Rsg Production

Le Croque-mitaine

 
The Boogeyman

2023

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Avez-vous déjà eu l’impression de voir quelque chose vous observer, là, tapie dans le noir ? Peut-être est-ce le Croque-Mitaine, ce monstre cauchemardesque créé par le prolifique Stephen King et développé dans ce film réalisé par Rob Savage. Quelque temps après la perte de leur mère, les jeunes Sawyer et Sadie se sentent de plus en plus oppressées par une présence maléfique qui se cache dans l’obscurité. Leur père, psychologue de métier, ne les croit pas ; pourtant il devrait…

Bien qu’inspiré du génie de Stephen King, le long-métrage reprend un scénario classique avec des thèmes qui le sont tout autant : l’allégorie du deuil, la monstruosité qui se nourrit de la vulnérabilité, le mal qui arrive, s’insinue puis est expulsé sans réellement disparaître ; tous ces éléments reprennent des schémas maintes et maintes fois explorés. « Le Croque-Mitaine » paraît ainsi assez long, sans être paradoxalement ennuyeux.

Relativement suggestif lors des deux premiers tiers de l’intrigue, le film nous présente peu à peu un monstre qui nous convainc de par son habilité à se dissimuler dans le noir et à imiter ses victimes. Le très léger mais suffisant développement d’un certain ésotérisme – mêlé à un personnage secondaire devenu fou qui fera sourire les fans de Stephen King – permet de construire quelques jolis décors « filandreux » où les jeux d’ombre et de lumière rendent la présence du Croque-Mitaine effrayante. D’ailleurs, l’apport de différentes (presqu’innovantes) sources de lumière crée des moments de frissons aux couleurs et aux éclairages assez uniques ; relevons ici l’utilisation de la guirlande verte et rouge, la récurrence de cette lune miniature mais aussi et surtout la scène du jeu vidéo.

« Le Croque-Mitaine » reste ainsi un film sans prétention qui propose néanmoins un panel intéressant d’éclairages et d’ombrages, où le feu a lui aussi toute sa place, en particulier dans cette opposition métaphorique entre vie/lumière et mort/ombre que, dans le fond, on connaît bien.

Axel Chevalier
 

Have you ever had the feeling that something is lurking in the dark, watching you? Maybe it’s the Boogeyman, the nightmarish monster created by the prolific Stephen King and developed in this film directed by Rob Savage. Sometime after the loss of their mother, young Sawyer and Sadie feel increasingly oppressed by an evil presence lurking in the darkness. Their father, a professional psychologist, doesn’t believe them, yet he should…

Although inspired by the genius of Stephen King, the film adopts a conventional plot with equally familiar themes: the allegory of grief, the monstrosity that feeds on vulnerability, the evil that appears, infiltrates and is expelled without really disappearing; all these elements are based on patterns that have been explored over and over again. “’The Boogeyman” thus seems rather long, yet without being paradoxically boring.

Relatively evocative during the first two-thirds of the plot, the film gradually introduces us to a monster who convinces us with his ability to hide in the dark and imitate his victims. The very slight but sufficient development of a certain esotericism – mixed with a secondary character gone mad that will bring a smile to the face of Stephen King fans – allows for the building of some pretty « stringy » settings where the interplay of light and shadow makes the presence of the Boogeyman frightening. Moreover, the use of different (almost innovative) light sources creates some chilling moments of unique lighting and color; notably the use of green and red garland, the recurrence of the miniature moon and, above all, the video game scene.

“The Boogeyman” remains an unpretentious film that nonetheless offers an interesting array of lighting and shadows, where fire also has its place, particularly in the metaphorical opposition between life/light and death/dark that, in the end, we all know quite well.

Axel Chevalier
La Main
La Maison du Mal