Rares sont les films qui portent un humour efficace et saillant. « Omar la fraise » premier film du réalisateur est un spleen à l’humour incisif. En réunissant un trio remarquable, Elias Belkeddar nous offre un film explosif où la violence côtoie une touchante histoire d’amour et d’amitié dont on ne peut ressortir insensible.

Condamné en France pour crime organisé, Omar Zerrouki dit Omar la Fraise est contraint de s’exiler en Algérie, la terre de ses ancêtres. Bercé par la mélancolie et la puissance de son ami Roger, Omar erre entre sa villa non meublée et une usine de pâtisserie algérienne dont il reprend les rênes.

Au-delà d’un récit humain et d’un regard touchant sur le pays des Fennecs, Elias Belkeddar nous transmet un film poétique et violent sur un pays unique au milieu duquel deux fripouilles parisiennes tentent de combler une profonde lassitude. Un film dont il donne l’interprétation à un trio puissant, dont l’alchimie crée un film marquant. Reda Kateb et Meriem Amiar sont les deux protagonistes de cette romance contemporaine d’un monde inégal et violent. À leur côté il est impressionnant de constater à quel point Benoît Magimel s’insère avec une justesse et un charisme bouillonnant dans les récits auquel il se rattache. Chacune de ses interventions vient appuyer les traits d’un personnage touchant. Un personnage dont la beauté réside dans son inépuisable frénésie. Autour d’eux gravite une jeunesse populaire algérienne dont la violence ne masque pas pour autant leur innocence d’enfant.

« Omar la Fraise » est un film qui sous la comédie observe avec un humanisme rare, le souffle d’une ville et de ses habitants.