Rsg Production

Substitution

 
Bring her Back

2025

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Suite à la mort accidentelle de leur père, Andy et Piper sont confiés par les services sociaux, au moins jusqu’à la prochaine majorité d’Andy, à une femme prénommée Laura. Celle-ci, dont on apprend vite qu’elle a tragiquement perdu sa fille (malvoyante comme Piper) élève aussi un autre garçon mystérieux : Oliver. Les deux frères et sœurs vont alors tenter de s’acclimater à leur nouvelle existence en s’efforçant, difficilement, d’oublier leurs peurs et démons…

Deuxième long-métrage des frères australiens Philippou (youtubeurs de métier qui avaient réalisé « La Main »), « Substitution » est un film d’horreur parfois tout aussi brutal, quoique plus psychologique que leur précédent. Avec une photographie volontairement très terne et un montage bien moins saccadé que dans « La Main », « Substitution » nous plonge et nous enferme dans une maison et ses alentours à l’ambiance neurasthénique et souvent dérangeante, d’où peuvent surgir d’effrayants éclats de violence physique comme morale.

Visiblement chère aux réalisateurs, la notion de famille et des traumatismes qui lui sont liés imbibe l’intégralité du film. Outre la présentation sans artifices d’une forte et sincère relation entre un frère et sa sœur, les trois principaux personnages sont suffisamment développés pour que le public s’identifie à leurs fragilités – notamment le handicap de Piper, le deuil de Laura et les angoisses d’Andy. Les dynamiques de ce trio sont à la fois douces et brutales : leur quête d’amour bascule ainsi soit vers de forts sentiments de rejet et de méfiance, soit vers une insidieuse et palpable emprise dont ils ne parviennent pas à se défaire.

Toutefois, même s’il est particulièrement dramatique, « Substitution » demeure horrifique – et c’est d’ailleurs cette combinaison entre drame et horreur qui consolide sa puissance symbolique. Entremêlant dans une atmosphère étouffante un occultisme solitaire, des hallucinations traumatiques et une violence protéiforme (le tout avec des mises en scènes diverses et marquantes), le long-métrage trouble et heurte tant il montre à quel point la peur et le désespoir personnels peuvent détruire les gens.

Axel Chevalier

 

After their father’s sudden death, Andy and Piper are left in the care of social services, at least until Andy comes of age, with a woman named Laura. We soon learn that Laura tragically lost her daughter (who was visually impaired like Piper) and is also raising another mysterious boy named Oliver. The two siblings then try to get used to their new life, struggling to forget their fears and demons…

This is the second feature film by Australian brothers Philippou (the YouTubers who previously directed “Talk to Me”). “Bring her Back” is a horror film that is sometimes just as brutal as their previous film, although more psychological. With deliberately dull photography and editing that is much less jerky than in “Talk to Me,” “Bring her Back” takes us into and confines us to a house and its surroundings with a gloomy and often disturbing atmosphere, from which frightening bursts of physical and moral violence can erupt.

Clearly dear to the filmmakers, the concept of family and the traumas associated with it permeates the entire film. In addition to the straightforward portrayal of a strong and sincere relationship between a brother and sister, the three main characters are well-developed enough for the audience to empathize with their vulnerabilities – notably Piper’s disability, Laura’s grief, and Andy’s anxieties. The dynamics of this trio are both gentle and brutal: their quest for love swings either toward strong feelings of rejection and mistrust, or toward an insidious and palpable grip from which they cannot free themselves.

However, even though it is particularly dramatic, “Bring her Back” remains truly horrific – and it is this combination of drama and horror that strengthens its symbolic power. Blending solitary occultism, traumatic hallucinations, and multifaceted violence (all presented through diverse and striking scenes) in a suffocating atmosphere, the movie is unsettling and shocking in how it shows the extent to which personal fear and despair can wreck people.

Axel Chevalier

La Main / Talk to Me
Évanouis / Weapons