Rsg Production

Les Deux Papes

 
The Two Popes
 

2019

FR                   EN

 

La confrontation de deux mondes.

Deux acteurs prodigieux qui se complètent parfaitement dans une histoire très bien maîtrisée. En effet, avec un casting exceptionnel, dont la troublante ressemblance avec les vrais papes n’est égalée que par l’interprétation brillante d’Anthony Hopkins et de Jonathan Pryce, ce film Netflix a tout de ses cousins Hollywoodiens dont il n’a rien à envier. Les débats qui déchirent l’Église actuellement sont traduits avec une rare fidélité : doit-elle suivre son époque et le progressisme actuel ou rester fidèle à la tradition et jouer son rôle séculaire d’institution conservatrice. Les personnages incarnent chacun une certaine idée de l’Église sans pour autant tomber dans la caricature facile. Même si le film s’attarde davantage sur le pape François (avec son histoire poignante en Argentine peinte avec brio) et ridiculise un peu Ratzinger (incapable de comprendre une blague simple ou de manger une pizza correctement) il y a véritablement un débat de fond et le film évite de tomber dans le manichéisme omniprésent à l’heure actuelle : « les méchants conservateurs contre les gentils progressistes ».

Entre émotions et rires, ce film joue sur nos acquis et notre perception de la foi, de l’Église et de la figure du Pape. On ne peut pas rester indifférent et insensible au charme qui alterne gravité des sujets (l’Église confrontée aux dérives pédophiles de certains prêtres) et légèreté de certaines discussions (comment laver les uniformes des gardes suisses ?) que l’on soit croyant ou non, sympathisant catholique ou non.

Le film aurait peut-être gagné à développer davantage l’histoire du Pape Benoît XVI (et son histoire avec le nazisme) qui est particulièrement intéressante et qui nuance encore les critiques récurrentes, les insultes qui, elles, sont bien présentes contre lui. Si le film n’en parle pas, il nous donne cependant l’envie de creuser la question et c’est sûrement l’un de ses objectifs.

Bref, entre le sublime et la légèreté, des hommes grandioses et en même temps fragiles, un film qui montre à travers sa propre complexité celle de tous les hommes. À ne pas manquer.

Loris Roussel

 

The clash of two worlds.

Two prodigious actors who complement each other perfectly in a very well-controlled story. Indeed, with an exceptional cast, whose troubling resemblance to the real popes is only equaled by the brilliant interpretation of Anthony Hopkins and Jonathan Pryce, this Netflix film has all of its Hollywood cousins to envy. The debates that are tearing the Church apart today are translated with a rare fidelity: should it follow its time and current progressivism or remain faithful to tradition and play its age-old role as a conservative institution. The characters each embody a certain idea of the Church without falling into easy caricature. Even though the film focuses more on Pope Francis (with his poignant story in Argentina painted brilliantly) and makes a bit of a fool of Ratzinger (unable to understand a simple joke or eat a pizza properly) there is a real fundamental debate and the film avoids falling into the omnipresent Manichaeism of today: « the bad conservatives against the good progressives ».

Between emotions and laughter, this film plays on our achievements and our perception of faith, the Church and the figure of the Pope. One cannot remain indifferent and insensitive to the charm that alternates gravity of the issues (the Church confronted with the pedophile excesses of certain priests) and a lightness of certain discussions (how to wash the uniforms of the Swiss guards?) whether one is a believer or not, a Catholic sympathizer or not.

The film would perhaps have benefited from further developing the story of Pope Benedict XVI (and his experience with Nazism), which is particularly interesting and still nuances the recurring criticisms and insults that are very much present against him. If the film doesn’t talk about it, it nevertheless gives us the desire to delve deeper into the question and this is surely one of its goals.

In short, between the sublime and lightness, grandiose and at the same time fragile men, a film that shows through its own complexity that of all men. A film you should not miss.

Loris Roussel

L'enlèvement
Conclave