédie où les défauts de communication entre les personnages amènent à des situations souvent cocasses. Bien que plutôt centré sur la femme lasse et fatiguée derrière ses permanents sourires qu’est Marie (Hélène Vincent), le film dépeint en réalité un quatuor dont les membres s’unissent dans leurs différences de caractère. Aux côtés de la maternelle Marie se trouvent ainsi le continuellement dépassé et imprévoyant Bruno (David Ayala), l’adolescente rebelle mais consciente Anna (Juliette Gasquet) et le spontané mais empêtré Rudy (Pierre Lottin). Tous les quatre apprendront beaucoup les uns des autres durant ce voyage en camping-car dont seule Marie connaît l’issue, du moins au départ.
Road-movie s’apparentant à certains classiques du genre comme « Little Miss Sunshine », « On ira » demeure moins le récit d’une famille dysfonctionnelle que le parcours délicat d’une personne désirant en finir, là où le suicide assisté reste – en plus d’être toujours illégal en France malgré les récents débats au Parlement – un tenace tabou. Le long-métrage se veut néanmoins plus léger que ce que son sujet suggère et il y parvient grâce à d’attachants personnages dont les regards et réactions sont bien cernés par de nombreux gros plans, le tout dans des lieux (une plage, un camping-car, un bowling) aussi banals que devrait l’être la mort, surtout lorsqu’elle est choisie avec dignité.
Axel Chevalier
How about a comedy about the end of life? That’s the seemingly far-fetched but ultimately wise idea that grew and matured over several years in director Enya Baroux’s mind for her first feature film, inspired by her late grandmother. This is the story of Marie, elderly and ill, who has decided to travel to Switzerland to end her life. But she is unable to tell her son and granddaughter. Using a strange matter of inheritance as a reason, Marie finds herself caught up in her own lie, going on a trip with her family, and taking along Rudy, a caregiver she met just the day before their departure who becomes an unwitting accomplice on this journey full of surprises.
“On ira” is a comedy built on a series of misunderstandings and unspoken facts, where the lack of communication between the characters leads to situations that are often farcical. Although the film focuses on Marie (Hélène Vincent), the weary, tired woman behind the constant smiles, it actually depicts a quartet whose members are united by their differences in character. Alongside the maternal Marie are the endlessly out-of-date and unpredictable Bruno (David Ayala), the rebellious but aware teenager Anna (Juliette Gasquet) and the spontaneous but confused Rudy (Pierre Lottin). All four will learn a great deal from each other during this camper trip, the outcome of which only Marie knows, at least at first.
Reminiscent of some of the great road movies of the genre, such as “Little Miss Sunshine”, “On ira” is actually less the story of a dysfunctional family than the delicate journey of a person wishing to end her life, at a time when assisted suicide remains – in addition to still being illegal in France despite recent debates in Parliament – a persistent taboo. Nevertheless, the film aims to be lighter than its subject would suggest, and it succeeds in doing so, thanks to endearing characters whose looks and reactions are well captured by numerous close-ups, all set in locations (a beach, a camper van, a bowling alley) as ordinary as death should be, especially when it is chosen with dignity.
Axel Chevalier