Rsg Production

Acide

 
(Acid)

2023

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Insupportable pour ce qu’il est ou pour l’histoire qu’il raconte ? « Acide » est un film qui divise et qui visiblement déçoit, notamment quiconque a vu « La Nuée », premier et étonnant long-métrage de Just Philippot. « Acide » n’est certes pas le meilleur des films apocalyptiques, mais il présente quelques qualités et marque par son intrigue (relativement) réaliste. Le synopsis : alors qu’une famille bat de l’aile et que le climat se dérègle à vitesse grand V, une vague de pluies acides dévaste le nord de la France et la Belgique, contraignant les personnages principaux et des millions d’autres personnes à fuir un paysage ravagé.

Film-catastrophe comme tant d’autres, « Acide » enchaîne les scènes d’émotion et celles d’action/réaction dans un rythme infernal. La tension, mais aussi et surtout le stress et l’angoisse sont palpables, renchéris par une musique savamment composée dans le but de nous étouffer au milieu de la géhenne que devient ce monde défiguré. L’histoire nous rend d’autant plus fébriles qu’elle décrit et reprend le concept d’éco-anxiété à une échelle démesurée mais crédible – en soulignant par ailleurs les inégalités de résistance face au changement climatique en fonction des ressources publiques comme privées.

Saisissant et terriblement déprimant, donc épuisant, « Acide » est aussi un film au scénario un peu trop simple/simplifié et qui par conséquent présente des manques voire des incohérences. À commencer par ses personnages qui, bien que très bien interprétés, sont mal construits et donc tombent dans les clichés : le père violent et sauveur (Guillaume Canet), la mère conciliante et protectrice (Lætitia Dosch) et l’adolescente perdue et effrayée (Patience Munchenbach). Pis, notre phénomène météorologique extrême apparaît aléatoirement et a des effets différents en fonction des scènes ; une petite averse peut détruire des maisons entières mais un orage ne fait même pas éclater des pneus pourtant baignés dans l’eau… Et la fin elle-même ressemble plus à une suspension qu’à une véritable résolution de l’intrigue. Bref, « Acide » répond bien aux codes du genre apocalyptique, mais il reste lacunaire.

Axel Chevalier
 

Unbearable for what it is or for the story it tells? “Acid” is a divisive and apparently disappointing film, especially for anyone who has seen “The Swarm”, Just Philippot’s astonishing debut feature. “Acid” is by no means the best of apocalyptic films, but it does have a few qualities, and stands out for its (relatively) realistic plot. As a family falls apart and the climate goes haywire, a wave of acid rain sweeps through northern France and Belgium, forcing the main characters and millions of other people to flee a ravaged landscape.

Like so many other disaster-films, “Acid” combines scenes of emotion and action in a frenetic rhythm. The tension, but above all the stress and anguish, are palpable, heightened by music skillfully composed to keep us stifled in the midst of the chaos that this disfigured world is becoming. The story makes us all the more feverish as it describes and takes up the concept of eco-anxiety on a huge but credible scale – highlighting, moreover, the inequalities in resilience in the face of climate change, depending on both public and private resources.

Gripping and terribly depressing, and therefore exhausting, “Acid” is also a film with a screenplay that’s a little too straightforward and simple, and which consequently has its fair share of shortcomings and inconsistencies. Starting with its characters, who, although very well acted, are poorly fleshed out and therefore fall into clichés: the violent, savior father (Guillaume Canet), the conciliatory, protective mother (Lætitia Dosch) and the lost, frightened teenager (Patience Munchenbach). Even worse, our extreme meteorological phenomenon appears randomly and has different effects depending on the scene; a small shower can destroy entire houses, but a thunderstorm doesn’t even blow out tires that have been bathed in water… And the ending itself feels more like a break than a true resolution of the plot. In short, “Acid” lives up to the standards of the apocalyptic genre, but falls a bit short.

Axel Chevalier