Rsg Production

Perfect Days

 
Prix d’interprétation Masculine – Cannes
Best Director – Japan
Best Actor – Japan

2023

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“It’s a new dawn.
It’s a new day.
It’s a new life, for me.
And I’m feeling good.”
 
Ce couplet de la célèbre chanson de Nina Simone présent dans le film résume parfaitement l’attitude de son personnage qui s’épanouit dans une vie simple. C’est un homme de routine dont le quotidien est fait de rituels millimétrés à commencer par le réveil au son du balai dans la rue jusqu’à l’entretien des toilettes publiques de la ville de Tokyo. Qu’elles soient high-tech ou architecturalement soignées et variées, elles sont toutes spéciales et particulièrement jolies devant la caméra (on retrouve ici l’origine du projet comme commande de la municipalité).
 
Après près d’une décennie de documentaires (Pina Bausch, Sebastião Salgado, Anselm Kiefer), Wim Wenders revient à la fiction avec ce beau film très sensuel. Le cinéaste allemand célébré cette année au Festival Lumière de Lyon installe en effet une magnifique atmosphère zen et poétique dans une palette de couleur indigo mettant en scène sereinement le quotidien de ce quinquagénaire mutique (mais pas muet) en altérant légèrement les plans d’une journée à l’autre réussissant à attirer notre attention sur chaque petit changement. Si le réalisateur de « Paris, Texas » réussit donc une belle, délicate et élégante mise en scène qui dit beaucoup avec très peu, la première partie de « Perfect Days » reste néanmoins très lente et soporifique avec très peu de dialogues et très peu de variation dans une histoire laconique, jusqu’à ce que le personnage fasse des rencontres qui vont questionner son mode de vie. La venue de sa nièce levant ainsi un voile sur le passé de cet oncle solitaire sans que le scénario n’en résolve jamais le mystère. Là n’est pas l’objectif.
 
Eternel globe-trotteur, Wim Wenders revient au Japon mais pas pour nous plonger dans la société ou dans le rythme frénétique de la ville, mais plutôt dans celui doux, équilibré et paisible de son personnage dont les humeurs sont presque exclusivement communiquées par ses choix musicaux bercés par les chansons de Lou Reed et sa plus célèbre qui donna son titre au film. Prix d’interprétation masculine au festival de Cannes, Kōji Yakusho porte véritablement le film avec sa magistrale performance épurée à l’image du dernier très long plan où il transmet toute une mosaïque d’émotions et une vraie dualité de vie entre bonheur de simplicité et routine d’exclusion.
 
Raphaël Sallenave
 
« It’s a new dawn.
It’s a new day.
It’s a new life, for me.
And I’m feeling good. »
 
This verse from Nina Simone’s famous song featured in the film perfectly sums up the character’s approach to life, as he thrives on simplicity. He’s a man of routine, whose daily life is made up of meticulous habits, from waking up to the sound of a broom in the street to cleaning the public toilets of the city of Tokyo. Whether they’re high-tech or architecturally sophisticated and varied, they’re all special and particularly beautiful on camera (a throwback to the project’s origins as a municipal commission).
 
After almost a decade of documentaries (Pina Bausch, Sebastião Salgado, Anselm Kiefer), Wim Wenders returns to fiction with this beautiful, sensual movie. The German filmmaker, celebrated at this year’s Lyon Lumière Festival, creates a magnificent zen-like, poetic atmosphere in a palette of indigo colors, serenely staging the daily life of this silent (but not mute) middle-aged man, with slightly altered shots from one day to the next, managing to draw our attention to every little difference. While the director of “Paris, Texas” achieves a beautiful, delicate and elegant mise-en-scène that says a lot with very little, the first part of “Perfect Days” remains very slow and tedious, with very little dialogue and very little variation in a laconic story, until the character encounters people who question his way of life. The visit of his niece thus unveils a clue to this solitary uncle’s past, although the screenplay never solves the mystery. This is simply not the point.
 
As an eternal globetrotter, Wim Wenders returns to Japan, but not to take us into society or the frenetic pace of the city, but rather into the gentle, balanced, peaceful rhythm of his character, whose moods are almost exclusively conveyed by his musical choices, with songs from Lou Reed and his most famous, which gave its title to the film. Winner of the Best Actor Award at the Cannes Film Festival, Kōji Yakusho truly brings the film to life with his masterly, pared-down performance, exemplified in the very long final shot where he expresses a whole spectrum of emotions and a true duality of life, between the happiness of simplicity and the routine of isolation.
 
Raphaël Sallenave
Le mal n'existe pas
L'innocence