L’amour c’est surcoté
2025
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Au départ sceptique quant à l’arrivée de cette comédie romantique, le film de Mourad Winter se révèle finalement être une agréable surprise : véritable machine à rire, portée par un cabotinage décomplexé. Si la vulgarité s’invite trop souvent, les réparties fusent, pour la plupart, avec réussite.
Étiqueté comme « nul avec les meufs », Anis ne trouve personne à qui s’attacher et fixe le plan cul comme unique finalité. Trois ans, jour pour jour, après la mort de son ami d’enfance, il décide de forcer le destin et aborde Madeleine à la sortie d’une boîte de nuit.
Si le film est une belle réussite, c’est qu’il dépasse les simples carcans amoureux et développe, en parallèle, la question de l’amitié. C’est cette incision scénaristique qui donne, selon moi, toute la force du film : une parenthèse touchante et bougrement crédible. C’est d’ailleurs l’introduction du film, le souvenir épais d’une après-midi où trois gamins à vélo bravent la fureur d’un rideau de pluie.
À eux deux, Hakim Djemili et Laura Felpin construisent une relation amoureuse touchante et crédible, loin des clichés habituels. Un film qui met en avant la santé mentale de son personnage principal, enjambant la pudeur et le portrait classique du lover type. Si l’écriture du personnage de Laura Felpin, et notamment de sa famille, fonctionne assez mal, elle campe néanmoins un personnage aux traits bien dessinés et livre une très belle performance.
Un film de binôme, à la symbiose réussie, aussi bien dans les réparties filantes que dans les regards silencieux. « L’amour c’est surcoté » est une romance bien ancrée dans son temps, à ses désirs, aussi bien qu’à ses maux.
Sacha Garcia
Although I was initially skeptical about the arrival of this romantic comedy, Mourad Winter’s film turns out to be a pleasant surprise: it’s a real laughing machine, carried along by an unabashedly funny caper. While vulgarity is all too common, most of the jokes are highly successful.
Labeled as “lousy with chicks”, Anis can’t find anyone to bond with, and his sole purpose is then to get laid. Three years to the day after the death of his childhood friend, he finally decides to force fate and approaches Madeleine outside a nightclub.
If the film is a success, it’s because it goes beyond simple love and explores, in parallel, the question of friendship. In my opinion, it’s this story choice that gives the film its strength: a touching and highly believable escape. In fact, it’s the film’s opening shot, the thick memory of an afternoon when three kids on bikes brave the fury of a rain storm.
Between them, Hakim Djemili and Laura Felpin build a touching and credible love story, far from the usual clichés. This is a film that highlights its main character’s mental health, overcoming modesty and the classic portrait of the typical romantic lover. Although Laura Felpin’s characterization, and in particular that of her family, works quite poorly, she nevertheless portrays a well-drawn character and delivers a wonderful performance.
This is a movie about two people, with a successful chemistry that’s as much about the witty dialogue as it is about the silent glances. “L’amour c’est surcoté” is a romance firmly rooted in its time, its desires, as well as its woes.
Sacha Garcia