Rsg Production

Jouer avec le feu

 
(The Quiet Son)
 

2025

FR                   EN

 

Adapté du roman “Ce qu’il faut de nuit” de Laurent Petitmangin, « Jouer Avec le Feu » développe sur le grand écran la problématique de l’héritage politique ou plutôt de l’absence d’héritage politique, ou lorsque l’apolitisme conduit à la dérive sectaire. Un film dont le propos qui s’essouffle bien trop tôt se camoufle sous les performances remarquables de ces acteurs principaux.

Alors qu’il élève seul ses deux fils depuis la mort de leur mère, Pierre découvre que l’un de ses fils se fascine pour la violence exercée par les groupuscules d’extrême droite. À l’opposé de ses valeurs, Pierre se retrouve impuissant face à la haine qui consume son fils.

Le film se fond dans un manichéisme effarant et malhabile. D’un côté le gentil gaucho de la famille avec ses hautes études et de l’autre le vilain petit canard beau gosse bloqué en région et donc livré sans merci au fascisme. Un raccourci bien trop rapide qui enlève au film toute finesse. Car non, la Capitale n’est pas la marque par excellence du progrès social et la région n’est pas le terreau de la xénophobie.

Outre cette maladroite direction scénaristique, le film capture assez bien les difficultés familiales où les valeurs d’un père se heurtent à l’amour pour son fils. Comment aimer un fils dont on ne reconnaît pas les valeurs ? Comment assiste-t-on à cet effritement de la transmission à cet échec de la réflexion politique et sociale ? Comment le silence balaye tout et conduit à l’apolitisme, à la fin de vie de la cité et du vivre-ensemble ? Si les silences ne sont pas toujours justes, ils montrent avec une certaine force la fin du dialogue familial et l’impuissance politique face à la déraison et les discours de haine.

Sacha Garcia

 

Adapted from the novel “What you need from the night” (Ce qu’il faut de nuit) by Laurent Petitmangin, the French film “The Quiet Son” (lit. ‘Playing with Fire’) brings to the big screen the theme of political legacy, or rather the absence of political legacy, or when apolitical stance leads to sectarian drift. This is a film whose message runs out of steam far too soon, but is overshadowed by the remarkable performances of its lead actors.

Raising his two sons alone since the death of their mother, Pierre discovers that one of his sons is fascinated by the violence of far-right groups. He soon then finds himself powerless against the hatred that consumes his son at odds with his own values.

The film falls into an appalling, clumsy Manichaeism. On one side, the kindly leftie of the family, with his high education, and on the other, the ugly duckling, handsome, stuck in the countryside and therefore mercilessly exposed to fascism. A far too quick simplification that robs the film of any finesse. Because no, the capital is not the paragon of social progress, and the regions are not the breeding grounds of xenophobia.

Aside from this clumsy script development, the film does a pretty good job of capturing the difficulties of a family where a father’s values clash with his love for his son. How can you love a son whose convictions you don’t accept? How do we witness this crumbling of transmission, this failure of political and social reflection? How does silence wipe out everything and lead to apolitical attitudes, to the death of the community and shared existence? While the silences are not always entirely genuine, they are a powerful reminder of the collapse of family dialogue and political powerlessness in the face of unreason and hate speech.

Sacha Garcia

Deuxième Acte
Langue étrangère