Rsg Production

Iris et les Hommes

 

2024

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Une délicieuse Laure Calamy dans une comédie féministe, très envolée.

Iris la cinquantaine, dentiste, deux filles, un mari, Vincent Elbaz. Leur vie est ponctuée par le quotidien, le travail et les enfants. Un mari à priori formidable, très préoccupé par son travail, mais lointain, deux enfants en pleine crise d’adolescence, un bel appartement parisien, un bon métier tout semble parfait. Seul bémol : leur vie sexuelle est proche de zéro.

Iris se sent délaissée. C’est lors d’une réunion de classe qu’une mère lui parle d’une application de rencontres. Une idée germe aussitôt. Elle décide d’égayer sa vie monotone et rompre cette routine qui la ronge, reprenant les rênes de ses désirs.

Laure Calamy papillonne d’homme en homme sans jamais s’attacher juste pour se prouver qu’elle est toujours désirable. Au fur et à mesure de ses rencontres, elle va se transformer, irradier, et devenir de plus en plus désirable. Les scènes cocasses se succèdent : un livre d’Annie Ernaux « La Femme Gelée », ou de Mona Chollet « Réinventer l’Amour » autant de clins d’œil aux figures féministes contemporaines. Les hommes se succèdent : le macho, le viril, un Don Juan, un doux, un véritable défilé.

Le film s’ouvre sur une scène remplie de sous-entendus : Iris torturée physiquement et psychologiquement lors de sa séance chez son ostéopathe. Caroline Vignal nous emmène dès cette ouverture sur les chemins du désir à travers un personnage complexe. Il y a un fossé entre le désir d’exister, d’être reconnue, vue et ces rencontres d’un jour. Pourrait-on parler de consommation ? Sous cet aspect frivole, cela peut questionner et parfois faire un peu cliché.

Mais Laure Calamy est remarquable et pétillante. Elle offre un personnage attachant à la présence sensuelle. Elle assume d’être une femme de 50 ans avec un corps qui n’est pas dans les normes de notre société.

La parenthèse de la Comédie musicale est un pur enchantement. Elle rompt cette recherche de conquêtes un peu répétitives. Laure Calamy a pris un immense plaisir à danser et à chanter. Elle est tout à fait dans son élément.

Si « Iris et les Hommes » décrit une femme de notre temps en prise avec ses désirs et ses difficultés d’exister en tant que femme, « Antoinette dans les Cévennes » lui offrait un rôle plus fort, plus profond en femme tiraillée, belle, sensible, fragile, au cœur d’une histoire d’amour impossible.

Caroline Vignal filme la femme avec tendresse. Des femmes sensibles, amoureuses, lumineuses, fragiles et fortes, mais toujours incandescentes. Laure Calamy est un rayon de soleil qui irradie l’écran.

Pascale Carrere

 

A delightful Laure Calamy in a feisty feminist comedy.

Iris, a dentist in her fifties, has two daughters and a husband, Vincent Elbaz. Their lives are full of the daily grind of work and children. A seemingly wonderful husband, very much focused on his work, but distant, two children in the midst of a teenage phase, a beautiful Parisian apartment, a good job – everything seems perfect. The only downside: their sex life is close to non-existent.

Iris feels left out. At a school assembly, a mother tells her about a dating app. An idea sprang to mind. She decides to brighten up her monotonous life and break the routine that’s eating away at her, taking back the reins of her desires.

Laure Calamy goes from man to man, never settling down, just to prove to herself that she’s still attractive. As her encounters go on, she transforms, radiates and becomes more and more desirable. There’s a succession of ironic scenes: a book by Annie Ernaux (“A Frozen Woman”), or Mona Chollet (“Reinventing Love”), all nods to contemporary feminist figures. The men follow one after another: the macho, the manly, a Don Juan, a gentleman, a true procession.

The film opens with a scene full of implications: Iris tortured physically and psychologically during a session with her osteopath. From this opening, Caroline Vignal takes us down the path of desire through a complex character. There’s a huge gap between the desire to exist, to be recognized and seen, and these one-day encounters. Could we call it consumerism? Underneath its frivolous aspect, it can be questionable and sometimes a bit cliché.

But Laure Calamy is remarkable and sparkling. She offers an engaging character with a sensual presence. She embraces the fact that she’s a 50-year-old woman with a body that doesn’t fit in with our society’s norms.

The musical’s interlude is a pure delight. It breaks away from the search for repetitive conquests. Laure Calamy takes great joy in dancing and singing. She’s clearly at her best.

While “Iris et les Hommes” depicts a woman of our time grappling with her desires and the difficulties of existing as a woman, “My Donkey, My Lover, and I” offered her a stronger, deeper role as a torn, beautiful, sensitive, fragile woman at the heart of an impossible love story.

Caroline Vignal films women with tenderness. Women who are sensitive, in love, luminous, fragile and strong, but always incandescent. Laure Calamy is a ray of sunshine that radiates across the screen.

Pascale Carrere