MaXXXine
2024
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“Dans ce monde, tant que vous n’êtes pas perçue comme un monstre, vous n’êtes pas une star”, Bette Davis.
Après l’appétissant « X » et le succulent « Pearl », voici donc le rassasiant « MaXXXine », dernier volet de la trilogie réalisée par Ti West et avec Mia Goth en tête d’affiche. Suite de « X », l’on y retrouve le personnage de Maxine Minx, cette fois-ci à Los Angeles, en 1985, où elle tente de sortir du monde de la pornographie afin de percer à Hollywood.
Outre les flashbacks, et bourré de parallèles et de références aux deux précédents opus – l’introduction par une porte, l’obligée audition, le passage du miroir –, « MaXXXine » s’inscrit dans la veine du cinéma des années 1980 en en reprenant et en en retournant le style et les codes. Il y a ainsi autant d’éléments propres aux plus classiques des slashers et aux héroïnes érotisées de l’époque que d’apports bien plus modernes tels que le caractère insaisissable du rôle-titre de Maxine, à l’ambition aussi démesurée que la violence qui l’entoure.
Dans la continuité de la trilogie, « MaXXXine » rend certes hommage aux studios hollywoodiens avec leur évidente mise en abîme (notons la reproduction de la maison hitchcockienne de « Psychose »), mais cette fois-ci sur un ton beaucoup plus sarcastique. Le long-métrage présente un Hollywood de requins, ultra transgressif, qui n’est que le reflet d’une ville de Los Angeles en proie à l’hybris cocaïnée et hyper sexualisée, décriée par des fanatiques religieux réactionnaires et parfois violents, avec en arrière-plan la menace latente du Night Stalker Richard Ramirez – qui, d’ailleurs, synthétise ce climat de tension.
Véritable satire du cinéma californien, « MaXXXine » se montre par conséquent bien plus réfléchi que ce qu’il ne semble exposer. Jouant sur les formats d’image comme sur les personnages et les genres, avec en filigrane les mêmes thématiques de sexualité, d’avidité et de quête de postérité, ce troisième opus conclut ainsi à merveille, par une fin volontairement ambiguë et pleine de subtilité, une saga peut-être dense, mais riche de sens.
‘In this business, until you’re known as a monster, you’re not a star.’ – Bette Davis
After the delicious “X” and the exquisite “Pearl” comes the satiating “MaXXXine”, the latest instalment in the trilogy directed by Ti West and starring Mia Goth. This sequel to « X » brings back the character of Maxine Minx, this time in 1985 Los Angeles, where she tries to break out of the world of pornography and make it in Hollywood.
In addition to flashbacks, and packed with parallels and references to the two previous installments – the opening through a door, the inevitable audition, the mirror scene – “MaXXXine” picks up on the style and codes of 1980s cinema and twists them around. There are as many elements of the classic slashers and eroticized heroines of the time as there are more modern additions, such as the elusive nature of the title character, Maxine, whose ambition is as excessive as the violence that surrounds her.
In line with the trilogy, “MaXXXine” certainly pays homage to Hollywood studios with their obvious mise en abyme (including the replica of the Hitchcock house from “Psycho”), but this time in a much more sarcastic tone. The film depicts a vicious, competitive, ultra-transgressive Hollywood, which is merely the reflection of a Los Angeles city plagued by cocaine-fueled, hyper-sexualized hubris, decried by reactionary and sometimes violent religious fanatics, with the latent threat of Night Stalker Richard Ramirez in the background – who, by the way, sums up this climate of tension.
“MaXXXine” is a true satire of Californian cinema, and far more sophisticated than it might seem. Playing on aspect ratios as well as characters and genres, with the same underlying themes of sexuality, greed and the quest for posterity, this third film offers a wonderful conclusion, with a deliberately ambiguous ending full of subtlety, to a saga that may be dense, but rich in significance.