Fair Play
2023
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Disponible sur Netflix, ce thriller psychologique décortique subtilement la guerre des sexes de notre époque où un homme peut paradoxalement soutenir sa copine pour ses capacités et son ambition tout en conservant un besoin d’arriver premier. Les victoires de la gent féminine ne sont alors que le mauvais reflet de leur propre estime. Pour son premier long-métrage Chloe Domont, place son intrigue dans le milieu typiquement ultra-compétitif : celui de la haute finance, une jungle où il n’y a pas de place pour les sentiments qui sont alors relégués à l’appartement où ils sont libérés. Pour ce fort contraste, elle choisit donc un décor assez minimaliste fait quasi-exclusivement de ces deux environnements, l’un professionnel l’autre personnel.
Emily et Luke forment ainsi un couple heureux et chanceux pour qui la vie romantique et leur carrière suivent un cours a priori idéal jusqu’à ce qu’une bonne nouvelle de trop vienne provoquer leur dégringolade. « Fair Play » s’intéresse ainsi à ce qu’une promotion peut engendrer dans un couple et joue sur une montée progressive de la tension où le vrai danger émane du silence de Luke, interprété par Alden Ehrenreich (Solo). A travers les bouleversements traversés par Emily, interprétée par Phoebe Dynevor (Les Chroniques de Bridgerton), Chloe Domont signe en fait un film sur la fragilité masculine avec quelques belles idées de mise en scène.
Produit notamment par Rian Johnson, « Fair Play » fut présenté au festival international de Toronto et celui de Sundance où il a provoqué une course aux enchères pour les droits de distribution remportée par Netflix à hauteur de $20M, ce qui en fait la plus grosse vente du festival de cinéma indépendant américain de l’année. Une œuvre intéressante pour son propos mais qui reste au final assez prévisible et emphatique.
Raphaël Sallenave
Now on Netflix, this psychological thriller subtly explores today’s war of the sexes, where a man can paradoxically support his girlfriend’s skills and ambition, while still needing to get to the top first. Women’s successes are then a poor reflection of their own self-worth. For her first feature film, Chloe Domont sets her story in a typically ultra-competitive environment: the world of high finance, a jungle where there is no room for feelings, which are then relegated to the apartment where they are set free. For this stark contrast, she chooses a fairly minimalist set made almost exclusively of these two environments, one professional, the other personal.
So, Emily and Luke are a happy-go-lucky couple whose romantic lives and careers seem to be running smoothly, until one extra stroke of good fortune sets them on a downward spiral. “Fair Play” thus examines what a promotion can do to a couple, building on a gradual increase in tension where the real threat comes from Luke’s silence, played by Alden Ehrenreich (Solo). Through the upheavals experienced by Emily, played by Phoebe Dynevor (Bridgerton), Chloe Domont crafts a film about masculine fragility, with some fine directorial ideas.
Produced among others by Rian Johnson, “Fair Play” was screened at the Toronto International Film Festival and at Sundance, where it sparked a bidding war for distribution rights won by Netflix for $20M, making it the biggest-selling independent American film festival of the year. An interesting film as far as its subject matter is concerned, but ultimately rather predictable and emphatic.
Raphaël Sallenave