Rsg Production

Immaculée

 
Immaculate
 

2024

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Encore un film sur les dérives de la religion chrétienne et de ses plus fidèles ? Oui et non : reposant à la fois sur des poncifs et sur un concept, « Immaculée » est un long-métrage à la fois travaillé, efficace et un peu trop lisse. Si l’intrigue donne une impression de déjà-vu (une sœur novice décide de s’installer dans un superbe couvent italien dont les murs portent les stigmates d’une ambiance pesante et interdite), son traitement présente souvent des écarts narratifs originaux et une esthétique réfléchie.

En effet riche d’une mise en scène propre, de musiques, décors et costumes immersifs, et d’actrices et figurantes convaincantes, le film est globalement de qualité sur la forme. De même que sur le fond : l’histoire aborde des thématiques diverses, allant de l’anti-cléricalisme à la miraculosité en passant par le sectarisme, le tout en usant de divers sous-genres horrifiques – dont le gore. Notons aussi le véritable bilinguisme italien/anglais du film, qui pour une fois ne tombe pas dans les clichés culturels.

Néanmoins, malgré ces points forts témoignant d’une vraie recherche – à l’instar de la performance de Sydney Sweeney (Euphoria ; Reality ; Tout sauf toi), – « Immaculée » laisse un arrière-goût d’inabouti. À commencer par quelques ellipses et simplifications scénaristiques presque grossières qui font retomber le film dans de la simple ‘nonnesploitation’, ou à l’inverse dans du gore gratuit et/ou pas assez poussé. Quelques personnages secondaires comme Sœur Guen auraient sans doute mérité plus de place, notamment pour rehausser la fibre féministe de l’intrigue. L’on regrette aussi que ne soient pas plus mises plus en avant ces mystérieuses et furtives sœurs aux masques rouges qui incarnent un obscurantisme qui va au-delà de la foi.

Certainement surcoté, « Immaculée » demeure un film d’horreur divertissant et qui interroge par ailleurs sur la limite entre quête de spiritualité et notion de progrès scientifique, le tout dans cette même perspective d’émancipation, qu’elle soit féminine, religieuse ou les deux.

Axel Chevalier
 

Another film about the excesses of the Christian religion and its most faithful followers? Yes and no: based on both clichés and concept, “Immaculate” is a film that is at once elaborate, successful and a little too smooth. While the plot gives the feeling of déjà-vu (a novice nun decides to move into a superb Italian convent whose walls bear the scars of a heavy, forbidding atmosphere), its approach often features original narrative departures and a carefully thought-out aesthetic.

With its neat direction, immersive music, sets and costumes, and convincing actresses and extras, the film’s overall quality is high. The story tackles a wide range of themes, from anti-clericalism to miraculousness and sectarianism, and makes use of various horrific sub-genres – including gore. Also noteworthy is the film’s genuine Italian/English bilingualism, which for once avoids cultural clichés.

Nevertheless, despite these strong points testifying to genuine dedication – much like the performance of Sydney Sweeney (Euphoria; Reality; Anyone But You) – “Immaculate” leaves an aftertaste of unfinished business. Starting with a few ellipses and almost crude script oversimplifications, the film falls back into simple Nunsploitation, or conversely into free and/or underdeveloped gore. Some of the secondary characters, such as Sister Guen, would undoubtedly have deserved more attention, particularly to enhance the feminist aspect of the plot. It’s also regrettable that these mysterious, furtive sisters in red masks, who embody an obscurantism that goes beyond faith, are not given greater prominence.

Surely overrated, “Immaculate” remains an entertaining horror film that also questions the boundary between the quest for spirituality and the notion of scientific progress, all in the same perspective of emancipation, whether feminine, religious or both.

Axel Chevalier