Bonnard, Pierre et Marthe
(Bonnard: Pierre & Marthe)
2024
FR EN
Aussi juste que son titre « Bonnard, Pierre et Marthe », montre à travers trois époques de la vie du peintre, sa dualité entre sa carrière et son amour pour Marthe. Une distanciation qui se rompt peu à peu au cours du temps. « Pierre, Bonnard et Marthe » est un film d’amour qui n’oublie pourtant pas son médium principal, ponctuant le film des peintures les plus connues de l’auteur. C’est donc bien au travers d’un dédale pictural et romanesque que le film de Martin Provost (« La bonne épouse », « Séraphine ») nous séduit. Un film où la passion l’emporte trop souvent sur l’amour.
Avant de devenir Bonnard, Pierre est peintre en devenir. Il rencontre Marthe dans la rue et lui demande de poser. Alors qu’il finit la peinture de Marthe, il comprend qu’elle est plus qu’un modèle, elle est sa muse, la femme de tous ses tableaux.
Malgré une première partie lancinante et maladroitement cousue, « Pierre, Bonnard et Marthe » parvient dans sa dernière demi-heure à frapper notre esprit d’une puissante mélancolie. Une fin nostalgique accompagnée d’une remarquable composition musicale (qui ponctue d’ailleurs tout le film). Un film à la structure narrative chronologique dirigé par des interprètes qui portent avec eux une étrange douceur, un sentiment commun, celui une amère insouciance. Une alchimie tardive certes, mais dont la force évocatrice et la ritournelle amoureuse qui se dégage nous décoche un sourire.