La Fièvre
Quand Tout s’embrase
(The Fever)
[TV]
Saison/Season 1
2024
FR EN
Nouveau phénomène de la série française débarqué cette année, « La Fièvre » a été portée par un élan médiatique assez fort. Une reconnaissance critique unanime pour une œuvre pourtant pleine d’imperfections.
Si le nouveau bébé de Canal+ pèche par une vulgarisation de ses personnages et du milieu sportif et militant qu’elle intègre à son récit, son traitement du monde de communication est le véritable nerf central de la série. Une partie d’ailleurs étudiée et mise en scène avec intelligence, peut être parfois trop écrite, mais dont le but narratif alimente une véritable tension.
Alors qu’elle est chargée de contenir un scandale sportif ayant eu lieu lors d’une remise de prix, Sam voit peu à peu ce qui aurait dû rester comme un simple accident devenir le cœur d’un débat politique et social de grande ampleur. Récupéré par une de ses anciennes connaissances aux idées d’extrême droite, Sam est certaine que ce scandale est le début de quelque chose de plus grave.
Si la série se joue de l’actualité, faisant monter peu à peu la notion de guerre civile, elle éloigne de son récit une grosse partie du champ médiatique français. De plus, les sphères politiques et intellectuelles sont totalement absentes, « La fièvre » ne repose que sur buzz et coup de comm. Une analyse intéressante du monde la communication malheureusement entravée par une approche sociale bien trop caricaturale. Une difformité sociale qui abîme la force d’une série pourtant intéressante, préférant la surenchère aux idées, le rebondissement permanent et le cliffhanger à outrance. La série ne développe aucune idée, simplement des concepts avec des citations piochées par-ci par-là. La démocratie apparaît alors comme spectatrice impuissante face aux méchants réseaux sociaux.
Sans la remarquable performance de Nina Meurisse, « La fièvre » serait un programme finalement assez insipide, qui noierait les idées derrière des concepts pompeux et une multitude d’éléments de langage. La série aurait dû se concentrer davantage sur le milieu de la communication sans chercher à mettre en scène les milieux militants et sportifs caricaturés sans répit. Dans ce souci d’ubiquité, « La fièvre » ne révèle finalement qu’une connaissance rudimentaire des milieux et sphères mis en scène. Par son nom empreint à un passage du livre de Stefan Zweig « Le Monde d’Hier », « La Fièvre » semble se convenir d’une soudaine et brutale fracture sociale délaissant totalement leur caractère endémique.
The latest French series sensation to hit the screens this year, “La Fièvre” (The Fever) has been driven by a strong media momentum. A unanimous critical acclaim for a show filled with shortcomings.
While Canal+‘s new creation suffers from a simplification of its characters and the sports and activist environments it brings into play, its approach to the world of communication is the real heart and soul of the series. Cleverly researched and scripted, although sometimes over-written, this part of the narrative provides the real spark of tension.
Tasked with keeping a sports scandal under wraps as it unfolded at an awards ceremony, Sam gradually sees what should have remained a simple incident turn into the center of a far-reaching political and social debate. Seized upon by an old friend with far-right views, this scandal is sure to be the start of something much bigger.
While the series exploits current events, gradually fostering the notion of civil war, it distances itself from a large part of the French media. What’s more, the political and intellectual spheres are totally absent, as “La Fièvre” relies solely on buzz and PR hits. This is an interesting analysis of the world of communication, unfortunately hindered by an overly caricatured social approach. This social deformity undermines the strength of an interesting series, which prefers to go overboard with ideas, constant twists and turns and over-the-top cliffhangers. The series doesn’t develop any ideas, just churns out concepts with a few quotes thrown in here and there. Democracy appears as a powerless spectator in the face of evil social networks.
Without Nina Meurisse’s remarkable performance, “La fièvre” would be a rather bland program, drowning its ideas in empty concepts and language. The series should have focused more on the world of communication, rather than the relentlessly caricatured activist and sports circles. In the end, “La fièvre”’s ubiquitous focus reveals only a basic knowledge of those fields and spheres featured in the series. With its name borrowed from an extract from Stefan Zweig’s book “The World of Yesterday)” (Le Monde d’Hier), “La Fièvre” appears to embrace a sudden, brutal social fracture, completely disregarding its endemic nature.