Flow
Straume / Flow
Best Animated Feature – Golden Globe & Oscars
Best Animated Feature (Independent) – Annie
Best Writing in an Animated Feature – Annie
Prix du Jury & Meilleure musique originale – Annecy
Best Animated Feature – Guadalajara & Ottawa
Grand Jury Award & Best Editing – Sevilla
Best International Film – Spirit
Meilleur Film d’Animation – Césars
2024
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Une odyssée animale ou un récit de colocation ?
« Flow » est un film d’animation unique en son genre : sans personnages humains et sans dialogues ce qui impose une narration exclusivement visuelle pour suivre l’histoire d’un chat qui fait face à un monde peu à peu englouti par l’inexorable montée des eaux. Pas d’humains dans ce monde donc, seulement les vestiges d’une civilisation noyée où seules les ruines démesurées persistent dans une nature grandiose et dangereuse. Notre chat va alors devoir s’adapter à la montée des eaux et partager les espaces restants en cohabitant avec d’autres animaux, notamment dans un voilier aux airs d’Arche sans Noé.
On ne sait trop quand nous nous situons avec ses décors fabuleux – presque irréels parfois – et la présence d’éléments à la frontière du fantastique ou une chronologie qui se voudrait inconsciemment elliptique. Et avec ses graphismes entre l’esquisse et la 3D, l’animation ne se veut à la fois pas photoréaliste sur l’apparence des animaux tout en reproduisant avec minutie les comportements des différentes espèces. C’est assez particulier mais ça rend l’ensemble très onirique tout en conservant des expressions totalement reconnaissables et compréhensibles pour des personnages dépourvus de dialogues. Tout cela crée une expérience visuelle de près d’1h20 qui nous emmène dans une odyssée poétique, créative et dynamique avec une caméra toujours en mouvement. Mais s’il n’y a pas de dialogues, le film n’est pas pour autant muet avec un gros travail sur le son des animaux et de la nature ainsi qu’une bande-originale (co-composée par le réalisateur) omniprésente à la fois contemplative et épique par moments.
Pour son second film d’animation, le jeune réalisateur letton Gints Zilbalodis signe donc aussi bien un film qui s’observe et qui s’écoute, ainsi qu’une fable sur le pouvoir du collectif dans un savoureux équilibre entre tendresse et mystère pour aller de la peur à l’entraide. C’est aussi une fable sur une humanité qui part à la dérive et une histoire de solidarité inter-espèces ou dirons-nous celle d’un véritable ‘règne animal’ …
Raphaël Sallenave
An animal odyssey or a tale of shared living?
“Flow” is a unique animated film: with no human characters and no dialogue, the narrative is then exclusively visual, following the story of a cat who is faced with a world that is gradually being swallowed up by the relentless rising waters. So, no humans in this world, only the remnants of a drowned civilization, where only oversized ruins remain in a vast and dangerous natural environment. Our cat will have to adapt to the rising waters and share the remaining space with other animals, especially on a sailboat that feels like an Ark without Noah.
We don’t quite know where we are, with its magical – almost unreal at times – settings and the presence of features that border on the fantasy or an unconsciously elliptical timeline. And with visuals somewhere between sketch and 3D, the animation doesn’t try to be photorealistic about the look of the animals, while at the same time meticulously recreating the behavior of the different species. It’s quite peculiar, but it makes the whole thing very dreamlike, while making sure that the characters’ expressions are totally recognizable and understandable for characters with no spoken lines. It all adds up to a visual experience of almost 80 minutes, taking us on a poetic, creative and vibrant odyssey with a camera that’s always on the move. But even though there’s no dialogue, the film isn’t silent by any means, with a great deal of work on the sound of animals and nature, and an ever-present score (co-composed by the director) that’s both contemplative and epic at times.
For his second animated film, young Latvian director Gints Zilbalodis has therefore created a film that can be both seen and listened to, as well as a fable about the power of the collective, with a delightful balance between tenderness and mystery, moving from fear to mutual aid. It’s also a fable about a humanity adrift at sea, and a story of inter-species solidarity, or shall we say that of a genuine “animal kingdom” …
Raphaël Sallenave