Rsg Production

Mémoires d’un escargot

 
Memoir of a snail
 
Cristal du meilleur film – Annecy
Grand Prize (Special Mention) – Ottawa
Best Animated Feature – Sitges
Best Lead Actress – Asutralia
Best Supporting Actress – Australia

2024/2025

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Comment s’enfermer dans sa petite bulle puis parvenir, des années plus tard, à en sortir sans la faire exploser ? Telle est l’une des nombreuses questions évoquées par l’autobiographie que se raconte Grace afin de faire le point sur sa vie. Femme solitaire passionnée par les escargots, séparée durant son enfance de son frère jumeau Gilbert, elle se lie d’amitié avec l’excentrique Pinky, une vieille dame au caractère bien trempé mais profondément drôle ; avec Pinky, Grace réapprend ainsi à savourer l’existence malgré ses passages moins heureux.

Deuxième long-métrage d’Adam Elliot, « Mémoires d’un escargot » est un film d’animation en pâte à modeler (stop-motion) au style bien marqué. Outre l’aspect plutôt caricatural de ses figurines et personnages, l’univers conçu par Adam Elliot et son équipe se veut relativement terne – signe du caractère morne et maussade de la vie de Grace – avec néanmoins quelques moments et éléments plus colorés – notamment lorsque le bonheur est de retour.

Clairement pour adultes malgré un visuel enfantin, l’histoire de Grace est empreinte d’une franche nostalgie et d’une durable mélancolie. L’héroïne se rappelle ses troubles et ses tourments, mais aussi ses précieux et joyeux souvenirs – avec son père, Gilbert ou encore Pinky. L’âge de Grace étant indéterminé (on ignore si elle n’a que la vingtaine ou si elle est peut-être déjà quarantenaire), tout un chacun peut s’y identifier à travers les émotions qui l’habitent et la façonnent. Grace est en effet une femme déçue par la vie, sans réel espoir ni but – même en compagnie de sa passionnante, amusante et attachante Pinky – qui peu à peu sombre dans la neurasthénie, notamment lorsqu’elle doit faire le bilan.

Mais le film ne se veut pas pour autant fataliste : « Mémoires d’un escargot » nous rappelle ainsi qu’un très bon entourage (même restreint ou éloigné, comme Gilbert séparé de sa sœur), que des passions ardentes (même obsessionnelles, comme celle de Grace pour les cagouilles) et que de simples rencontres (même inattendues, comme celle de Pinky et de Grace) peuvent nous redonner goût à la vie lorsque celle-ci paraît trop fade – et même nous faire renaître…

Axel Chevalier

 

How do you shut yourself away in your own little sphere and then, years later, manage to get out without bursting it? This is one of the many challenges addressed in Grace’s autobiography as she takes a look back at her life. Grace is a lonely woman with a passion for snails, separated from her twin brother Gilbert during childhood, who befriends the eccentric Pinky, a strong-willed but deeply funny old lady. With Pinky, she learns to appreciate life once again, despite its less happy moments.

Adam Elliot’s second feature, “Memoir of a Snail” is a claymation (stop-motion) film with a distinct flair. In addition to the rather cartoonish look of its models and characters, the world created by Adam Elliot and his team is relatively dull – a sign of the gloomy, dreary nature of Grace’s life – but with a few more colorful moments and elements, especially when joy returns.

Clearly aimed at adults despite its childlike visuals, Grace’s story is imbued with a sense of nostalgia and lasting melancholy. The heroine recalls her troubles and torments, but also her cherished, happy memories – with her father, Gilbert and Pinky. Since Grace’s age is undetermined (it’s unclear whether she’s only in her twenties or perhaps already in her forties), anyone can relate to her through the emotions that inhabit and shape her. Grace is indeed a woman disappointed by life, with no real hope or purpose – even alongside her exciting, amusing and endearing Pinky – who gradually sinks into neurasthenia, especially when she has to look back at her life.

Yet the film is not necessarily fatalistic: “Memoir of a Snail” reminds us that a good entourage (even a small or distant one, like Gilbert separated from his sister), strong passions (even obsessive ones, like Grace’s love of snails) and even ordinary encounters (even unexpected ones, like Pinky and Grace’s) can restore our taste for life when it seems too bland – and even bring us back to life…

Axel Chevalier

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