Rsg Production

Mystère à Venise

 
A Haunting in Venice

2023

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Troisième et dernier volet de la trilogie Agatha Christie produite par la 20th Century Fox, « Mystère à Venise » conclut les aventures d’Hercule Poirot réalisées par Kenneth Branagh. Après « Le Crime de l’Orient-Express » et « Mort sur le Nil », le réalisateur et acteur nord-irlandais (Belfast ; Thor ; Henri V) adapte cette fois-ci un roman moins connu de la légendaire auteure de romans policiers, à savoir « Le Crime d’Halloween » (La fête du potiron). Michael Green, scénariste des deux précédents volets est également de retour, et prend de nombreuses libertés par rapport à l’œuvre d’origine en ajoutant une dimension presque fantastique et en transposant l’intrigue à Venise.

On retrouve donc notre détective belge à Venise, à la veille de la Toussaint, deux ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Retraité, seul, amer depuis les ravages causés par les guerres et les crimes dont il a été témoin au cours de sa carrière, il vit désormais en ermite de luxe et a renoncé à sa vocation d’enquêteur. C’est alors qu’une célèbre auteure de romans policiers lui rend visite et l’invite à assister à une séance de spiritisme. Elle compte sur Poirot, en tant que farouche cartésien, pour déjouer la probable imposture. Mais s’il s’y rend à contrecœur, le crime ne tardera pas à le rattraper et le remettre en selle …

« Mystère à Venise » reprend alors les mêmes ingrédients de la formule utilisée dans les précédents opus : un ou deux meurtres spectaculaires, toute une série d’alibis et de mobiles en tous genres, et toute une panoplie d’acteurs entourant le détective moustachu une fois de plus légèrement étoffé par rapport au roman (même si en guise de conclusion, il aurait pu l’être encore plus) avec notamment Tina Fey, Michelle Yeoh, Riccardo Scamarcio, Kelly Reilly, Jamie Dornan, et la française Camille Cottin. Le casting est moins célèbre que dans les précédents, mais réussit très bien à disparaître dans leur personnage quand on ne voyait que les vedettes et leurs costumes étincelants dans « Mort sur le Nil ».

Un autre atout de ce troisième volet est son environnement qui – contrairement au précédent film – nourrit l’intrigue avec une atmosphère sombre et mystérieuse entourant les canaux vénitiens mettant habilement en scène la paranoïa des personnages et des spectateurs. Branagh glisse cette fois hors du réel, vers le film de genre mi-horrifique mi-fantastique tout en conservant la structure du ‘whodunnit’ policier avec une énigme à résoudre dans un huis-clos. C’est un cluedo dans un palazzo décrépit et hanté. Un mélange très réussi qui en fait probablement le film le plus palpitant de la trilogie bien qu’il soit également quelque peu prévisible. Si le deuxième opus avait doublé le budget du premier, celui-ci revient à un budget abordable et reprend une formule dont il assemble cette fois correctement les pièces.

« Mystère à Venise » est donc un thriller policier vénitien teinté de surnaturel et jouant avec les codes de l’horreur, certes assez conventionnel mais néanmoins agréablement divertissant.

Raphaël Sallenave

PS : Attention ! Ce film laisse en liberté un véritable psychopathe …

 

The third and final installment in the Agatha Christie trilogy produced by 20th Century studios, “A Haunting in Venice” wraps up the adventures of Hercule Poirot directed by Kenneth Branagh. After “Murder on the Orient Express” and “Death on the Nile”, the Northern Irish director and actor (Belfast ; Thor ; Henry V) this time adapts a lesser-known novel by the legendary mystery writer, namely “Hallowe’en Party”. Michael Green, screenwriter of the previous two films, is also back, and takes a few liberties with the original work, adding an almost fantastical dimension and setting the plot in Venice.

We find our Belgian detective in Venice on Halloween, two years after the end of the Second World War. Retired, alone and bitter about the devastation caused by the wars and crimes he witnessed during his career, he now lives as a fancy hermit and has given up his calling as an investigator. Then a famous mystery writer visits him and invites him to attend a seance. She’s counting on Poirot, as a staunch Cartesian, to foil the suspected hoax. But if he goes reluctantly, it won’t be long before the crime catches up with him and sets him back up again…

“A Haunting in Venice” features all the same ingredients of the formula used in the previous movies: one or two dramatic murders, a whole series of alibis and motivations of all kinds, and a slew of actors surrounding the moustached detective, once again slightly fleshed out in comparison with the novel (even though, for a conclusion, he could have been developed even more so), including Tina Fey, Michelle Yeoh, Riccardo Scamarcio, Kelly Reilly, Jamie Dornan and Frenchwoman Camille Cottin. The cast is less star-studded than in previous installments, but manages very well to disappear into their characters when all we saw in “Death on the Nile” were the big names and their shiny costumes.

Another plus of this third film is its setting, which – unlike in the previous one – fuels the plot with a dark, mysterious atmosphere surrounding the Venetian canals, skillfully staging the paranoia of characters and viewers alike. This time, Branagh drifts away from reality, towards the half-horrific, half-fantasy genre film, while maintaining the structure of a detective whodunnit with a mystery to be solved under closed doors. It’s a cluedo in a decaying, and haunted palazzo. It’s a very good blend, making it probably the most exciting film in the trilogy, although it’s also somewhat predictable. While the second installment doubled the budget of the first, this one returns to a reasonable budget and takes up a formula, this time correctly assembling the pieces.

“A Haunting in Venice” is therefore a Venetian crime thriller tinted with the supernatural and embracing the codes of horror, admittedly fairly conventional but nonetheless pleasantly entertaining.

Raphaël Sallenave

PS: Beware! This film lets a real psychopath loose…