Rsg Production

My Sunshine

 
ぼくのお日さま – Boku no ohisama
 
Prix du Jury – Taipei

2024

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En ces temps hivernaux, « My Sunshine » vient nous réchauffer avec une histoire simple, subtile et épurée. Deuxième long-métrage du déjà primé Hiroshi Okuyama (qui a réalisé « Jésus » en 2018), « My Sunshine » s’inspire en tout premier lieu de la chanson éponyme du groupe Humbert Humbert, titre qui évoque la difficulté d’exprimer ses sentiments et ses pensées. Et c’est exactement ce dont pâtit le jeune Takuya, bègue et maladroit. Ce garçon un peu perdu dans sa vie, nul en sport dans sa petite ville de l’île de Hokkaidō, découvre après un cours de hockey sur glace le patinage artistique que pratique Sakura, elle-même entraînée par Arakawa. Ce dernier se prend d’affection pour Takuya et décide de l’initier ; et, à la suite d’une idée d’Arakawa, se forme progressivement avec Sakura un trio attendrissant.

Riche de douceur et de candeur, le film ne tombe pas pour autant dans l’idéalisme ou la naïveté. Certes illustrant une forme de première romance (entre Takuya et Sakura) au sein d’un film sportif, « My Sunshine » aborde par le prisme de ses trois personnages des thématiques plus larges, telles que l’amour de l’autre, l’amour-propre, la nostalgie des uns qui s’oppose parfois aux ambitions des autres, ou encore l’ambivalence de la notion de passion – surtout lorsqu’elle est imprégnée de sentiments complexes. D’autant plus que les envies, choix et illusions des membres du trio rendent doucement leurs liens un peu moins sincères et un peu plus artificiels.

En revanche, même si la conclusion demeure libre d’interprétation – notamment sur le plan moral et sur l’évocation du rigorisme de la société japonaise –, « My Sunshine » est un film visuellement égayant. Les images fourmillent de couleurs et de lumières chatoyantes, le tout dans un intimiste format carré, ce qui donne aux lieux et aux personnages un aspect onirique voire scintillant, même dans les scènes plus douces-amères. Les acteurs sont eux aussi talentueux, dans leur jeu comme dans leur pratique du patinage artistique, et leurs seuls regards illuminent un écran déjà joyeusement polychrome. Un vrai rayon de soleil pour ce passage à 2025 !

Raphaël Sallenave

 

In these wintry times, “My Sunshine” comes to warm us up with a simple, subtle and unspoiled story. The second feature film by the award-winning Hiroshi Okuyama (who directed “Jesus” in 2018), is inspired first and foremost by the song of the same name by the band Humbert Humbert, a title that speaks of the difficulty of expressing one’s feelings and thoughts. And that’s exactly what young Takuya, stammerer and awkward, suffers from. A bit lost in his own life, Takuya, who is terrible at sports in his small town on the island of Hokkaidō, discovers figure skating after an ice hockey lesson with Sakura, who is trained by Arakawa. Arakawa takes a liking to Takuya and decides to introduce him to the sport; and they gradually form an endearing trio.

Packed with sweetness and innocence, the film is neither idealistic nor naive. Certainly illustrating a form of first love (between Takuya and Sakura) within a sports film, “My Sunshine” tackles broader themes through the lens of its three characters, such as the love of others, self-love, the nostalgia of some that sometimes clashes with the ambitions of others, or the ambivalence of the notion of passion – especially when it’s imbued with complex feelings. All the more so as the trio’s desires, choices and illusions gently render their bonds a little less sincere and a little more artificial.

On the other hand, although the conclusion remains open to interpretation – particularly on the moral level and the portrayal of the rigor of Japanese society – “My Sunshine” is a visually uplifting film. The images burst with shimmering color and light, all in an intimate square aspect ratio, giving places and characters a dreamlike, even sparkling quality, even in the more bittersweet scenes. The actors are equally talented, both in their acting and their figure skating, and their eyes alone light up an already cheerfully polychrome screen. A real ray of sunshine for this transition to 2025!

Raphaël Sallenave

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