Rsg Production

Planète B

 
(Planet B)
 
 

2024

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« Il n’y a pas de Planète B. » Et pourtant, dans ce film, si, il y en a une. À Grenoble, en 2039, des activistes écologistes, qualifiés de terroristes et traqués diligemment par les autorités, commencent à disparaître mystérieusement. Et Julia fait partie de ces militantes et militants : après une brutale escarmouche, elle se retrouve dans ce qui s’apparente, à première vue, à un petit bout de paradis en bord de mer. Mais, en réalité (alternative), elle se trouve virtuellement sur « Planète B », un projet ultra-secret de prison numérique en réalité virtuelle, où les geôliers, invisibles, usent d’une innovante et perturbante forme de torture psychologique. Alors que Julia essaye de résister à ce cauchemar, une certaine Nour, immigrée clandestine irakienne, découvre par hasard l’existence de cette Bastille 2.0 et va tenter de faire éclater la vérité.

Film de science-fiction et d’anticipation, « Planète B » est porté à l’écran comme derrière la caméras majoritairement par des femmes – et ça fait du bien. Réalisé par Aude Léa Rapin, le long-métrage met à l’honneur en particulier deux figures féminines combattives : celle de Julia (Adèle Exarchopoulos) qui n’hésite pas à défier frontalement l’autorité pour défendre ses valeurs et celle de Nour (Souheila Yacoub), journaliste de formation, qui, malgré les menaces, investigue sans relâche pour sortir ces activistes de leur calvaire et en dénoncer l’existence. Nour est d’ailleurs épaulée par l’intrigante Hermès (Eliane Umuhire) qui, bien que plutôt hostile au départ, use de ses différents réseaux pour mettre fin à cette Planète B.

Dystopique, « Planète B » traite avec intelligence de nombreux sujets aussi politiques que philosophiques. L’histoire interroge ainsi les tenants et les aboutissants de la formule foucaldienne « Surveiller et punir » dans une société ultra-policière où la surveillance généralisée mène à des emprisonnements punitifs parfois plus violents et destructeurs encore que la torture physique. Mais la trame parle aussi de la notion de repentir (à laquelle est confrontée violemment Julia) et des risques que prennent de plus en plus souvent les activistes qui osent faire entendre leur voix, quitte à devoir s’exiler (comme a dû le faire Nour en quittant l’Irak). Le film, réussi et complet, est par conséquent brûlant d’actualité et nous invite à réfléchir sérieusement aux expressions « éco-terrorisme » et « immigration illégale » dont les messages sous-jacents peuvent conduire à des dérives dignes des totalitarismes si l’on ne réagit pas, même en France…

Axel Chevalier

 

“There is no Planet B.” And yet, in this film, there is. In Grenoble, in 2039, environmental activists, branded as terrorists and meticulously hunted down by the authorities, start mysteriously disappearing. Julia is one of these activists: after a brutal skirmish, she finds herself in what, at first glance, looks like a little piece of paradise by the sea. But in (an alternate) reality, she finds herself virtually on “Planet B”, an ultra-secret digital prison project in virtual reality, where the invisible jailers use an innovative and disturbing form of psychological torture. As Julia tries to resist this nightmare, a woman named Nour, an illegal Iraqi immigrant, discovers by chance the existence of this Bastille 2.0 and sets out to bring the truth to light.

“Planet B” is a social science-fiction film mostly made by women, both on screen and behind the camera – and that’s a good thing. Directed by Aude Léa Rapin, the film focuses in particular on two combative female figures: Julia (Adèle Exarchopoulos), who has no qualms about defying authority head-on to defend her values, and Nour (Souheila Yacoub), a trained journalist who, despite threats, investigates relentlessly to put these activists out of their misery and reveal their existence. Nour is supported by the intriguing Hermes (Eliane Umuhire) who, although initially rather hostile, uses her various networks to put an end to this Planet B.

This dystopian tale cleverly tackles a number of political and philosophical issues. The story questions the ins and outs of the Foucauldian formula “Discipline and Punish” in an ultra-police society where generalized surveillance leads to punitive imprisonment, sometimes even more violent and destructive than physical torture. But the plot also deals with the notion of repentance (which Julia is violently confronted with) and the risks increasingly taken by activists who dare to make their voices heard, even if it means going into exile (as Nour had to do when she left Iraq). The film is successful and comprehensive, and is therefore highly topical, inviting us to seriously reflect on the concepts of “eco-terrorism” and “illegal immigration”, whose underlying messages can lead to totalitarian excesses if we fail to react, even in France…

Axel Chevalier

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