Gran Turismo
2023
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Troisième projet du nouveau studio cinéma PlayStation Productions (Sony) après le film « Uncharted » et la série HBO « The Last of Us », « Gran Turismo » n’est pas une énième adaptation de jeu vidéo basée sur le célèbre jeu de course automobile éponyme. Si le film s’apparente bien dans son introduction à une opération marketing pour le pionnier du simulateur de course ultraréaliste, il adapte par la suite une étonnante histoire vraie : celle d’un jeune gallois qui se voit proposer la chance de devenir un vrai pilote de course grâce à ses milliers d’heures accumulées sur le jeu vidéo. Nissan a en effet formé de façon professionnelle les meilleurs ‘sim racers’ à la GT Academy de 2008 à 2016. « Gran Turismo » est donc une nouvelle success-story sportive américaine mettant au défi des joueurs de simulateurs de battre de “vrais” pilotes de courses …
Avec son approche similaire au film « Tetris » sorti récemment, où ce n’est pas l’histoire au sein même du jeu vidéo qui est adaptée mais bien une histoire vraie autour de ce jeu, « Gran Turismo » se hisse clairement dans la moyenne haute des films de jeux vidéo et s’impose comme un divertissement estival efficace et sans prétention. Néanmoins cette adaptation de jeu vidéo finalement plus proche du biopic nous embarque autour d’un circuit tout tracé où le spectacle qu’il met en scène n’est ni plus ni moins qu’une succession de clichés dans une formule vue et revue totalement prévisible.
Le scénario plombe le film autant d’un point de vue réaliste que factuel dans la mesure où il s’agit à la fois d’un film de course et d’un biopic qui n’est ni crédible sur le pilotage ou les faits de courses ni authentique dans son récit historique. Le fait qu’une histoire vraie soit allégrement réécrite pour des raisons dramatiques n’est ni nouveau ni problématique, mais ça l’est quand ces réécritures viennent entacher la cohérence même de l’intrigue.
Ces simplifications scénaristiques font ainsi sauter des étapes au protagoniste ou mettent en scène une formation expéditive de Nissan contraires aux qualités justement recherchées par les pilotes, sans oublier plusieurs crashs impressionnants parfois inventés parfois bien réels mais sortis du contexte historique pour des soucis de progression narrative. Quant aux courses en elles-mêmes, elles ne mettent en valeur ni les tactiques ou stratégies indispensables pour gagner, ni le cadre réglementaire ou sportif dans lesquels elles se déroulent, ni même les compétences d’un pilote victorieux, le film préférant prôner la détermination et la confiance en soi (certes cruciales) tout du long. C’est donc un film frustrant pour tout fan de sport automobile ou de ‘sim racing’ tant il ne reproduit ni le ‘feeling’ du simulateur ni celui de la voiture de course.
Avec Neill Blomkamp (District 9 ; Elysium) au volant, « Gran Turismo » marque le retour en piste d’un cinéaste passionnant qui s’est distingué dans le genre dystopique SF et signe ici très clairement son œuvre la moins riche, une pure commande de studio. Le réalisateur sud-afro-canadien oscarisé met néanmoins ses talents au service d’une belle réalisation délivrant des séquences de courses de qualité tant dans les prises de vue que le montage, des superpositions simulateur/cockpit qui font la spécificité de ce film, et une belle scène d’introduction à la célébrissime course des 24H du Mans. Il dirige de plus efficacement Archie Madekwe et Orlando Bloom et peut compter sur David Harbour qui réussit à donner réellement vie à son personnage d’ingénieur course.
« Gran Turismo », c’est un divertissement qui plaira au grand public pour ses qualités visuelles et techniques mais frustrera tout fan de courses par ses incohérences à chaque virage. C’est une histoire malheureusement très convenue dont la véritable version historique semble in fine plus palpitante que sa version hollywoodienne.
The third project from the new PlayStation Productions (Sony) film studio, after the “Uncharted” movie and the HBO series “The Last of Us”, “Gran Turismo” is not just another video game adaptation based on the famous racing game of the same name. While the film’s opening is a marketing campaign for the pioneer of the ultra-realistic racing simulator, it goes on to adapt an astonishing true story: that of a young Welshman who is offered the chance to become a real racing driver thanks to the thousands of hours he has logged on the video game. Indeed, Nissan professionally trained the best ‘sim racers’ at the GT Academy from 2008 to 2016. “Gran Turismo” is therefore a new American sports success story challenging simulator players to beat « real » racing drivers …
With a similar take to the recently-released “Tetris” movie, in which the story is adapted not from the video game itself but from a true story based around the game, “Gran Turismo” is clearly in the upper echelons of video game movies, and stands out as an enjoyable and unpretentious summer entertainment. Nonetheless, this video game adaptation is closer to a biopic, taking us around a well-trodden path where the show is nothing more than a set of clichés in a formula that’s been seen over and over again and is totally predictable.
The script undermines the film both realistically and factually, insofar as it is both a racing movie and a biopic that is neither credible in its driving or racing action, nor authentic in its historical account. The fact that a true story can be blithely rewritten for dramatic reasons is neither new nor problematic, but it is when these rewrites mar the very coherence of the plot.
These script oversimplifications mean that the protagonist often jumps steps, or that Nissan’s training is rushed in a way that runs against the very qualities sought after by drivers, not to mention a number of big crashes, some of them invented, some of them quite real, but taken out of the historical context for the sake of narrative progression. As for the races themselves, they don’t highlight the tactics and strategies required to win, nor the regulatory or sporting framework in which they take place, nor even the skills of a winning driver, the film instead advocating determination and self-confidence (admittedly crucial) the whole way through. As a result, it’s a frustrating film for any fan of motorsport or ‘sim racing’, as it doesn’t capture the ‘feel’ of either the simulator or the race car.
With Neill Blomkamp (District 9; Elysium) at the wheel, “Gran Turismo” marks the return to the racetrack of a fascinating filmmaker who has made a name for himself in the dystopian sci-fi genre, and here delivers what is clearly his least ambitious work, a pure studio job. Nonetheless, the Oscar-winning South African-Canadian director uses his talents to deliver some fine racing sequences, both in terms of cinematography and editing, with the simulator/cockpit overlays that make this film so special, and a great introductory scene to the famous 24H du Mans race. He also ably directs Archie Madekwe and Orlando Bloom, and can rely on David Harbour to really bring his racing engineer character to life.
“Gran Turismo” is a piece of entertainment that will appeal to the wider audience for its visual and technical qualities, but will frustrate any racing fan with its inconsistencies at every turn. Unfortunately, it’s a very conventional story, the true historical version of which is ultimately more exciting than the Hollywood one.