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Rétrospective – Films d’horreur

 
Revisiting the 2024 horror films
 
[Dossier]
 

2024

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Si 2023 avait déjà proposé des films d’horreur innovants et marquants – comme les truculents et intrigants « MΞGAN », « La Main », « Vermines » ou encore « Gueules noires » –, 2024 s’impose comme une année riche dans le genre horrifique avec quelques pépites et des productions parfois novatrices. Certes, quasiment tous les longs-métrages horrifiques de l’année écoulée reprennent les codes quelquefois vus et revus de la violence, mais certains films dénotent sur ce plan (I). De fait, la figure du monstre est donc (logiquement) remise à l’honneur, avec cependant une abondante panoplie d’incarnations et d’interprétations (II). Par ailleurs, une créature mythique en particulier connaît un réel renouveau à travers au moins quatre bons films (certes pas toujours purement d’horreur) : celle du vampire (III).

I. La violence classique sous toutes ses formes

Commençons donc par l’attendue et récurrente présence de la violence dans les films d’horreur de 2024. Dans ce genre, la violence constitue certes un leitmotiv tout aussi important que la peur, mais son incarnation à l’écran a parfois pu être surprenante et/ou exquise. Il existe d’ailleurs deux grandes familles (bien sûr non hermétiques) de films d’horreur : les longs-métrages qui jouent sur la violence physique (par exemple les histoires gores ou de body horror) et les longs-métrages qui jouent sur la violence psychologique (par exemple les intrigues spirites ou certains thrillers). Et dans les deux cas, l’année 2024 n’a pas déçu.

Côté violence physique, le sang teinte évidemment les images de plusieurs films d’horreur. Dans la plupart des cas, les séquences dégoulinantes de rouge se cantonnent à quelques scènes plutôt marquantes : citons le brutal coup de talon de l’héroïne éponyme de « MaXXXine » dans les parties génitales d’un pervers, l’accouchement hurlant et en gros plan sur le visage de Sydney Sweeney dans « Immaculée », les coups de hache que s’assène dans le crâne une victime du mal dans « When Even Lurks », ou encore le suicide sur une table du dérangeant personnage-clef de « Longlegs » – que de moments délicieux ! Mais certains films poussent le vice plus loin en explosant leur taux d’hémoglobine : « Smile 2 » et ses abominables morts, « Abigail » et le délire sanguinaire de son anti-héroïne, et bien sûr « The Substance » avec la dégradation spectaculaire des corps d’Elisabeth et de Sue. Dans ces trois films en particulier, l’exposition à outrance du sang et d’autres sécrétions visqueuses se fait avec une certaine dose d’humour, ce que ne cherchent pas nécessairement les autres longs-métrages cités juste avant, et encore moins ceux qui se veulent plus psychiques.

Car côté violence psychologique, certaines productions de 2024 s’avèrent on ne peut plus troublantes. À commencer par « Longlegs », dont la forme comme le fond perturbent énormément, parce que mêlant meurtres, occulte, doutes et folie dans un format visuel et sonore atypique et saccadé. Autre film saisissant de par son aspect des plus morbides – et dépassant même le stade de l’horreur : « Les Chambres Rouges », où toute la violence réside dans le contexte, les regards de ses personnages énigmatiques et le hors-champ qui stimule terriblement notre imagination. De façon plus générale – et peut-être moins soutenue –, tous les longs-métrages impliquant des questions d’ordre plutôt paranormal ou psychique créent cette année des atmosphères suffisamment glauques pour être effrayantes : c’est le cas de « Mother Land », de « La Malédiction : L’Origine » et de « Amelia’s Children », par exemple.

Les deux familles de films d’horreur (sur le plan de la violence) ont malgré tout un dénominateur commun : celui de la notion de traumatisme, qu’il soit passé, présent ou futur, et qu’il soit celui d’un personnage et/ou celui du public. Des intrigues entières se fondent en effet sur les traumas de leurs protagonistes : certains sont tout simplement créés par les scénarios (comme ceux de Frida dans « Blink Twice » ou ceux de Skye dans « Smile 2 ») d’autres sont réactivés (comme ceux d’Ellen dans « Nosferatu » ou ceux de Lee dans « Longlegs »), d’autres encore sont réappropriés (comme ceux des victimes de Cooper dans « Trap » ou du tueur en série des « Chambres Rouges »). Ces troubles qui surgissent ou ressurgissent parviennent à se transmettre au public de trois façons différentes – en plus de leur mise en scène recherchée : les actions et réactions des personnages traumatisés (les cris stridents et frissonnants de Lee dans « Longlegs » ou d’Ellen dans « Nosferatu », la terreur dans le regard de Skye dans « Smile 2 », la folie désespérée d’Elisabeth dans « The Substance »), le jeu de la suggestion (les invisibles monstres de la lugubre forêt dans « Mother Land », les strictes et étranges règles du bunker dans « Les Guetteurs », les vidéos jamais montrées des « Chambres Rouges »), ou à l’inverse l’égrènement de séquences souvent très courtes voire typiques des clips mais très explicites et brutales (comme dans « Blink Twice », « Amelia’s Children » ou « Longlegs »). Et tout bon film d’horreur est d’abord bon dans sa réussite à diffuser au sein du public la peur que ressentent ses héroïnes, face à leurs propres démons ou à des monstres bien plus réels, ce que font avec succès les films énumérés jusqu’ici.

II. La figure protéiforme du monstre

Les monstres et autres incarnations du mal ont d’ailleurs une place toute particulière dans plusieurs longs-métrages sortis en 2024. Figure véritablement protéiforme tant dans le cinéma que plus généralement dans l’art, le monstre revêt en effet différentes réalités, qu’elles soient palpables, fantasmées ou effroyablement (in)humaines.

Après l’oppressant florilège d’arachnides venimeuses qui nous avait soufflés dans « Vermines », quelques films de l’année passée ont eux aussi réussi à nous donner quelques frissons avec leurs jolies bébêtes. Dans le genre post-apocalyptique, nous retrouvons bien sûr les super-prédateurs à l’ouïe hyper-sensible de « Sans un Bruit : Jour 1 » qui nous avait déjà troublés dans les deux premiers opus de la saga – notons cependant qu’ils étaient plus furtifs et moins présents que dans cette préquelle. Même chose pour nos xénomorphes adorés qui ont fait de « Alien » un incontournable de la science-fiction horrifique et dont le retour à l’écran dans « Alien : Romulus » constitue à la fois un rafraîchissement et une certaine redite de la thématique principale des deux premiers volets de la série de longs-métrages – bien qu’au demeurant, revoir ces fascinants monstres d’abord conçus en animatroniques fait toujours plaisir, même dans un film peut-être un peu moins riche scénaristiquement. Côté créatures folkloriques, saluons les plutôt bonnes idées insufflées (quoiqu’insuffisamment peut-être) dans « Les Guetteurs », où la mythologie des fées et des halfelins se modernise concomitamment avec une forme d’alchimie contemporaine et transhumaniste, le tout dans une ambiance somme toute classique mais bien épurée. Enfin, à la croisée des chemins entre horreur psychologique et horreur physique, le difforme démon souriant de « Smile 2 » qui refait une apparition magistrale au moment de l’apogée de ce second film est aussi à mettre en valeur, parce que confirmant et rehaussant la terreur psychotique que crée ce monstre uniquement visible par un personnage à la fois.

Néanmoins, les créatures invisibles et impalpables ont également leur place dans les peurs et angoisses que génèrent quelques films de 2024. Les diverses et répétées réinterprétations de la figure du Diable et de ses sbires dans les intrigues religieuses ou ésotériques ont toujours la part belle, notamment dans « La Malédiction : L’Origine », « Immaculée » ou encore « Amelia’s Children », mais d’autres monstres paraissent d’autant plus terrifiants parce que justement nous ne les voyons pas et les devinons à peine. Tout une première partie des « Guetteurs » est ainsi construite de telle sorte que nous en venons à douter de l’existence de ces chimères, malgré la kyrielle de coups, de cris et de fracas qu’ils causent la nuit tombée, derrière le miroir sans teint de cet abri mystérieux. C’est toutefois dans « Mother Land » que l’ambiguïté de la réalité des monstres maléfiques nous interroge même jusqu’à la fin du long-métrage : impossible d’avoir une réponse tranchée à la question « Qu’est-ce que ce mal que ne voit que la mère ? Ce mal ne serait-il pas une pure invention ou une personnalisation de la folie de cette femme ? ».

En revanche, d’autres films d’horreur de 2024 se montrent plus explicites quant à la qualité des monstres qu’ils exposent à l’écran ; et très souvent, ces monstres sont terriblement humains, à différentes échelles.

Il y a d’abord les monstres psychopathiques, dont les portraits glaçants nous répugnent autant qu’ils peuvent nous fasciner de par leur réalisme et leur complexité. À commencer par le séduisant et immonde Slater King dans « Blink Twice » – dont l’histoire est plus qu’un clin d’œil dénonçant les comportements pervers, obscènes et destructeurs d’une myriade d’hommes influents à Hollywood comme ailleurs. Mais c’est surtout la figure devenue presque mythique de Longlegs dans le film éponyme qui dérange et hypnotise, que ce soit pour son aspect désespéré, ses agissements délirants ou la noirceur absolue qu’il inspire, même dans des paysages enneigés. Or, ces deux hommes ne sont qu’une source et une conséquence des violences inter-personnelles comme sociales, ce qui est d’autant plus troublant, parce que nous pouvons y trouver un certain écho dérangeant, parfois même nous identifier à ces figures immorales.

C’est pourquoi il y a, deuxièmement, dans plusieurs films de 2024, des représentations des monstres que nous renfermons, enfantons et incarnons – symboliquement comme physiquement. Dans nombre de films, les êtres humains sont en effet dépeints comme étant des potentiels de violence envers les autres et envers eux-mêmes, qu’ils soient fous, conscients ou non. Par exemple, dans « Sleep », long-métrage coréen, c’est le somnambulisme qui révèle certaines de nos pulsions sanguinaires, tandis que notre iconique Maxine Minx se montre totalement décomplexée vis-à-vis de ses congénères menaçants – notamment parce que la société dans laquelle elle vit est empreinte d’une violence systématique et multiforme. Mais la haine que toute personne peut exprimer envers son prochain se révèle parfois encore plus forte envers son propre être ; c’est ce que montre Elisabeth dans « The Substance », dont la haine de son propre corps vieillissant et anti-sexualisé la pousse à se détruire toujours plus afin d’illusoirement renaître en une autre femme qui n’est pas meilleure qu’elle et qui la renie – somme toute, le monstre que nous pensons être nous fait accoucher de véritables monstres ou agir comme tels.

Toutefois, même sans agir de façon fondamentalement mauvaise, il y a de surcroît des monstres que nous pouvons toutes et tous être, en particulier sur le plan moral. Un film retient ici spécialement notre attention : « Les Chambres Rouges ». Car la taciturne et déterminée Kelly-Anne – et dans une moindre mesure, la déroutante groupie prénommée Clémentine –, éprises toutes les deux d’une fascination plus que discutable et excessivement malsaine pour les meurtres inouïs d’un tueur en série, nous rappellent que tout le monde cache au plus profond de soi des passions sinistres et inavouables, dont la simple évocation interroge notre rapport à une forme de morale et à la société.

Ainsi, toutes ces monstruosités, chères aux films d’horreur, sont bien présentes dans les productions de 2024, et ce sous toutes les formes (humaines ou non) et quelquefois brillamment. Une incontournable créature monstrueuse, en revanche, est particulièrement bien réappropriée et réactualisée : celle du vampire.

III. Le Renouveau du mythe du vampire

Tirant ses racines en Europe centrale et orientale, le mythe du vampire apparaît au début du XVIIIème siècle en même temps que différentes légendes sur des prétendus revenants en chair et ayant hanté leurs villages après leur mort. Selon les premières évocations de cette créature dont les origines folkloriques seraient plutôt slaves, les vampires sont initialement et avant tout des défunts enterrés qui, la nuit tombée, s’abreuvent du sang de leurs victimes. Cette figure s’est d’abord popularisée dans le reste de l’Europe au XIXème grâce à la littérature, avec « Le Vampyre » de John Polidori en 1819 puis bien sûr « Dracula » de Bram Stoker en 1897. Mais c’est véritablement le cinématographe qui a fait du vampire une icône et qui a d’ailleurs permis au genre horrifique de connaître un essor spectaculaire dès les débuts du septième art au siècle dernier.

Un film en particulier, devenu une référence en la matière, a considérablement étendu le prestige de la figure du vampire : « Nosferatu le vampire », de Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1922. En pleine effervescence de l’expressionnisme allemand, ce long-métrage, (pas si) librement adapté du roman de Bram Stoker, a définitivement cimenté l’appréciation internationale de ce monstre dans nos imaginaires collectifs, de sorte qu’au fil des décennies, de nombreux films et séries ont recyclé régulièrement ce mythe. Pensons par exemple à « Buffy contre les vampires », la saga « Twilight », le film « Entretien avec un vampire » ou encore l’univers de Tim Burton.

Mais la symbolique extrêmement riche et plurielle du vampire se retrouve encore dans des productions plus récentes, à l’instar du « Nosferatu » de Robert Eggers, deuxième remake du film de Murnau (après « Nosferatu, fantôme de la nuit » de Werner Herzog). Renouant avec les racines littéraires de la figure désormais plus que mythique, le « Nosferatu » d’Eggers se veut dans la continuité de l’obscurité mystérieuse et effrayante qu’incarnent les vampires, à la croisée entre la vie, la mort, la folie et la violence, et le tout dans ses contrées originelles de la Mitteleuropa (du château des Carpates à la petite ville germanique en passant par une Bohême peuplée de Tziganes).

Dans le « Nosferatu » de 2024, le vampire est synonyme de grand malheur : il apporte la peste, le chagrin et le désespoir que porterait et auxquels se vouerait inexorablement l’humanité, comme l’illustre très bien le personnage d’Ellen. L’apparence du vampire est ainsi ambivalente, à la fois proche de l’être humain mais dans ses pires cauchemars : une silhouette émaciée et putréfiée pourtant un minimum attirante, des mouvements lents et menaçants pourtant poétiques et grâcieux, des désirs animaux et bestiaux pourtant concevables et compréhensibles…

Étant donné cette proximité que nous avons avec ce monstre, il paraît ainsi presque normal de s’y identifier et de l’humaniser un peu plus qu’il ne l’est dans les premières légendes. Les drames et tragédies qu’apportent les vampires peuvent ainsi venir de leurs propres interrogations et souffrances. C’est ce que montrent très bien les deux personnages de Sasha dans « Vampire humaniste cherche suicidaire consentant » et Philémon dans « En attendant la nuit ». Les deux sont en pleine crise adolescente et existentielle, mais si l’une, est en proie à des questions d’ordre moral sur comment éviter de faire du mal aux êtres humains dont elle doit nécessairement se nourrir pour survivre, l’autre, souffre au plus profond de lui-même de sa spécificité contre laquelle il ne peut se battre malgré le soutien de ses proches. En ce sens, les vampires ne sont plus uniquement le reflet de nos angoisses et malheurs : ils les incarnent, ce qui ne les réduit plus à une simple figure monstrueuse. L’on finit même par s’attacher à Sasha et Philémon dans lesquels l’on se retrouve sur bien des thématiques : la peur du rejet et de la différence, la difficulté de se trouver une place dans un monde souvent brutal, ou encore le désir d’amour pour combler le gouffre que l’on creuse soi-même.

De ce haut potentiel tragique et en réalité humanisant que portent ainsi les vampires, ces figures peuvent par conséquent être détournées à l’infini, et donc même de l’autre côté du spectre des émotions : l’on peut aussi rire des vampires, ils peuvent nous faire sourire.

Sasha, une ado authentique dans « Vampire humaniste cherche suicidaire consentant », nous apporte par exemple une pointe de légèreté grâce à sa rencontre avec Paul, car de dark et blasée, elle va reprendre des couleurs (au sens figuré) et aiguiser son appétit (et ses dents) pour la vie, de sorte qu’elle va devenir une jeune figure bienveillante, une sorte de vampire 2.0 bien plus respectueuse de sa nourriture.

Ce qui n’est pas vraiment le cas d’Abigail dans le film éponyme, qui elle s’amuse comme une folle à dévorer et massacrer ses ravisseurs bras cassés. Le côté enfantin proposé par ce personnage en devient purement comique et marrant, quitte à en faire des tonnes. Abigail a ainsi la force de détourner à l’extrême le côté peut-être absurde mais surtout hyper violent du mythe du vampire, véritable métaphore du goût de l’humanité pour le sang – que ce soit par les conflits inter-personnels ou les guerres aux quatre coins du monde.

Somme toute, l’image du vampire projette et kaléidoscope toutes les beautés et tous les travers de nos sociétés, ce qui en fait une figure universelle et transposable dans tous types d’intrigue, quitte à déborder du cadre initial du cinéma d’horreur. Et ce qu’ont très bien compris Robert Eggers, Ariane Louis-Seize, Céline Rouzet, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett en 2024.

Pour conclure cette rétrospective horreur, soulignons donc l’éclectisme tant visuel que thématique des films sortis en 2024, avec quelques gros coups de cœur pour « Longlegs », « The Substance » et « Smile 2 », aux registres pourtant bien différents. Par ailleurs, mettons en avant aussi un certain girl power dans les longs-métrages horrifiques de cette année, la majorité des intrigues citées ici étant portées non pas par des héros mais par des héroïnes devenues pour certaines iconiques. Enfin, il faut aussi souligner quelques autres films intéressants qui ont pu ravir ou diviser le public tels que « Night Swim » ; « I Saw the TV Glow » ; « Imaginary » ; « Heretic » ou encore « Terrifier 3 ». Quant à 2025, sera-t-elle aussi riche que cette année ? Quelques sorties semblent en effet valoir le détour : « Wolf Man » ; « Le Singe » ; « The Black Phone 2 » ; « Five Nights at Freddy’s 2 » et, celui qui s’avère probablement le plus intrigant du fait de l’excellence de son premier volet : « MΞGAN 2.0 »

Axel Chevalier

 

If 2023 had already delivered some innovative and striking horror films – such as the gritty and intriguing “MΞGAN”, “ The Hand”, “Infested” and “Gueules noires”–, 2024 stands out as a rich year in the horror genre, with several pearls and occasionally groundbreaking releases. Admittedly, virtually all of the year’s feature-length horrific films were based on the tried-and-tested codes of violence, but there were a few standouts (I). As a result, the monster figure is (logically) back in the spotlight, albeit with an abundance of incarnations and interpretations (II). One mythical creature in particular is enjoying a real revival, thanks to at least four good films (not all of them purely in the horror genre): the vampire (III).

I. The conventional violence of every kind

Let’s start, then, with the expected and recurring presence of violence in the horror films of 2024. In this genre, violence is just as important a leitmotif as fear, but its on-screen incarnation has sometimes been surprising and/or exhilarating. In fact, there are two main categories (not completely separate, of course) of horror films: those that play on physical violence (e.g. gory or body horror stories) and those that play on psychological violence (e.g. spiritistic plots or certain thrillers). And in both cases, 2024 did not disappoint.

When it comes to physical violence, blood obviously colors the screen in many horror films. In most cases, sequences dripping with red are limited to a few rather striking scenes: The brutal heel strike of the eponymous heroine of “MaXXXine” into the genitals of a pervert, the screaming, close-up delivery of Sydney Sweeney’s face in “Immaculate”, the axe blows to the skull of a victim of evil in “When Even Lurks”, or the suicide on a table of the disturbing key character of “Longlegs” – what delightful moments! But some films go even further, blowing their hemoglobin levels sky-high: “Smile 2” and its gruesome deaths, “Abigail” and the bloodthirsty delirium of its anti-heroine, and of course “The Substance” with the spectacular decay of Elizabeth and Sue’s bodies. In these three films in particular, the over-exposure of blood and other viscous secretions is done with a certain amount of humor, something not necessarily sought after in the other features mentioned just before, and even less so in those that aim to be more psychic.

When it comes to psychological violence, some of 2024’s productions could not be more disturbing. Starting with “Longlegs”, whose style and substance are extremely disturbing, combining murder, the occult, doubt and madness in an atypical, jerky visual and sound design. Another film with a strikingly morbid aspect – and one that even goes beyond the horror stage – is “Red Rooms”, where all the violence lies in the context, the glances of its enigmatic characters and the off-screen that terribly stimulates our imagination. More generally – and perhaps less consistently – all the features involving issues of a more paranormal or psychic nature this year created atmospheres creepy enough to be frightening: this was the case with “Never Let Go”, “The First Omen” and “Amelia’s Children”, for example.

Both types of horror film (in terms of violence) share a common denominator: the notion of trauma, be it past, present or future, and be it that of a character and/or the audience. Indeed, entire plots are based on the traumas of their protagonists: some are simply created by the scripts (like Frida’s in “Blink Twice” or Skye’s in “Smile 2”), others are reactivated (like Ellen’s in “Nosferatu” or Lee’s in “Longlegs”), while some others are recaptured (like those of Cooper’s victims in “Trap” or the serial killer in “Red Rooms”). These emergent and re-emergent disturbances manage to convey themselves to the audience in three different ways – in addition to their elaborate staging: the actions and reactions of traumatized characters (the shrill, shuddering cries of Lee in “Longlegs” or Ellen in “Nosferatu”, the terror in Skye’s eyes in “Smile 2”, the desperate madness of Elisabeth in “The Substance”), the use of suggestion (the invisible monsters of the gloomy forest in “Never Let Go”, the strict, strange rules of the bunker in “The Watchers”, the never-before-seen videos of “Red Rooms”), or conversely, the erosion of sequences that are often very short, even typical of music videos, but very explicit and brutal (as in “Blink Twice”, “Amelia’s Children” or “Longlegs”). And all good horror films are first and foremost good at conveying to the audience the fear felt by their heroines, whether faced with their own demons or much more real monsters, which is what the films listed so far successfully do.

II. The multifaceted figure of a monster

Monsters and other incarnations of evil have a special place in many of the 2024 movies. As a truly multi-faceted figure in both cinema and art in general, the monster takes on a variety of realities, whether tangible, fantasized or frighteningly (in)human.

After the oppressive anthology of venomous arachnids that blew us away in “Infested”, some of last year’s films also managed to give us a few shivers with their pretty beasts. In the post-apocalyptic genre, of course, we find the hyper-sensitive super-predators of “A Quiet Place: Day 1”, who had already troubled us in the saga’s first two installments – although it should be noted that they were more stealthy and less present than in this prequel. The same goes for our beloved xenomorphs, who made “Alien” a staple of horrific sci-fi, and whose return to the screen in “Alien: Romulus” is both a refreshment and a rehash of the main theme of the first two installments of the feature film series – although seeing these fascinating monsters again, first designed as animatronics, is always fun, even in a film that’s perhaps a little less deep script-wise. As far as folk creatures are concerned, let’s salute the rather good ideas infused (albeit perhaps not enough) in “The Watchers”, where the mythology of fairies and halfelins is modernized alongside a kind of contemporary, transhumanist chemistry, all in a classic but well-blended atmosphere. Finally, at the crossroads between psychological horror and physical horror, the deformed, smiling demon from “Smile 2” makes another masterful appearance at the climax of this second film, confirming and enhancing the psychotic terror created by this monster, only visible to one character at a time.

Nevertheless, invisible and intangible creatures also have their place in the fears and anxieties generated by some of the films of 2024. The various and repeated reinterpretations of the figure of the Devil and his henchmen in religious or esoteric intrigues are always prominent, particularly in “The First Omen”, “Immaculate” and “Amelia’s Children”, but other monsters seem all the more terrifying precisely because we can’t see them and can barely make them out. The whole of the first part of “The Watchers” is built up in such a way that we come to doubt the existence of these chimeras, despite the slew of blows, screams and crashes they cause at nightfall, behind the tintless mirror of this mysterious shelter. But it’s really in “Never Let Go” that the ambiguity of the evil monsters’ reality questions us, even right up to the end of the film, when it’s impossible to come up with a clear-cut answer to the question “What is this evil that only the mother sees? Could this evil be a pure invention or a personalization of this woman’s madness?

By contrast, other 2024 horror films are more explicit about the nature of the monsters they bring to the screen; and very often, these monsters are frighteningly human, on a variety of scales.

First, there are the psychopathic monsters, whose chilling portraits repel us as much as they fascinate us with their realism and complexity. Starting with the seductively foul Slater King in “Blink Twice” – whose story is more than a nod to the perverse, obscene and destructive behavior of a myriad of influential men in Hollywood and elsewhere. But it is above all the almost mythical figure of Longlegs in the film of the same name that disturbs and hypnotizes, whether for his desperate appearance, his delirious actions or the absolute darkness he inspires, even in snowy landscapes. And yet, these two men are merely the source and consequence of inter-personal and social violence, which is all the more disturbing because we can find a certain disturbing echo in them, sometimes even identifying with these immoral figures.

This is why, secondly, in many of the 2024 films, there are depictions of the monsters we enclose, give birth to and embody – symbolically as well as physically. In many of the films, human beings are depicted as having the potential to do violence to others and to themselves, be they insane, conscious or unconscious. For example, in the Korean feature “Sleep”, it’s sleepwalking that reveals some of our bloodthirsty impulses, while the iconic Maxine Minx is totally unaffected by her threatening fellow human beings – not least because the society in which she lives is characterized by systematic, multi-faceted violence. But the hatred that anyone can express towards their fellow man is sometimes even stronger towards their own being; this is exemplified by Elisabeth in “The Substance”, whose hatred of her own aging, anti-sexualized body drives her to destroy herself more and more in order to be illusorily reborn as another woman who is no better than she is and who denies her – all in all, the monster we think we are makes us give birth to, or act like, real monsters.

However, even without acting in a fundamentally evil way, there are monsters that we can all be, especially morally. One film in particular stands out here: “Red Rooms”. For the silent, determined Kelly-Anne – and, to a lesser extent, the baffling groupie named Clementine – both caught up in a more than questionable and excessively unhealthy fascination with the unheard-of murders of a serial killer, remind us that everyone hides sinister, unavowable passions deep down inside, the mere mention of which questions our relationship with a certain kind of morality and society.

All these monstrosities, so dear to horror films, are well and truly represented in the 2024 line-up, in all forms (human or otherwise) and sometimes brilliantly so. One unavoidable monstrous creature, however, is particularly well reinterpreted and updated: the vampire.

III. The revival of the vampire myth

The vampire myth, which has its roots in Central and Eastern Europe, first appeared in the early 18th century, along with a number of legends about alleged ghosts in the flesh who haunted their villages after death. According to the earliest evocations of this creature, whose folkloric origins are more Slavic, vampires were initially and above all buried dead who, after dark, drank the blood of their victims. Vampires were first popularized in the rest of Europe in the 19th century through literature, with John Polidori’s “The Vampyre” in 1819 and, of course, Bram Stoker’s “Dracula” in 1897. But it was the motion picture industry that really made the vampire an icon, enabling the horror genre to enjoy spectacular success from the very beginnings of the seventh art form in the past century.

One film in particular, which has become a benchmark in the field, has considerably extended the prestige of the vampire figure: Friedrich Wilhelm Murnau’s “Nosferatu : A Symphony of Horror”, released in 1922. At the height of the German Expressionist movement, this feature-length film, (not so) freely adapted from Bram Stoker’s novel, definitively cemented the international popularity of this monster in our collective imagination, so much so that over the decades, numerous films and TV series have regularly recycled this myth. Examples include “Buffy the Vampire Slayer”, the “Twilight” saga, the film “Interview with the Vampire” and Tim Burton’s universe.

But the vampire’s extremely rich and multi-faceted symbolism can also be found in more recent productions, such as Robert Eggers’ “Nosferatu”, the second remake of Murnau’s film (after Werner Herzog’s “Nosferatu, the Vampyre”). Eggers’ “Nosferatu” goes back to the literary roots of the now mythical figure, and follows in the footsteps of the mysterious, frightening darkness embodied by vampires, at the crossroads of life, death, madness and violence, all set in the original lands of Mitteleuropa (from a Carpathian castle to a small German town, via a Bohemia populated by gypsies).

In 2024’s “Nosferatu”, the vampire brings plague, sorrow and despair to all humanity, as Ellen’s character so aptly illustrates. The vampire’s appearance is thus ambivalent, at once close to the human being but in his worst nightmares: an emaciated, putrefied silhouette that is nonetheless minimally attractive, slow, menacing movements that are nonetheless poetic and graceful, animal and bestial desires that are nonetheless conceivable and understandable…

Given our proximity to the monster, it seems almost natural to identify with it and humanize it a little more than we do in the earliest legends. The dramas and tragedies that vampires bring can thus come from their own questioning and suffering. This is well illustrated by the two characters of Sasha in “Humanist Vampire Seeks Consenting Suicidal Person” and Philemon in “For Night Will Come”. Both are in the midst of adolescent and existential crises, but while one, is prey to moral questions about how to avoid harming the human beings she must necessarily feed on to survive, the other, suffers deep down from his specificity, which he can’t fight despite the support of his loved ones. In this sense, vampires are no longer simply a reflection of our anxieties and misfortunes: they embody them, which means they are no longer simply a monstrous figure. We even end up becoming attached to Sasha and Philemon, who share many of the same themes: the fear of rejection and difference, the difficulty of finding one’s place in a world that is often brutal, and the desire for love to fill the hole we dig for ourselves.

Vampires’ tragic yet humanizing potential can therefore be diverted infinitely, even to the other side of the emotional spectrum, to make us laugh and smile.

Sasha, an authentic teenager in “Humanist Vampire Seeks Consenting Suicidal Person”, for example, brings us a touch of levity thanks to her encounter with Paul, as she goes from being dark and jaded to regaining her colors (figuratively speaking) and whetting her appetite (and her teeth) for life, so that she becomes a benevolent young figure, a kind of vampire 2.0 who is much more respectful of her food.

This is hardly the case with Abigail in the film of the same name, who has the time of her life devouring and slaughtering her helpless captors. The childlike quality of this character becomes pure comedy, even if it means overdoing it. Abigail’s strength lies in her ability to turn the perhaps absurd, but above all hyper-violent side of the vampire myth to its extreme, a true metaphor for mankind’s taste for blood – whether through inter-personal conflicts or wars in the four corners of the globe.

All in all, the image of the vampire projects and reflects all the beauties and shortcomings of our society, making it a universal figure that can be transposed into any type of plot, even if it means going beyond the initial framework of horror cinema. And this is exactly what Robert Eggers, Ariane Louis-Seize, Céline Rouzet, Matt Bettinelli-Olpin and Tyler Gillett understood so well in 2024.

To conclude this horror roundup, we’d like to emphasize the visual and thematic eclecticism of the films released in 2024, with a number of highlights including “Longlegs”, “The Substance” and “Smile 2”, all in very different styles. There was also a certain amount of girl power in this year’s horrific features, with the majority of the plots mentioned here being carried not by heroes but by heroines, some of whom have since become iconic. Finally, we should also mention a few other interesting films that may have delighted or divided audiences, such as “Night Swim”, “I Saw the TV Glow”, “Imaginary”, “Heretic” and “Terrifier 3”. As for 2025, will it be as rich as this year? A few releases seem to be worth checking out: “Wolf Man”; “The Monkey”; “The Black Phone 2”; “Five Nights at Freddy’s 2” and, probably the most intriguing of them all given the excellence of its first installment: “MΞGAN 2.0” …

Axel Chevalier

 
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Yip Man et le cinéma