Deux
(Two of Us)
Meilleur Premier Film – Césars
Meilleure Actrice – Lumières
Meilleur Premier Film – Lumières
Spotlight Award – ASC
2019
FR EN
Qui a dit que l’amour se consumait presque toujours à petits feux ? Ce n’est certainement pas le cas de celui qui brûle entre Madeleine et Nina, voisines de palier qui vivent leur relation en secret depuis des années. Elles s’apprêtent d’ailleurs à faire le grand saut en s’installant à Rome comme elles en rêvent depuis si longtemps, sauf que Madeleine n’est pas parvenue à l’annoncer à sa famille avant qu’elle ne fasse malheureusement un AVC qui lui laisse des séquelles… Nina doit alors retrouver sa place au sein d’un monde qui l’ignore et dans un couple qu’elle tente de reconstruire malgré les barrières.
Romance rarement vue au cinéma, « Deux » traite de cet amour fusionnel qui dépasse les catégories d’âge, de sexe, de genre ou de milieu social. En mettant en scène deux femmes mûres qui, qu’importe les obstacles, s’aiment comme au premier jour, le long-métrage porte un message d’espoir pour quiconque vit une relation inassumée et/ou craint de voir sa flamme s’éteindre au fil des blessures et des ans.
Mais le film va au-delà d’une simple histoire d’amour. « Deux » met aussi en lumière le thème du passage du temps et la notion si profonde de patience – où l’on souffre d’une attente que l’on accepte malgré tout. En ce sens, Nina est remarquablement longanime et Madeleine l’est aussi, peut-être à moindre échelle, jusqu’à son AVC. Faut-il dire que le long-métrage souligne de surcroît les considérations et disputes familiales qu’engendrent souvent les relations post-mariages, surtout concernant les anciennes générations.
D’autant plus quand les problèmes de santé et de vieillesse peuvent entacher de belles amours. Car « Deux » expose enfin les bouleversements que génère un accident de vie tel qu’un AVC, avec la question des aidants (institutionnels ou non) et du poids que représentent les personnes malades ou affaiblies. Mais l’amour est plus fort que tout : un simple regard, un simple geste, un simple mot, et tout est repeuplé. Barbara Sukowa (Nina) et Martine Chevallier (Madeleine), deux actrices formidables, crèvent ainsi l’écran et adoucissent les cœurs ; et on ne leur souhaite que du bonheur.
Axel Chevalier
Who said that love almost always consumes itself slowly? That’s certainly not the case for the love that burns between Madeleine and Nina, two next-door neighbors who have been living their relationship in secret for years. They’re about to take the big leap and move to Rome, as they’ve been dreaming of doing for so long, except that Madeleine didn’t manage to tell her family before she suffered a stroke that left her with serious after-effects… Nina must now find her place in a world that ignores her, and in a couple she’s trying to rebuild despite the hurdles.
A romance rarely seen in film, “Two of Us” is about that passionate love that transcends the categories of age, sex, gender or social background. Featuring two mature women who, no matter what the odds are, love each other as they did on the first day, the film carries a message of hope for anyone living in an unfulfilled relationship and/or afraid of seeing their flame extinguished by injury and the passing of years.
But the film goes beyond a simple love story. “Two of Us” also highlights the theme of time, and the profound notion of patience – where we suffer from an expectation that we accept in spite of everything. In this sense, Nina is remarkably patient, as is Madeleine, perhaps on a lesser scale, until her stroke. It has to be said that the film also underlines the family considerations and disputes that often arise in post-marriage relationships, especially among the older generations.
All the more so when the health issues of old age can spoil a beautiful love story. Indeed, “Two of Us” explores the upheavals caused by an accident such as a stroke, with the question of caregivers (institutional or otherwise) and the burden that sick or weakened people represent. But love is stronger than all else: a simple look, a simple gesture, a simple word, and everything reappears. Barbara Sukowa (Nina) and Martine Chevallier (Madeleine), two wonderful actresses, shine on screen and soften hearts, and we wish them nothing but the best.
Axel Chevalier