Daredevil : Born Again
[TV]
Saison / Season 1
2025
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Daredevil is back ! S’il y a une phrase à retenir de cette série c’est bien celle-ci ! Non seulement la série « Daredevil » est de retour dix ans après ses débuts sur Netflix (dorénavant sur Disney+), mais le personnage Daredevil lui aussi est de retour après avoir arrêté ses activités de justicier masqué. Il est donc de retour, et du début à la fin c’est bien ce que l’on retient, à l’image du sous-titre « Born Again » de cette nouvelle série qui n’ose pas nous offrir beaucoup d’autre vrai développement pour son protagoniste. C’est malheureusement une série inégale, bancale et très clairement tiraillée entre deux trames distinctes qui essayent tant bien que mal de se raccrocher tels deux arbres voisins qui font pousser leurs propres branches et suivent leur propre chemin.
Après le rapatriement (et le rachat des droits) des personnages Marvel présents dans le catalogue Netflix, Disney devait en effet capitaliser sur l’immense succès de son avocat diurne et justicier nocturne Matt Murdock alias Daredevil. Une nouvelle saison était donc lancée avant de se profiler plutôt comme une nouvelle série reprenant les mêmes bases (ou soft reboot pour nos anglicistes). Mais dès sa conception cette série « Born Again » a été interrompue plusieurs fois, d’une part lors de la grève des scénaristes, mais surtout lors du changement de direction chez Disney synonyme d’un retour au pouvoir des producteurs d’antan qui ont voulu raccrocher cette nouvelle série avec les trois précédentes saisons de la série « Daredevil » made in Netflix.
Résultat, aussi bien dans la forme – avec deux styles de mise en scène assez différents – que dans le fond, il y a un peu deux séries en une avec 4 épisodes raccrochant les éléments d’intrigue de la précédente série (Karen, Punisher, Poindexter), 4 épisodes développant la nouvelle trame (le Maire, White Tiger, Muse), et un au milieu de tout ça qui ressemble plus à un épisode spécial – qui fonctionne très bien au demeurant – comme un one-off tiré d’un comics, mais déconnecté du reste de la trame. Le genre et le ton naviguent donc à vue entre série judiciaire avec plaidoiries inspirées, hommage aux récits de mafieux, et quête existentielle de super-héros.
L’une des grandes forces de la série dans sa construction narrative, s’avère être les trajectoires parallèles qu’elle s’applique à développer pour les deux grands antagonistes. « Born Again » fait ainsi aussi bien référence au héros de l’histoire qu’à son némésis – le grand Caïd de New York qui est de retour après quelques escarmouches dans d’autres séries et s’attaque dorénavant à la mairie de NYC. L’évolution de plus en plus ‘trumpienne’ de ce businessman désormais mafieux politique apporte de plus une pointe réaliste inattendue et intéressante. Et au cœur du parcours parallèle de ces deux personnages se trouve une question centrale de la série : la violence expéditive des justiciers masqués est-elle justifiable dans un monde en crise ?
Or, c’était déjà une thématique centrale des trois saisons précédentes. Si cette nouvelle série approfondit certes quelque peu le sujet, elle répète surtout de nombreux éléments en les survolant plus rapidement qu’avant ce qui donne une désagréable impression de tourner en rond. Narrativement, « Born Again » ne sait pas vraiment sur quel pied danser en recommençant tout simplement certains arcs déjà traités précédemment, et en en laissant d’autres tout bonnement de côté comme avec certains personnages clés de la série qui sont évacués dès le départ pour être remplacés par des nouveaux occupant foncièrement le même rôle narratif. En somme, c’est une série qui piétine un peu, abandonne les nuances des saisons précédentes, ainsi que le poids de la religion dans les dilemmes de son protagoniste, tout en intégrant des séquences de reportage (BB report) qui servent de transition et de petits inserts explicatifs soulignés à gros trait sans autre véritable impact. Les créateurs font par ailleurs un choix – quantitatif plutôt que qualitatif – étonnant et profondément erroné de rendre certaines scènes significativement plus violentes pour visiblement rendre la série meilleure.
Au final, si ce n’est clairement pas l’une des moins bonnes séries Disney/Marvel, cela reste une grande déception pour une suite très attendue de ce qui était le personnage le plus sombre et le plus mature de cet univers. Si cette nouvelle série démarre sur un prologue catastrophique, il est vrai qu’elle s’améliore progressivement tout en restant sévèrement inégale et redondante avec une conclusion malheureusement assez faible. Pourtant avec les quelques éléments de scénario intrigants qui arrivent au fur et à mesure, elle reste un divertissement correct, et surtout, pourrait offrir une suite plus organisée et intéressante puisque la saison 2 était d’ores et déjà en tournage avant même que la une ne soit sortie.
Daredevil is back! If there’s one thing to take away from this series, it’s this! Not only is the “Daredevil” series back ten years after its debut on Netflix (now on Disney+), but so is the Daredevil character, after having ceased his masked vigilante duties. So, he’s back, and from start to finish that’s really what it’s all about, echoing the “Born Again” subtitle of this new series, which dares not offer us much else in the way of real development for its protagonist. Unfortunately, this is a series that is uneven, unbalanced and very clearly torn between two distinct plots that try as best they can to hang on to each other like two neighboring trees that grow their own branches and follow their own path.
Following the reacquisition (and rights buyout) of the Marvel characters in the Netflix portfolio, Disney had to cash in on the huge success of its daytime lawyer and night-time vigilante Matt Murdock, aka Daredevil. A new season was then launched, before it began to look more like a soft reboot. But right from the start, this “Born Again” series was interrupted several times, on the one hand by the writers’ strike, but above all by the change of management at Disney, which meant a return to power for the producers of old, who wanted to tie this new series in with the three previous seasons of the “Daredevil” series made by Netflix.
As a result, both in style – with two quite different directing tones – and in substance, there’s a bit of two series in one, with 4 episodes connecting the plot elements of the previous series (Karen, Punisher, Poindexter), 4 episodes developing the new plot (the Mayor, White Tiger, Muse), and one in the middle that looks more like a one-off episode – which actually works very well – but feels disconnected from the rest of the storyline. The genre and tone thus shift back and forth between a courtroom series with expert pleadings, a tribute to mobster stories, and an existential superhero journey.
One of the great strengths of the series’ storytelling is the parallel journeys it strives to forge for its two main antagonists. “Born Again” therefore refers as much to the hero of the story as to his nemesis – the great Kingpin of New York, who is back after a few skirmishes in other series and is now going after NYC’s mayor’s office. In addition, the increasingly Trumpian evolution of this businessman-turned-political mafioso adds an unexpected and interesting touch of realism. And at the heart of these two characters’ parallel paths lies a major issue for the series: is the expeditious violence of masked vigilantes justified in a world in crisis?
Yet this was already a central theme of the previous three seasons. While this new series does go a little deeper into the subject, it mostly repeats many elements more quickly than before, leaving an unpleasant feeling of going round in circles. Yet this was already a central theme of the previous three seasons. While this new series does go a little deeper into the subject, it mostly repeats many elements more quickly than before, leaving an unpleasant feeling of going round in circles. Narratively, “Born Again” doesn’t really know what to do, simply rehashing certain story arcs that have already been dealt with, and leaving others out altogether, as with certain key characters in the series who are dropped from the outset to be replaced by new ones basically fulfilling the same narrative purpose. In short, this is a series that stumbles a little, dropping the nuances of previous seasons, as well as the weight of religion in its protagonist’s dilemmas, while integrating newsreel clips (BB report) that act as transitions and small explanatory bits underlined in broad strokes without any further real impact. The creators also make the astonishing and profoundly mistaken – quantitative rather than qualitative – choice of making certain scenes significantly more violent, to apparently make the series better.
In the end, while this is clearly not one of the worst Disney/Marvel series, it remains a big disappointment for a long-awaited sequel to what was the darkest and most mature character in this universe. While this new series kicks off with a disastrous prologue, it does gradually improve, while remaining seriously uneven and repetitive, with an unfortunately fairly weak ending. However, with a few intriguing plot elements thrown in along the way, it remains decent entertainment, and above all, could offer a more organized and interesting sequel, since season 2 was already being filmed before the first was even released.