Rsg Production

Bird

 
Best Supporting Performance – BIFA

2024/2025

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Rares sont les films qui captent avec intelligence les soubresauts d’une jeunesse contemporaine et mettent en scène avec pertinence les envies et les passions murmurées. Avec « Bird », Andrea Arnold réussit tout cela avec toute la poésie que porte son cinéma.

Bailey vit avec son demi-frère Hunter et son père Bug (Barry Keoghan) dans un squat au nord du Kent. Alors que ce dernier s’apprête à se marier, Bailey, qui entame sa puberté, est porté par un désir d’ailleurs, une soif d’aventure.

C’est bien au travers du personnage de Bailey (Nykiya Adams), que la réalisatrice de « American Honey » partage son regard documentariste dont elle manipule les codes avec un instinct artistique singulier. En jouant sur un réalisme de la technique et du jeu d’acteurs, Andrea Arnold maintient le spectateur accroché à cet onirisme banlieusard dont elle ne cache ni la misère ni la beauté. Elle côtoie aussi bien le cinéma de Ken Loach, dont « Bird » évoque évidemment le sublime « Kes », et les récits imaginaires de Maurice Sendak au travers de « Max et les Maximonstres », dont Bailey semble être une digne héritière. Bailey est un de ces personnages complexes, prisonnière entre les âges, ni enfant ni adultes, mais témoin d’une violence omniprésente qui ne laisse aucune place à l’enfance. Franz Rogowski continue de surprendre dans son enchaînement de rôles insaisissables, et dévoile à nouveau une touchante interprétation de protecteur mystérieux. Aussi impénétrable que fragile, il parcourt le film avec subtilité et poésie, manipulant son corps avec une étrange beauté. Il est à l’image du film dont il est le nom, grave et rieur.

Avec « Bird », Andrea Arnold filme toute l’essence d’une jeunesse britannique déboussolée dont elle scrute avec intelligence les peurs et les envies. Tout est dit sans être dit. Ça chuchote avec puissance et dialogue avec un souffle poétique électrique. « Bird » est une marée de sensations qui saillit avec tendresse.

Sacha Garcia

 

It’s rare to find a film that intelligently captures the jolts of contemporary youth, and pertinently portrays its whispered desires and passions. With “Bird”, Andrea Arnold achieves all this with all the poetry of her cinema.

Bailey lives with his half-brother Hunter and his father Bug (Barry Keoghan) in a squat in North Kent. As his father prepares to marry, Bailey, who is just entering puberty, is driven by a desire to be elsewhere, a thirst for adventure.

It is through the character of Bailey (Nykiya Adams) that the director of “American Honey” shares her documentary vision, handling its codes with singular artistic instinct. Playing on the realism of her technique and of the acting, Andrea Arnold keeps viewers hooked on this suburban fantasia, the misery and beauty of which she conceals neither. Her work is equally at home in the cinema of Ken Loach, whose “Bird” obviously evokes the sublime “Kes”, and in the imaginary tales of Maurice Sendak’s “Where the Wild Things Are”, of which Bailey seems a worthy successor. Bailey is one of those complex characters, trapped between the ages, neither child nor adult, but witness to an ever-present violence that leaves no room for childhood. Franz Rogowski continues to surprise in his succession of elusive roles, and once again reveals a touching interpretation of a mysterious protector. As impenetrable as he is fragile, he moves through the film with subtlety and poetry, manipulating his body with a strange beauty. He’s just like the film he’s named after, serious and yet playful.

With “Bird”, Andrea Arnold captures the essence of a disoriented British youth, intelligently scrutinizing fears and desires. Everything is said without being told. It whispers with power and dialogues with an electric poetic breath. “Bird” is a tide of feelings that bursts with tenderness.

Sacha Garcia

Saltburn
The Outrun