Rsg Production

Les Filles Désir

 
(The Girls We Want)
 

2025

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« Faut pas le dire, mais c’était court. | Faut pas l’écrire, ça pue l’amour. | Ça sert à rien, pourquoi courir ? | Il y en a plein, des filles désir… »

C’est ce qu’exprime Vendredi sur Mer dans sa chanson qui a très certainement donné son nom au premier long-métrage de Prïncia Car, co-écrit avec Léna Mardi et produit par Johanna Nahon. Projet porté par ce trio de femmes prometteuses, « Les Filles Désir » est un film aux tonalités estivales, où les bonheurs simples et purs se mêlent aux doutes et tourments. À Marseille, un groupe de jeunes gérant le centre aéré du quartier de Saint-Thys est déstabilisé par le retour en ville de Carmen, une amie d’enfance au passé trouble. Omar, le chef de la bande, est le plus perturbé, lui qui voyait sa vie déjà toute tracée avec Yasmine.

« Les Filles Désir », c’est d’abord un film de cohorte, où l’on suit les dynamiques (les délires comme les tensions) d’une tribu bouillonnante au cœur d’une ville qui l’est tout autant. Emplie de couleurs et pleine de petits contrastes, la photographie reflète ainsi la fougue de ce groupe où l’amitié demeure reine.

Mais si le long-métrage expose en grande partie l’adelphité qui unit tous ses personnages, « Les Filles Désir » traite aussi et surtout d’amour, de désir et de sexualité. Bien que souhaitant se marier avec Yasmine, Omar en pince (nostalgiquement) pour Carmen qui est par ailleurs (ouvertement) désirée par d’autres membres de la bande, alors que Yasmine n’a pas encore (totalement) découvert son corps et ses envies. Triangle relationnel qui n’empêche pas le film d’aller plus loin en interrogeant les inégalités de genre : à leurs dépens, Omar reproduit ainsi une forme de paternalisme, tandis que Yasmine et Carmen incarnent respectivement la Maman et la Putain aux yeux de la majorité des hommes. Or, tous trois sentent qu’il y a quelque chose qui cloche, qu’il y a de fait un carcan qui les empêche d’être parfaitement libres. Et Carmen, Yasmine et Omar vont, un peu dans la douleur, vouloir s’émanciper. « Les Filles Désir » est ainsi un très beau film sur la jeunesse dont la tournure, éloignée des clichés, rappelle que la vie n’est pas toujours sclérosée.

Axel Chevalier

 

“Don’t say it, but it was short. Don’t write it down, it smells love. It’s pointless, what’s the point of running? There’s plenty of girls we want…”

This is what Vendredi sur Mer expresses in her song, which most certainly gave its name to Prïncia Car’s first feature film, co-written with Léna Mardi and produced by Johanna Nahon. “The Girls We Want” is the project of a trio of promising women, this is a film with summertime tones, where simple, pure joys mingle with doubts and torments. In Marseille, a group of youngsters who run the day-care center in the Saint-Thys neighborhood are thrown into turmoil by the return to town of Carmen, a childhood friend with a troubled past. Omar, the leader of the group, feels the most unsettled, as his life with Yasmine seemed already mapped out.

“The Girls We Want” is first and foremost an ensemble movie, in which we follow the dynamics (the frenzies as well as the tensions) of an effervescent tribe in the heart of an equally effervescent city. Full of color and contrasts, the cinematography reflects the spirit of this group, where friendship rules.

But while the film is largely about the kinship and friendship that unites all its characters, “The Girls We Want” is also, and above all, about love, desire and sexuality. Although he wants to marry Yasmine, Omar has a (nostalgic) crush on Carmen, who is also (openly) desired by other members of the group, while Yasmine has not yet (fully) figured out her own body and desires. This triangular relationship doesn’t however prevent the film from going a step further and questioning gender inequalities: to their detriment, Omar replicates a form of paternalism, while Yasmine and Carmen are respectively ‘Mommy’ and ‘Whore’ in the eyes of the majority of men. Yet all three of them feel that something is wrong, that there is in fact a shackle that prevents them from being perfectly free. And Carmen, Yasmine and Omar will, somewhat painfully, try to emancipate themselves. “The Girls We Want” is therefore a beautiful film about youth that takes a far from clichéd approach, reminding us that life isn’t always set in stone.

Axel Chevalier

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