Rsg Production

Universal Theory

 
Die Theorie von Allem
(The Universal Theory)
 
Grand Prix du Jury – Utopiales
Best Cinematography – Germany
Best Production Design – Germany
Best Visual Effects – Germany

2024

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Et s’il existait des univers parallèles et dont les frontières étaient si fines que l’on pourrait passer de l’un à l’autre sans forcément s’en rendre compte ? C’est ce qu’essaye de démontrer le doctorant en physique Johannes Leinert dans sa thèse, perçue comme loufoque par son professeur. Accompagnant ce dernier à la conférence d’un scientifique inconnu au beau milieu des Grisons, Johannes va faire la connaissance d’une mystérieuse femme prénommée Karin, mais va aussi vivre de troublants phénomènes et évènements.

Film à concept réalisé par Timm Kröger, « Universal Theory » repose en effet sur ladite « théorie du tout » (titre original du long-métrage) que l’on pourrait rapprocher de celle, un peu en vogue ces derniers temps, du multivers. Néanmoins, le résultat est surprenant, peut-être même déroutant. Tourné intégralement en noir et blanc (à l’exception d’une scène d’introduction), le film rappelle, notamment avec sa musique omniprésente et soigneusement composée, le cinéma du milieu du XXème siècle, mais pas uniquement. Clairement multi-référencé – et le tout sans prétention, par ailleurs –, le long-métrage évoque autant la filmographie d’Alfred Hitchcock que les anciens films d’espionnage, autant les histoires à l’eau de rose que les comédies grotesques, autant les premières apparitions à l’écran du fantastique que le cinéma de montagne – et le tout de façon tout à fait naturelle.

En réalité inclassable, « Universal Theory » suggère une myriade de clefs d’interprétation en raison de l’entremêlement des genres, des détails et des émotions au sein d’une seule et même énigme à la fois policière, scientifique et sentimentale. À l’instar des montagnes suisses et du multilinguisme des personnages, le film se veut riche de sens et d’imaginaire, partagé entre le rationalisme révolutionnaire de Johannes (Jan Bülow) et l’assurance irrationnelle de Karin (Olivia Ross). La conclusion contée et surtout la scène finale ouvrent ainsi le champ des possibles plus qu’elles ne le ferment, et font par conséquent du long-métrage un voyage sensoriel et réflexif plus qu’une quête de compréhension – et c’est tout aussi bien.

Axel Chevalier
 

What if there were parallel universes whose boundaries were so narrow that we could move from one to the other without necessarily realizing it? This is what physics doctoral student Johannes Leinert is trying to demonstrate in his thesis, which his professor perceives as far-fetched. Accompanying his professor to an unknown scientist’s conference in the middle of Graubünden, Johannes not only meets a mysterious woman named Karin, but also experiences a number of disturbing phenomena and events.

This is a high concept film directed by Timm Kröger, based on the so-called “theory of everything” (the film’s original title), which could be related to the recently popular idea of the multiverse. Nevertheless, the result is surprising, perhaps even disconcerting. Shot entirely in black and white (with the exception of the opening scene), the film is reminiscent of mid-twentieth-century cinema, not least in its omnipresent, carefully composed score. Clearly multi-referential – and unpretentious as well – the film evokes Alfred Hitchcock’s filmography as much as the old spy movies, or soppy stories as much as grotesque comedies, as well as the first fantasy films as much as mountain movies – and all of this in a completely organic way.

In fact, “The Universal Theory” is truly impossible to categorize, and suggests a plethora of possible interpretations thanks to the interweaving of genres, details and emotions within a single enigma that is at once detective, scientific and sentimental. Like the Swiss mountains and the characters’ multilingualism, the film is rich in meaning and imagination, divided between the revolutionary rationalism of Johannes (Jan Bülow) and the irrational assurance of Karin (Olivia Ross). The narrated conclusion and, above all, the final scene open up the field of possibilities more than they close it, making the film more of a sensory and reflective journey than a quest for meaning – and that’s just as well.

Axel Chevalier
La Bête
Megalopolis