La Pampa
(Block Pass)
2025
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Dans le Maine-et-Loire, deux amis partagent leur passion pour le motocross. Jojo est le pilote, Willy est le mécano. Il y a aussi Teddy, l’entraîneur, et David, le père de Jojo, obsédé par les compétitions et souhaitant plus que tout la victoire de son fils. À l’approche de l’été, néanmoins, tout bascule lorsque Willy découvre le secret de Jojo. La Pampa, le terrain de motocross où les deux acolytes se rendent si souvent, n’aura plus jamais la même aura.
Réalisé par Antoine Chevrollier, « La Pampa » est un drame rural que d’aucuns comparent à « Vingt Dieux », bien que ce dernier soit un peu plus joyeux et surtout plus bucolique. Le long-métrage angevin met en scène une amitié puissante et fraternelle entre deux jeunes hommes. Willy et Jojo forment un duo de fougueuses têtes brûlées en proie tous deux à des troubles personnels et familiaux : Jojo subit une pression énorme de la part de son père tandis que Willy ne s’est toujours pas remis du décès du sien – ancien pilote de motocross, par ailleurs.
Si le film semble se focaliser au départ sur les deux compères, « La Pampa » se concentre ensuite essentiellement sur le personnage de Willy, incarné majestueusement par un Sayyid El Alami doux et ténébreux – et qui efface progressivement le rôle de Jojo joué par Amaury Foucher, aussi en raison du scénario. L’histoire malheureusement s’éparpille rapidement, proposant beaucoup d’arcs narratifs qui n’aboutissent pas ou qui se concluent très abruptement : les réactions ambivalentes de Teddy (Artus), l’obsession violente de David (Damien Bonnard), l’ébauche d’une relation amoureuse avec une certaine Marina (Léonie Dahan-Lamort), le rôle trop secondaire de la sœur de Willy (Axelle Fresneau), de sa mère (Florence Janas) et de son beau-père (Mathieu Demy) malgré des scènes fortes et marquantes…
Centré sur le personnage de Willy qui se retrouve à la croisée de plusieurs interrogations relationnelles et trajectoires de vie, « La Pampa » se révèle ainsi comme incomplet, nonobstant les nombreux et intéressants filons creusés dans l’intrigue. La fin, faite d’apaisement, rappelle néanmoins que le film promet un bel avenir tant à Willy qu’à Sayyid El Alami.
Axel Chevalier
In the Maine-et-Loire region of France, two friends share their passion for motocross. Jojo is the rider, Willy the mechanic. There’s also Teddy, the trainer, and David, Jojo’s father, passionately devoted to competitions and wanting more than anything else for his son to win. As summer approaches, however, everything changes when Willy discovers Jojo’s secret. La Pampa, the motocross course the pair visit so often, will no longer be the same.
Directed by Antoine Chevrollier, “Block Pass” is a rural drama that some compare to “Holy Cow” (Vingt Dieux), although the latter is a little happier and, above all, more pastoral. The Angevin feature depicts a powerful, brotherly friendship between two young men. Willy and Jojo are a pair of fiery hotheads, both in the throes of personal and family turmoil: Jojo is under enormous pressure from his father, while Willy has still not recovered from the death of his father – a former motocross racer, no less.
Although the film initially seems to focus on the two friends, “Block Pass” then focuses mainly on the character of Willy, beautifully portrayed by a gentle, yet dark Sayyid El Alami – who gradually overshadows the role of Jojo played by Amaury Foucher, also due to the script. Unfortunately, the story quickly becomes scattered, leading to many story arcs that either come to nothing or end very abruptly: the ambivalent reactions of Teddy (Artus), the violent obsession of David (Damien Bonnard), the beginnings of a love affair with a woman named Marina (Léonie Dahan-Lamort), the all-too-secondary roles of Willy’s sister (Axelle Fresneau), his mother (Florence Janas) and his stepfather (Mathieu Demy), despite some powerful scenes…
“Block Pass” is therefore rather incomplete, despite the many interesting threads in the plot, focusing on the character of Willy, who finds himself at the crossroads of a number of relational issues and life trajectories. The soothing ending is nonetheless a reminder that the film promises a bright future for both Willy and Sayyid El Alami.
Axel Chevalier