Rsg Production

Salem

 

2024

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Salem. La paix. C’est ce que cherche durant plusieurs années le personnage de Djibril, un jeune homme meurtri par l’existence depuis son enfance, et écartelé entre espoir et désillusion, alors que joies et drames se succèdent. Son amour impossible pour Camilla le fait peu à peu basculer dans la folie, à moins que sa fille ne puisse le sauver.

« Salem », c’est tout d’abord un « Roméo et Juliette » dans la Marseille d’aujourd’hui. Djibril, d’origine comorienne, s’éprend de Camilla, membre de la communauté rom. Tous deux vivent dans des quartiers différents et frontalement opposés, et leur relation devient même dangereuse lorsque, à quatorze ans, Camilla tombe enceinte. Djibril fait alors tout pour protéger sa femme et sa future fille, jusqu’à en venir à la brutalité.

Mais le long-métrage ne traite pas que d’amour. Avec une chronologie double et parallèle, l’histoire nous propose la suite de cette chronique tragique, des années plus tard. L’on retrouve alors un Djibril en proie à ses traumatismes de jeunesse, à sa sortie d’un hôpital psychiatrique. Sa rencontre avec sa fille va tant le bouleverser qu’il va retrouver ses vieux démons – et essayer de les affronter. La violence personnelle s’entremêle ainsi à la violence sociale dans laquelle vivent constamment les personnages.

Car, ne vous y méprenez pas : le film raconte aussi bien sûr le quotidien des banlieues, bercées dans les clivages politiques, culturels et criminels, mais avec une autre approche. Après « Shéhérazade » en 2018, le réalisateur Jean-Bernard Marlin propose ici un regard teinté d’un certain onirisme, où les rêves et angoisses de Djibril – un ami mort, des cigales luminescentes, des souvenirs éparpillés – se fondent dans la réalité.

Cette douce folie transparaît aussi dans son rapport à la religion, où syncrétisme, prophétisme et fanatisme sèment le doute sur le caractère miraculeux ou apocalyptique de certains évènements. Djibril guérit-il vraiment les gens ? Sa fille prénommée Ali est-elle l’Élue face au chaos ? Qu’importe, tant que l’âme de Djibril et celle de ses proches la retrouvent : la paix. Salem.

Axel Chevalier
 

Salem. Peace. This is what Djibril, a young man scarred by life since childhood, has been searching for for several years, torn between hope and despair, as joy and tragedy follow one another. His impossible love for Camilla gradually drives him into madness, unless his daughter can save him.

“Salem” is first and foremost a “Romeo and Juliet” in modern-day Marseille. Djibril, of Comorian origin, falls in love with Camilla, a member of the Roma community. The two live in different, head-on neighborhoods, and their relationship becomes dangerous when, at the age of fourteen, Camilla becomes pregnant. Djibril tries everything to protect his wife and future daughter, even to the point of brutality.

But the film isn’t just about love. Using a double and mirror timeline, the story follows this tragic chronicle years later. Here we meet a Djibril struggling with the traumas of his youth, upon his release from a psychiatric hospital. His encounter with his daughter so upsets him that he revisits his old demons – and tries to confront them. Personal violence then intertwines with the social violence in which the characters constantly thrive.

Make no mistake: the film also tells the story of everyday life in the suburbs, cradled in political, cultural and criminal divides, but with a different approach. Following on from 2018’s “Shéhérazade”, director Jean-Bernard Marlin takes a dreamlike look at Djibril’s dreams and fears – a dead friend, glowing cicadas, scattered memories – and blends them with reality.

This gentle madness is also apparent in his relationship with religion, where syncretism, prophetism and fanaticism cast doubt on the miraculous or apocalyptic nature of certain events. Does Djibril really heal people? Is his daughter Ali the Chosen One in the face of chaos? No matter, as long as Djibril’s soul and those of his loved ones find peace. Salem.

Axel Chevalier
Bâtiment 5
La Gravité