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Disney Gallery :

The Mandalorian

 
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2020

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La première série Star Wars en live-action « The Mandalorian » fut la série qui lança la plateforme Disney+ en novembre dernier, il apparaît donc logique que la première saison de « Disney Gallery » soit sur cette série. « Disney Gallery » est une mini-série documentaire de making-of des créations originales Disney, cet opus revenant donc sur le développement et la création de la première saison de « The Mandalorian ».

Réalisée par Bradford Baruh, la série comporte huit épisodes tel un miroir de la série qu’elle décrypte, où nous parcourons les différentes étapes de la création de la série à travers des images du plateau de tournage et des débats sur tables rondes avec soit les réalisateurs, les acteurs ou encore l’équipe technique et/ou de production. La combinaison des explications sur le modèle des « making-of » et des tables-rondes permet de créer une ambiance amicale tout en expliquant les secrets de tournage.

Je ne rentrerai pas dans le détail des explications apportées tout au long de la série, mais je me permettrai d’avancer quelques points importants ou qui reflètent particulièrement cette série. En ce qui concerne les acteurs, il est clair que Carl Weathers était « la » superstar du plateau, inspirant la nouvelle Gina Carrano plus habituée à ses rings et tatamis qu’aux caméras, mais obligé de s’habituer à jouer face un masque et un miroir. Tels sont les deux facteurs à prendre en compte pour jouer face à un mandalorien casqué et en armure. Cela nécessitant également un travail sur les mouvements bien plus important pour rendre les émotions et exprimer un « jeu » sans voir les yeux ou le visage.

Jon Favreau revient donc sur l’élaboration de son script et le développement de la série qui de manière inédite fut, initialement, entièrement dessinée et enregistrée avec des voix temporaires pour donner vie à un storyboard complet, puis intégralement développée en Pré-Vis en combinant des modélisations 3D à des scènes tournées en VR (réalité virtuelle) permettant à l’équipe d’avoir déjà un premier cut avant même le début du tournage. « The Mandalorian » se distingue donc clairement par sa préproduction puisque l’équipe d’ILM a également développé tout simplement une nouvelle technique de tournage dorénavant appelée le « Stagecraft », mais que Jon Favreau et l’équipe d’ILM appelait alors « le Volume ». Il s’agit en fait d’un studio entièrement entouré et plafonné d’écrans LED en se basant sur le principe de la lumière interactive utilisée sur « Le Livre de la Jungle » de Favreau et les plans VR utilisés sur « Le Roi Lion ». Les décors sont donc entièrement modélisés en amont à partir de photos d’environnements choisis, pour créer un studio sur 360°. Mais l’innovation ne s’arrête pas là, ILM a combiné cette technique avec l’Unreal Engine de chez Epic Games pour adapter les décors avec les mouvements de caméra en temps réel pour parer à l’effet de parallaxe. « Le Volume » s’impose donc comme « la » création de « The Mandalorian » permettant de très nombreux avantages pour les acteurs, le chef op. les réalisateurs et réduisant fortement le temps de post-production.

Mais tout n’est pas projeté sur écran, l’équipe a également construit une partie des décors, les maquettes, accessoires et autres décors se mêlant donc aux écrans en fonction des mouvements de caméra. Comme toute création Star Wars, « The Mandalorian » prolonge donc la longue liste d’innovations technologiques développées par George Lucas et ILM. Et dans la tradition des films Star Wars, la série utilisa également un maximum d’effets pratiques que ce soit costumes, aliens, droïdes, jawas etc, aucune scène ne fut tournée en Mocap. L’équipe de LEGACY utilisa une marionnette incroyablement vivante pour Baby Yoda équipée de prothèses et d’animatroniques. Les techniques originelles de Star Wars furent également réutilisées comme la stop-motion ou les miniatures pour certaines scènes. La série se distingue donc par son innovation technologique et sa réutilisation de techniques d’époque. Un ensemble rendant l’esprit Star Wars en somme.

Les débats sur tables rondes modérés par Jon Favreau mettent en valeur sa capacité à mettre en place une équipe talentueuse et efficace sans nécessairement dépenser un budget de long-métrage. Un vrai producteur exécutif en somme. Pourrait-il être le Kevin Feige de Lucasfilm de manière peut-être plus impliqué dans l’univers que Kathleen Kennedy, la question reste ouverte. Quoi qu’il en soit, on ne peut nier que l’équipe de réalisateurs fut particulièrement bien choisie. D’une part, le spécialiste de Star Wars de l’équipe, Dave Filoni se lance dans la réalisation en live-action après sa carrière de dessin et Deborah Chow fait preuve d’une grande efficacité sur le plateau lui ayant valu de réaliser la série Kenobi, mais d’autre part l’ambiance générale sur le plateau avec Taika Waititi, Rick Famuyiwa et Bryce Dallas Howard est très amicale presque familiale. La série aurait donc transmis l’esprit familial de Star Wars également sur le plateau ou dans ce cas, dans « le volume ».

La forte collaboration entre les équipes de Lucasfilm, d’ILM et celles de tournage ont ainsi permis un développement de l’univers qui apparaît logique et crédible en fonction de la période dans laquelle l’intrigue se situe. La connectivité est par ailleurs très impressionnante avec de nombreuses espèces dites secondaires et peu utilisées dans les films et des accessoires issus d’autres contenus Star Wars tels que le darksaber de Pre Vizsla (interprété par Favreau dans The Clone Wars) ou encore le coffre de Willrow Hood popularisé par les Célébrations. Ne disposant pas d’assez de costumes de Stormtrooper, Dave Filoni fit également appel à la 501ème Légion pour jouer dans le final de la série. Tout cela participe à l’épaisseur du récit décrit qui peut également s’apprécier pour ses détails, références et hommages.

Star Wars est un conte moderne, inspiré de très nombreuses sources mythologiques ou cinématographiques. La série cherche donc à développer cette mythologie, ce conte pour enfant, en s’intéressant cette fois en particulier aux aspects samouraïs et western de Star Wars. Cela se ressent également dans la musique de Ludwig Göransson qui prend aux bande-originales des deux styles, en y incorporant des éléments tech pour réellement faire quelque chose de différent et nouveau mais sans oublier l’orchestre pour se raccrocher aux iconiques musiques de la saga.

Raphaël Sallenave

 

The first Star Wars live-action series « The Mandalorian » was the series that launched the Disney+ platform back in November 2019, so it makes sense that the first season of « Disney Gallery » would be on this series. « Disney Gallery » is a documentary mini-series of making-of episodes about original Disney creations, this opus, therefore, focuses on the development and creation of the first season of « The Mandalorian ».

Directed by Bradford Baruh, the series consists of eight episodes like a mirror of the series that it deciphers, in which we go through the different stages of the creation of the series through images of the set and debates on round tables with either the directors, the actors or the technical and/or production team. The combination of explanations on the « making-of » style and round-table discussions creates a friendly atmosphere while explaining the shooting process.

I won’t go into the details of the explanations given throughout the series, but I will allow myself to put forward a few points that are important or that particularly reflect this series in my opinion. Regarding the actors, it is clear that Carl Weathers was « the » superstar of the set, inspiring the new Gina Carrano more used to her rings and tatamis than to the cameras, but forced to get used to playing in front of a mask and a mirror. These are the two factors to take into account when playing in front of a mandalorian wearing a helmet and armor. It also requires a much more important work on the movements to convey emotions and express acting without seeing the eyes or the face.

Jon Favreau, therefore, goes back over the elaboration of his script and the development of the series which was, initially, entirely drawn and recorded with temporary voices to give life to a full-scale storyboard, then fully developed in Pre-Vis by combining 3D models with scenes shot in VR (virtual reality) allowing the team to already have a first cut before the shooting even begins. « The Mandalorian » is therefore clearly unique in its pre-production as the ILM team also developed a new shooting technique now called « Stagecraft », but which Jon Favreau and the ILM team then called « the Volume ». It is in fact a studio entirely surrounded and capped with LED screens based on the interactive lights used on Favreau’s « The Jungle Book » and the VR shots used on « The Lion King ». The sets are therefore entirely modeled in advance from photos of selected environments, to create a 360° studio. But the innovation doesn’t stop there, ILM has combined this technique with the Unreal Engine from Epic Games to adapt the sets with real-time camera movements to avoid the parallax effect. « The Volume » is, therefore « THE » creation of « The Mandalorian », which offers numerous advantages for the actors, the DP and the directors, and greatly reduces post-production time.

But not everything is projected on a screen, the team also built part of the sets, the models, maquettes and other props thus mixing with the screens according to the camera movements. Like all Star Wars creations, « The Mandalorian » thus extends the long list of technological innovations developed by George Lucas and ILM. And in the tradition of Star Wars movies, the series also used a maximum of practical effects such as costumes, aliens, droids, Jawas etc., no scene was shot in Mocap. The LEGACY team used an incredibly alive puppet for Baby Yoda equipped with prosthetics and animatronics. The original Star Wars techniques were also reused such as stop-motion or miniatures for some scenes. The series, therefore, stands out for its technological innovation and its reuse of techniques from the past. A combination that captures the spirit of Star Wars in a nutshell.

Roundtable discussions moderated by Jon Favreau showcase his ability to put together a talented and effective team without necessarily spending a feature film budget. A true executive producer in short. Could he be Lucasfilm’s Kevin Feige in a way that is perhaps more involved in the universe than Kathleen Kennedy, the question remains open. Either way, there’s no denying that the team of directors was particularly well chosen. On the one hand, the team’s Star Wars specialist Dave Filoni goes into live-action directing after his drawing career and Deborah Chow is very efficient on set, which led her to direct the Kenobi series, but on the other hand, the general atmosphere on set with Taika Waititi, Rick Famuyiwa and Bryce Dallas Howard is very friendly, almost family-friendly. The series would, therefore, have transmitted the family spirit of Star Wars also on the set or in this case, in « the volume ».

The strong collaboration between the Lucasfilm, ILM, and film crews allowed for a development of the universe that appears logical and credible according to the time period in which the plot is set. Connectivity is also very impressive with numerous so-called secondary species that are rarely used in films and props from other Star Wars content such as the darksaber from Pre Vizsla (voiced by Favreau in The Clone Wars) or the Willrow Hood box popularized by the Celebrations. Not having enough Stormtrooper costumes, Dave Filoni also called upon the 501st Legion to play in the series finale. All this contributes to the depth of the story described, which can also be appreciated for its details, references, and homages.

Star Wars is a modern tale, inspired by many mythological or cinematographic sources. The series, therefore, seeks to develop this mythology, this tale for children, this time focusing in particular on the samurai and western aspects of Star Wars. This can also be felt in the music of Ludwig Göransson who takes the original soundtracks of both styles, incorporating tech elements to really make something different and new but without forgetting the orchestra to hold on to the iconic music of the saga.

Raphaël Sallenave

The Mandalorian - S1 [Débat]
The Mandalorian - Série