Rsg Production

Vermines

2023

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Si, dans « Vermines », Kaleb se refuse à jurer quoi que ce soit, moi je vous jure et je vous promets que ce film est une pépite qui mérite d’être regardée, surtout quand on sait que « Vermines » est un premier long-métrage, signé Sébastien Vaniček. Le topo : un immeuble d’habitation est soudainement infesté d’araignées venimeuses, engendrant une série de drames et d’actions musclées. Kaleb, Mathys, Lila, Manon et Jordy font alors tout pour survivre à cette terreur. Le pitch ne vous attire pas tant que ça pour l’instant ? Laissez-moi vous raconter pourquoi l’histoire mérite d’être creusée…
 
Sur la forme, d’abord, « Vermines » est un condensé de tout ce qui peut plaire dans un film d’horreur. Malgré son scénario peut-être un peu classique par moments, le film est une réussite parce qu’il nous prend aux tripes. L’histoire est incroyablement prenante, avec des scènes de pure tension, de stress, d’angoisse, de frisson mais aussi de colère et de violence. Ces ambiances sont renforcées par des musiques savamment choisies, des cadrages et montages variants et renversants (allant du clip au très gros plan fixe en passant par des focus sur les myriades d’araignées), et des décors marquants – en particulier ces hypnotiques Arènes de Picasso situées à Noisy-le Grand. Les effets spéciaux se révèlent aussi efficaces et nous feraient presque oublier que le film a partiellement été tourné avec de véritables araignées !
 
Outre les retournements de situation qui nous plongent pesamment dans nos arachnophobies les plus enfouies, « Vermines » propose une série de personnages très convaincants – et ça, c’est à saluer dans un film d’horreur. Tous les acteurs (Jérôme Niel, Sofia Lesaffre, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield et plus spécialement Théo Christine qui incarne Kaleb) se montrent excellents, avec une palette de jeu rarement présente dans ce genre, des regards d’une acuité parfaite et des émotions d’une sincérité saisissante. Les dialogues sont de surcroît superbement écrits, avec des échos narratifs qui rajoutent un cachet au long-métrage.
 
Avec un titre évocateur, « Vermines » aborde aussi bien sûr en filigrane des sujets plus profonds tels que la xénophobie, la brutalité de la société et de ses antagonismes, et la bestialité primaire et souvent refoulée des êtres humains, le tout dans un environnement fécond à bien des égards : la banlieue. Tout le monde a un côté vermine dans le film, et c’est ce qui fait encore plus fonctionner ce dernier. Le résultat en est un long-métrage palpitant, divertissant, avec une véritable patte tant sur le fond que sur la forme – osons le dire : un vrai film de genre qui n’hésite pas à se référer à des modèles en la matière tout en s’en distinguant. Enfin, et c’est très personnel, mais j’aimerais donner une mention spéciale pour la diffusion d’une chanson de Damso et Hamza, et surtout pour la scène de la Citroën C3. Bref, foncez voir ce film !
 
Axel Chevalier
 
If, in “Vermines”, Kaleb refuses to swear to anything, I swear to you and I promise you that this film is a gem worth watching, especially when you know that “Vermines” is Sébastien Vaniček’s first feature film. The plot: an apartment building is suddenly infested with venomous spiders, sparking a series of dramatic and action-packed events. Kaleb, Mathys, Lila, Manon and Jordy do everything in their power to survive the terror. The pitch doesn’t really appeal to you so far? Let me tell you why the story deserves to be explored further…
 
First of all, in terms of style, “Vermines” is a combination of everything you could want from a horror film. Despite its script, which can be a little conventional at times, the film is a success because it grabs you by the guts. The story is incredibly gripping, with scenes of pure tension, stress, anguish and shudder, as well as anger and violence. These moods are heightened by skilfully chosen music, varied and stunning framing and editing (ranging from clip art to very close-up shots, with focus on the myriad spiders), and striking sets – in particular the hypnotic Arènes de Picasso in Noisy-le Grand. The special effects are equally impressive, almost making us forget that the film was partly shot with real spiders !
 
In addition to the twists and turns that throw us back into our deepest arachnophobia, “Vermines” features a series of very convincing characters – and that’s something to be saluted in a horror film. All the actors (Jérôme Niel, Sofia Lesaffre, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield and especially Théo Christine as Kaleb) are excellent, with a range of acting rarely seen in this genre, perfectly sharp stares and strikingly sincere emotions. The dialogue is also superbly written, with narrative references that add a special flair to the film.
 
With its suggestive title, “Vermines” also deals with deeper issues such as xenophobia, the brutality of society and its antagonisms, and the primal and often repressed bestiality of human beings, all set in a fertile environment in many respects: the suburbs. Everyone in the film has a side of vermin, and that’s what makes it work all the more. The result is a thrilling, entertaining feature film with a real edge in terms of both substance and style – dare we say it: a true genre movie that doesn’t shy away from referring to, but also distinguishing itself from, genre models. Finally, and this is very personal, but I’d like to give a special shout-out to the soundtrack featuring a song by Damso and Hamza, and especially to the scene in the Citroën C3. All in all, go watch this film!
 
Axel Chevalier