Rsg Production

La Dernière Reine

 
The Last Queen

2023

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En inscrivant leur film dans une théâtralité qui convoque un fatalisme Shakespearien et une poésie arabe, Adila Bendimerad et Damien Ounouri portent « La Dernière Reine » comme une œuvre puissante et incarnée. Un film aux envolées magistrales, mais dont les séquences d’action font grincer les rouages d’une mise en scène pourtant remarquable.

Alors qu’Alger est encerclée par les Espagnols, le corsaire algérien Aroudj Barberousse libère la ville et devient un allié du Sultan Salim Touri. Alors que cette jeune alliance suscite des inquiétudes au cœur d’un pays divisé, le roi est assassiné. Alors que les rumeurs le font coupable, Aroudj prend le pouvoir sur la ville. Alors que tous le respectent par la peur, une femme lui tient tête, la reine Zaphira.

Dans une approche historique à laquelle se mêle une légende, nous suivons le destin de la reine Zaphira. Au cours d’un récit historique romanesque, nous sommes les spectateurs de cette épopée magistrale, celle d’une femme, d’une mère que le statut expose à tous les dangers.

« La Dernière Reine » est un film d’époque qui fascine dans sa mise en scène et dans le choix de ses acteurs (Dali Benssalah et Nadia Tereszkiewicz) dont les performances viennent appuyer un récit méthodique. La reconstitution est parfaite aussi bien dans ses décors que dans ses costumes. Si la mise en scène d’intérieur est remarquable, le film manque de grands espaces. C’est cette inégalité des espaces qui resserrent le récit en un film de palais. Un enfermement qui renvoie à la condition de Zaphira au cœur d’un espace qui se vide peu à peu de toute présence féminine.

« La dernière reine » est un film puissant qui scrute avec intelligence les murmures historiques, un récit brutal et poétique.

Sacha Garcia
 

Adila Bendimerad and Damien Ounouri’s “The Last Queen” is a powerful, embodied drama with a theatricality that evokes Shakespearean fatalism and Arab poetry. A film with masterful soaring, but whose action sequences squeak the cogs of an otherwise remarkable mise-en-scène.

With Algiers surrounded by the Spanish, Algerian corsair Aroudj Barbarossa liberates the city and becomes an ally of Sultan Salim Touri. While this young alliance was causing concern in the heart of a divided country, the king is murdered. As rumors spread of his guilt, Aroudj takes power over the town. While everyone respects him through fear, one woman stands up to him: Queen Zaphira.

In a historical approach blended with myth, we follow the destiny of Queen Zaphira. In the course of a romantic historical narrative, we witness this masterful epic, the story of a woman, a mother whose status exposes her to every danger.

“The Last Queen” is a period drama that mesmerizes with its staging and choice of actors (Dali Benssalah & Nadia Tereszkiewicz) whose performances support a meticulous narrative. The sets and costumes are perfectly recreated. While the interior staging is remarkable, the film lacks wide-open spaces. It’s this disparity of spaces that tightens the narrative into a palace film. A closed-in environment that reflects Zaphira’s condition at the heart of a space that is gradually being emptied of all feminine presence.

“The Last Queen” is a powerful film that astutely scrutinizes the whispers of history, a tale that is both brutal and poetic.

Sacha Garcia
Le Jeu de la Reine
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