Les Guetteurs
The Watchers
2024
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Américaine solitaire exilée à Galway, Mina doit livrer un oiseau précieux dans le cadre de son travail pour une animalerie. Elle prend alors la route et traverse une forêt millénaire où elle tombe en panne. Effrayée par des bruits étranges et par l’obscurité qui s’épaissit, elle trouve refuge dans un bunker où vivent trois autres personnes. Elle va alors devoir se plier aux règles…
Premier long-métrage d’Ishana Night Shyamalan (fille de M. Night), « Les Guetteurs » entremêle horreur, fantastique et thriller dans un paysage certes vu et revu – la sombre forêt oppressante – mais avec quelques idées scénaristiques comme visuelles plutôt novatrices. Ceux qu’on appelle les “Guetteurs” sont dans un premier temps invisibles et mystifiés, tant par le trio puis quatuor habitant le refuge que par un immense miroir sans tain qui les enferme dans une prison de verre et de béton. L’on en vient même à douter de l’existence de ces monstres, jusqu’à ce, lors d’une sortie quotidienne, Mina se décide à explorer l’un de leurs “terriers”.
Outre son format de double huis-clos (dans le refuge qui est lui-même dans une forêt), le long-métrage propose des jeux de couleurs jaunâtres, verdâtres et grisâtres assez innovants et renforçant le trouble de l’intrigue. Les différents changements de situation – certains peut-être attendus, d’autres plus surprenants – ajoutent par ailleurs de la profondeur à un récit qui aborde en réalité quelques questions sociales et philosophiques.
Allégorie du regard de soi et des autres, le miroir, par exemple, non seulement offre de très jolis plans mais invite de surcroît à l’introspection des personnages comme des spectateurs. Le film interroge aussi notre rapport aux autres et à la magie (scientifique ou culturelle) que serait la possibilité de prolonger notre existence au-delà de la mort (une forme de transhumanisme). Néanmoins, ce sont surtout les apports folkloriques de l’histoire (quoiqu’insuffisamment développés), avec la reprise de la mythologie des fées et de halfelins, qui singularisent « Les Guetteurs ». Au demeurant, sans être révolutionnaire, le film a ainsi un certain cachet grâce à son concept de base.
Mina, a lonely American exiled in Galway, has to deliver a precious bird as part of her job for a pet shop. She takes to the road through a thousand-year-old forest, where she breaks down. Frightened by strange noises and the thickening darkness, she takes refuge in the Coop where three other people live. Now she’s got to play by the rules…
“The Watchers” is the first feature from Ishana Night Shyamalan (daughter of M. Night) and blends horror, fantasy and thriller in a landscape that’s certainly been seen over and over again – the dark, oppressive forest – but with some rather fresh screenplay and visual ideas. The so-called « Watchers » are initially invisible and mystified, as much by the trio then quartet living in the Coop as by a huge, one-way mirror that imprisons them in a prison of glass and concrete. We even begin to doubt the existence of these monsters, until Mina decides on a daily outing to explore one of their « dens ».
In addition to its double closed-door setting (in the Coop, which is itself in a forest), the movie’s mix of yellowish, greenish and grayish colors is quite innovative, reinforcing the plot’s unsettling mood. The various twists and turns – some perhaps expected, others more surprising – also add depth to a story that actually tackles a number of social and philosophical issues.
The mirror, for example, is an allegory of the way we look at ourselves and others, and not only provides some very pretty shots, but also invites introspection on the part of characters and viewers alike. The film also questions our relationship with others and the magic (scientific or cultural) of extending our existence beyond death (a form of transhumanism). Nevertheless, it is above all the story’s folkloric contributions (albeit underdeveloped), with the retelling of the mythology of fairies and halfelins, that set “The Watchers” apart. Without being groundbreaking, the film has a certain cachet thanks to its core concept.
