Rsg Production

Si seulement je pouvais hiberner

 
Баавгай болохсон
(If only I could hibernate)

2023/2024

FR                   EN

 

Oulan-Bator, en plein hiver. Quelque part dans les collines parsemées de yourtes, Ulzii, un adolescent solitaire, mène une vie difficile avec sa mère, ses frères et sa sœur. Bon élève, il se fait un jour remarquer par un professeur qui lui propose alors de participer à un concours de physique, compétition qui pourrait lui permettre d’obtenir une bourse ; une aubaine pour lui qui rêve de quitter son foyer, ses proches, son pays.

Présenté à la sélection « Un certain regard » du précédent Festival de Cannes, « Si seulement je pouvais hiberner » est le premier long-métrage de la réalisatrice Zoljargal Purevdash – aussi devenue la première Mongole à représenter son pays à la Croisette. Avec une grande variété de plans et de mises en scène (et, dans une moindre mesure, de thèmes musicaux justement entêtants), le film suit les errements et les doutes d’Ulzii. Tiraillé entre son désir de liberté, son amour pour ses proches et ses nécessités immédiates, le jeune homme s’enferme dans une solitude presque machinale et incomprise. Le départ de sa mère (partie chercher du travail en campagne), initialement signe de libération, remet finalement tout en question et devient une source de fortes préoccupations : qui d’autre qu’Ulzii peut protéger, nourrir, et surtout réchauffer sa sœur et son frère ? Doit-il renoncer à son concours de physique ? Doit-il demander de l’aide ? Doit-il abandonner ?

Loin d’être misérabiliste, le long-métrage traite de la misère sociale qui peut devenir absolue, en particulier dans un pays traditionnellement nomade où l’exode rural explose. Ulzii incarne à la fois les inquiétudes d’une population laissée pour compte et la résistance de cette dernière, même dans le plus dur de la saison glaciale. Avec des personnages attachants et authentiques – de la mère désespérée au voisin chaleureux en passant par la petite sœur mature –, l’histoire devient d’autant plus touchante avec sa conclusion qui porte une lueur d’espoir pour toutes ces personnes dont le mot d’ordre est, qu’importent les problèmes, l’entr’aide.

Axel Chevalier
 

This is Ulan Bator, in the middle of winter. Somewhere in the yurt-dotted hills, lonely teenager Ulzii leads a hard life with his mother, brothers and sister. As a good student, one day he is spotted by a teacher who suggests he take part in a physics competition that could earn him a scholarship; a godsend for Ulzii, who dreams of leaving his home, his family and his country.

Presented in the « Un certain regard » selection at the previous Cannes Film Festival, “If only I could hibernate” is the first feature film by director Zoljargal Purevdash – who also became the first Mongolian to represent her country in Cannes. With a wide variety of shots and mise-en-scène (and, to a lesser extent, some fittingly intoxicating musical themes), the film follows Ulzii’s wanderings and doubts. Torn between his desire for freedom, his attachment to his loved ones and his immediate needs, the young man becomes trapped in an almost automatic and misunderstood solitude. His mother’s leave (to seek work in the countryside), initially a sign of freedom, finally puts everything into question and becomes a source of great concern: who else but Ulzii can protect, feed and, above all, keep his sister and brother warm? Should he give up his physics contest? Should he ask for help? Should he give up?

Far from being miserabilistic, the film deals with the social misery that can become absolute, particularly in a traditionally nomadic country where rural exodus is exploding. Ulzii embodies both the anxieties of a population left behind and its resilience, even in the harshest of icy seasons. With endearing, authentic characters – from the desperate mother to the warm-hearted neighbor as well as the mature little sister – the story becomes all the more moving with its conclusion, which offers a glimmer of hope for all these people whose guiding principle remains, no matter the difficulties, to help each other.

Axel Chevalier
Evil does not exist
L'innocence