Les Olympiades
(Paris, 13th district)
2021
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Après s’être essayé au western avec « Les Frères Sisters » (2018), Jacques Audiard change complètement d’univers et s’intéresse à ces trentenaires un peu perdus dans leur vie. Le réalisateur a décidé d’adapter et de relier trois nouvelles-graphiques de l’auteur américain Adrian Tomine : Amber Sweet, Killing and dying et Hawaiian getaway. Entouré de Céline Sciamma et Léa Mysius pour l’écriture du scénario, Jacques Audiard a voulu donner une importance particulière aux femmes dans ce film. Nous sommes donc assez loin de l’univers masculin qu’il a l’habitude de traiter, à l’image d’un de ses plus grands films, « Un Prophète » (2009).
Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.
Là où Audiard a tendance à nous emporter avec une histoire riche et tumultueuse où on oublie presque la réalisation, là c’est plutôt l’inverse, il y a un certain effort sur le travail de l’image et des plans qui saute aux yeux. Il s’essaye à un genre complètement différent. Le film est très érotique. Avec la musique électronique de Rone et ces plans en noir en blanc sur ces grandes tours du 13ème, un effet magnétique se dégage du film et relie ces personnages autour du désir. La photographie est magnifique. La mise en scène de ces 4 trentenaires est marquée par une certaine modernité. Nous sommes complètement immergés dans leur vie, où ils semblent un peu perdus. Ce sont des adultes diplômés nourris de regrets et pas encore complètement prêts à se caser. Au contraire ils se cherchent, veulent profiter, se sentir libres, vivre. La manière dont les histoires de ces 4 personnages se relient est plutôt intéressante. Les corps sont bien filmés, ce qui accentue l’intensité. Aucune scène n’est inutile. Elles servent toutes au récit et aux intentions de réalisation. La direction artistique est parfaite. C’est d’ailleurs le premier film de la jeune actrice Lucie Zhang et c’est clairement une révélation. Quant à Noémie Merland, elle signe là un de ses meilleurs rôles.
La comédie, la romance et le drame s’entremêlent pour former un film globalement réussi qui marque un tournant dans la carrière de Jacques Audiard, là où on ne l’attendait pas forcément dans ce style.
Antoine Pincos
After getting a taste of the western genre with « The Sisters Brothers » (2018), Jacques Audiard completely changes worlds and focuses on these thirty-year-olds a little lost in their lives. The director decided to adapt and combine three short graphic novels of the American author Adrian Tomine: Amber Sweet, Killing and dying, and Hawaiian getaway. With Céline Sciamma and Léa Mysius writing the screenplay, Jacques Audiard wanted to put a special emphasis on women in this film. We are therefore far from the masculine environment that he usually deals with, as in one of his greatest films, « A Prophet » (2009).
Paris 13th, the Olympiades district. Emilie meets Camille who is attracted to Nora who herself crosses paths with Amber. Three girls and a boy. They are friends, sometimes lovers, often both.
Where Audiard tends to take us away with a rich and tumultuous story where we almost forget the direction, here it is rather the opposite, there is a definite work on the image and the shots that jumps to the eyes. He experiments with a completely different genre. The film is very erotic. With the electronic music of Rone and these black and white shots on these great towers of the 13th, a magnetic effect emerges from the film and connects these characters around desire. The cinematography is stunning. The staging of these 4 thirty-year-olds is stamped with a certain modernity. We are completely immersed in their lives, where they seem a little lost. They are graduated adults with regrets and not yet completely ready to settle down. On the contrary, they are looking for themselves, they want to enjoy, to feel free, to live. The way in which the stories of these 4 characters are connected is rather interesting. The bodies are well filmed, which accentuates the intensity. None of the scenes are useless. They all serve the story and the intentions of the director. The direction is perfect. This is actually the first film of the young actress Lucie Zhang and she is clearly a revelation. As for Noémie Merland, she delivers here one of her best performances.
Comedy, romance and drama intertwine to form a globally successful film that marks a turning point in the career of Jacques Audiard, where we did not necessarily expect him in this style.
Antoine Pincos
