Reacher
[TV]
Saison/Season 2
2023-2024
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Après une première saison réussie, adaptant le premier roman de la célèbre saga littéraire sur le personnage d’ex militaire intègre Jack Reacher, la série produite par Amazon, Skydance & Paramount est de retour sur Prime Video. Écrite et développée par Nick Santora (The Sopranos ; Prison Break), cette nouvelle saison adapte le 11e tome « Bad Luck and Trouble » et s’impose comme une histoire de retrouvailles. C’est en effet l’une des rares enquêtes où l’on voit Reacher opérer en équipe avec ici trois anciens membres de son escouade d’investigateurs militaires.
On retrouve donc l’imposant militaire à la retraite, parcourant toujours le pays avec rien d’autre que sa brosse à dents et une fâcheuse tendance à attirer les problèmes et à les déjouer avec efficacité. Mais là les choses deviennent personnelles ! L’un de ses fidèles lieutenants de son époque dans l’armée est mort dans d’étranges circonstances. S’agit-il d’un cas isolé ou son unité est-elle visée ? Il retrouve alors ses anciens équipiers joués par Serinda Swan, Shaun Sipos et Maria Sten de retour. Ce cadre d’enquête entre équipiers change immédiatement le schéma narratif de la première saison et de son détective solitaire. La camaraderie fait cette fois partie de l’intrigue et ses anciens collègues peuvent rire du mode de vie errant de leur ancien chef et ainsi informer le spectateur des évolutions du personnage.
Le scénario est une nouvelle fois excellent, comme d’habitude chez Lee Child, avec des personnages attachants, une intrigue bien ficelée et des retournements de situation cohérents – bien que ce ne soit pas non plus l’histoire la plus complexe. Cette seconde saison joue sur une double chronologie – qu’elle aurait d’ailleurs pu exploiter encore plus – avec des flashbacks sur la création de son unité quand dans la saison une les flashbacks portaient sur l’enfance de Reacher dans l’armée. Dans chacune des deux saisons, le scénario inclut des flashbacks qui vont renseigner le spectateur par rapport à l’intrigue et développer le personnage alors que le schéma narratif est pourtant différent, ce qui témoigne d’une vraie qualité d’adaptation. Les épisodes sont par ailleurs bien gérés aussi bien en termes de durée, que d’intrigue, de suspense ou de tension et portés avant tout par l’interprétation d’Alan Ritchson encore plus massif – presque trop maintenant – que dans la première saison. L’acteur insuffle son intimidante présence à l’écran et le savoureux mélange de déduction et de force qui fait tout le personnage.
Alors que les romans sont dans l’immense majorité déconnectés les uns des autres, la série rajoute des éléments pour créer une certaine cohésion et adapte efficacement l’intrigue pour son format en huit épisodes avec un bon cliffhanger à chaque fin d’épisode, une bonne progression narrative et une résolution bien construite – bien que la fin soit librement altérée pour ajouter de l’action. La conclusion des deux saisons conserve d’ailleurs la même structure et court le risque d’en faire trop avec plus de spectaculaire que nécessaire. Dans les romans, les scènes d’action sont rapides et brutales mais prennent plusieurs pages pour détailler la stratégie de Reacher. Bien que cette hyper-attention aux détails ne soit pas retranscrite à l’écran, les scènes d’action fonctionnent néanmoins avec un personnage qui se déplace toujours avec détermination et démontre une intelligence supérieure à la brute terrifiante qu’il semble être.
Au final, cette saison réussit encore mieux sa mission que la première et s’avère particulièrement intense, captivante et addictive.
Raphaël Sallenave
After a strong first season, adapting the first novel in the popular literary saga about the righteous ex-military character Jack Reacher, the series produced by Amazon, Skydance & Paramount is back on Prime Video. Written and developed by Nick Santora (The Sopranos; Prison Break), this new season adapts the 11th installment, “Bad Luck and Trouble”, and is a getting-the-band-back-together story. Indeed, this is one of the few investigations in which Reacher works as part of a team, with three former members of his squad of military investigators.
So here he is, the towering retired military man, still roaming the country with nothing but his toothbrush and an uncanny tendency to attract trouble and foil it with skill. But now things are getting personal! One of his loyal lieutenants from his army days died in suspicious circumstances. Is this an isolated case then or has his unit been targeted? To find out, he meets up with his old team-mates, played by Serinda Swan, Shaun Sipos and the returning Maria Sten. This team investigation immediately changes the narrative pattern of the first season and its lone sleuth. This time, comradeship is part of the plot, and former colleagues can laugh at their former chief’s wandering lifestyle, thus providing viewers with an insight into the character’s evolution.
The script is once again excellent, as usual with Lee Child, with engaging characters, a well-crafted plot and logical plot twists – although it’s not the most complex story ever either. This second season relies also partly on a double chronology – which it could have developed even further – with flashbacks to the creation of his unit, while season one’s flashbacks focused on Reacher’s childhood in the army. In each of the two seasons, the script includes flashbacks that shed light on the plot and develop the character, despite the fact that the narrative framework is different, thus attesting to the quality of the adaptation. The episodes are also well structured in terms of length, plot, suspense and tension, and are driven above all by Alan Ritchson’s performance, even more massive – almost too much so now – than in the first season. The actor brings his intimidating presence to the screen and the delightful blend of smarts and size that makes his character so special.
While the vast majority of the novels are disconnected from each other, the series adds elements to create a certain degree of cohesion and successfully adapts the plot to its eight-episode format, with a good cliffhanger at the end of each episode, good narrative progression and a strong resolution – although the ending is loosely altered to add extra action. In fact, the conclusion of both seasons retains the same structure, running the risk of overdoing it with more spectacle than necessary. In the novels, the action scenes are fast and brutal, but take several pages to detail Reacher’s strategy. Although this hyper-attention to detail isn’t translated to the screen, the action scenes nonetheless work, with a character who always moves with determination and demonstrates an intelligence superior to the terrifying brute he appears to be.
In the end, this season does an even better job than the first, proving to be particularly intense, captivating and addictive.
Raphaël Sallenave