Hundreds of Beavers
Best Narrative Feature – KIFF
Best Director – Phoenix
2024
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Mais quel film de dingue ! Totalement loufoque, complètement chtarbé, parfaitement taré, « Hundreds of Beavers » est une pépite cinématographique comme il en existe peu dans le cinéma indépendant ! Rien que son contexte de création, de tournage et de production en fait un film à part.
Avec un très petit budget (150 000 $ – contre les habituelles dizaines voire centaines de millions crachées [et parfois crashées] par les sociétés américaines), le long-métrage est venu d’une idée de deux potes, Mike Cheslik et Ryland Brickson Cole Tews, grands amateurs de ciné et de jeux vidéo. Ils ont écrit des mois durant des centaines de gags qu’ils ont assemblés pour en écrire une histoire à mourir de rire et cohérente, puis ils ont tourné quelques semaines dans les forêts du Wisconsin et du Michigan, puis Mike a bricolé solo tous les montages et effets spéciaux pour un résultat fabuleux ! Le film n’ayant [initialement] pas trouvé de distributeur, l’équipe l’a diffusé elle-même dans quelques cinémas du Midwest – avant de se faire repérer par de grands journaux et festivals.
Mais de quoi parle ce film, au juste ? L’on suit l’histoire de Jean Kayak, ancien producteur de cidre, qui apprend le métier de trappeur en plein hiver. Après de nombreux déboires, il acquiert suffisamment d’expérience pour pouvoir demander la main de la fille d’un vendeur de fourrure, à condition cependant que Jean lui fournisse des centaines de castors…
Divisé en deux actes avec une transition peut-être très légèrement moins prenante, le film est à tous points de vue déjanté. C’est une succession infinie de gags intelligemment regroupés et qui usent exquisément du burlesque, de la répétition, de l’absurde et même des clichés. Tourné en noir et blanc, le film est on ne peut plus cartoonesque et vidéoludique, avec des musiques amusantes, des animations dessinées, des effets spéciaux enfantins et des costumes bas-de-gamme – le tout à la fois très bien vu et assurément barge. L’histoire est bien sûr volontairement violente, mais à la façon d’un dessin animé et non de manière sanguinaire, ce qui accroît le comique des confrontations entre les personnages (animaux comme humains).
L’intrigue, définitivement hilarante comme l’est son héros (incarné follement par Ryland Tews), nous captive de surcroît de bout en bout parce qu’elle est plus fine qu’elle n’y paraît : outre son côté exposé de la vie d’un trappeur, le film nous rappelle par ailleurs que les animaux ne sont pas dénués d’intelligence, à l’instar de cette colonie très organisée et très avancée de castors qui rappelle bizarrement la société humaine. « Hundreds of Beavers », fourmillant de références à des décennies de cinéma comique, donne ainsi une joyeuse grosse claque à quiconque veut se marrer devant un film intemporel, qu’on soit un (jeune) adulte ou un (grand) enfant. À savourer sans modération !
Axel Chevalier
What a crazy movie! Utterly zany, utterly weird, utterly insane, “Hundreds of Beavers” is a cinematic gem like few others in independent cinema! The context of its making, shooting and production alone set it apart from the rest.
With a very low budget ($150,000 – as opposed to the usual tens or even hundreds of millions spent [and sometimes burned] by American companies), the feature film was the idea of two buddies, Mike Cheslik and Ryland Brickson Cole Tews, both big fans of movies and video games. They wrote hundreds of gags over several months, pieced them together into a coherent, laugh-out-loud story, shot it for a few weeks in the forests of Wisconsin and Michigan, and then had Mike do all the editing and special effects himself, to fabulous effect! As the film [initially] failed to find a distributor, the team screened it themselves in a few Midwest cinemas – before being spotted by major newspapers and festivals.
But what exactly is this film about? The story focuses on Jean Kayak, a former applejack salesman, who learns the trapping profession in the middle of winter. After many setbacks, he acquires enough experience to be able to ask for the hand of a fur trader’s daughter, on one condition: that Jean provide him with hundreds of beavers…
The film is divided into two acts, with a transition that’s perhaps slightly less gripping, but it’s crazy in every way. It’s an endless succession of cleverly assembled gags that make exquisite use of slapstick, repeat jokes, absurdity and even clichés. Shot in black-and-white, the film is cartoony and videogame-like, with playful music, drawn animation, childlike special effects and cheap costumes – all of which is both very well done and certainly bonkers. The story is, of course, deliberately violent, but in a cartoonish rather than bloodthirsty way, which adds to the comedy of the clashes between the characters (both animal and human).
The plot, which is as hilarious as its protagonist (plad wildly by Ryland Tews), captivates us from start to finish because it’s sharper than it seems: in addition to exploring the life of a trapper, the film reminds us that animals are not devoid of intelligence, as in this highly organized and advanced colony of beavers, strangely reminiscent of human society. Packed with references to decades of comic cinema, “Hundreds of Beavers” is a joyous blast for anyone who wants to laugh at a timeless film, whether you’re a (young) adult or a (grown-up) child. To be enjoyed beyond measure!
Axel Chevalier