SUPERMAN
2025
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Après avoir réalisé la trilogie de qualité des « Gardiens de la Galaxie » chez Marvel, le réalisateur et scénariste James Gunn s’est vu confier la conception du nouvel univers cinématographique du studio rival de comic books américains : DC. Il en est depuis le co-PDG, la matière grise narrative, et l’exécutant artistique avec ce premier film du nouvel univers connecté que cherche à bâtir Warner avec comme figure de proue, bien évidemment, le super-héros le plus connu et le plus emblématique de son catalogue : Superman !
Le résultat représente le joyau attendu depuis longtemps par les fans avec ce qui s’avère être probablement le film le plus fidèle à l’esprit des comics depuis bien longtemps tout en apportant également un renouveau et un gros changement de ton par rapport aux précédents opus de la franchise DC. Le film donne ainsi l’impression de mettre en scène sur grand écran, en live-action, et en long-format l’atmosphère des comics et des dessins animés du dimanche matin. Ce ton léger, fun et très coloré donne une énergie au film porté par un bon casting, un super chien et une direction artistique qui le distinguent véritablement des précédents opus, mais sans vrai développement des personnages principaux – avec simplement un gentil qui n’est autre que la bonté à l’état pur, et un méchant cruel et mal intentionné – et absolument aucun impact sur l’intrigue pour les rôles secondaires.
En somme l’histoire est certes cohérente et aboutie mais caricaturale, simple, et manichéenne. Bien qu’abordant des thématiques sérieuses sur la géopolitique (l’interventionnisme), les médias (bashing & influence privée), ou les relations de couples, le fond n’est que schématique pour conclure sur une leçon très enfantine : c’est au final un film sur les excès de jalousie ! Alors oui pour des enfants, c’est une très bonne histoire, mais pour un public adulte cela reste un peu creux. « Superman » s’impose donc comme un film assez ciblé, à la fois pour un public enfantin et/ou pour un public très fan des comics. Ce n’est pas un film sur un super-héros, mais bien un film de super-héros !
De plus, son choix de nous plonger directement dans un univers déjà construit avec super-héros et créatures en tous genres, fonctionne dans la mesure où il évite une énième origin story, mais il fait aussi appel aux connaissances contextuelles d’un public connaisseur, non pas pour comprendre l’histoire mais bien pour l’apprécier ! Or ça, c’est risqué pour un film dont la réussite à très large échelle est impérative pour lancer ce nouvel univers connecté du studio DC. Avec un tel choix, ce « Superman » risque ainsi de diviser plus que de rassembler le très large public dont les dizaines de prochains films auront besoin pour survivre.
Bien qu’il ne joue pas sur le fan service à outrance, c’est donc dans son approche globale qu’il s’avère probablement trop ciblé, misant sur la nostalgie d’un certain public. Ce n’est donc pas objectivement un film profondément mauvais, bien qu’il ne soit pas non plus particulièrement marquant, mais c’est surtout un film qui en laissera quelques-uns sur le carreau. Oui, ça reste grand public, mais ce n’est pas un film tout public !
Raphaël Sallenave
After directing Marvel‘s acclaimed “Guardians of the Galaxy” trilogy, director and screenwriter James Gunn was entrusted with the creation of a new cinematic universe for the studio’s American comic-book rival: DC. He is now the co-CEO, the narrative mastermind and the artistic driving force behind this first film in the new interconnected universe that Warner is building, with the most famous and iconic superhero in their line-up: Superman!
The result is the long-awaited gem that fans have been waiting for, in what is probably the most faithful film to the spirit of the comics in a very long time, while at the same time representing a major change of tone compared to previous installments in the DC franchise. The film gives the impression of bringing the atmosphere of comic books and Sunday morning cartoons to the big screen, in live-action, and in feature-length format. This light, fun and colorful tone gives great energy to the film, which features a good cast, a great dog and an art direction that really sets it apart from its previous opuses, but without any real development of the main characters – with simply a good guy who is pure goodness, and a cruel, evil-minded villain – and absolutely no impact on the plot for the supporting roles.
All in all, the story is certainly coherent and successful, but cartoonish, straightforward and Manichean. Although it tackles serious issues such as geopolitics (interventionism), the media (bashing & private influence) and couples’ relationships, the substance is merely superficial and concludes with a very childlike lesson: in the end, it’s a film about the excesses of envy! So, yes, for children it’s a very good story, but for an adult audience it’s a bit hollow. “Superman” is therefore a film that’s fairly targeted, both for children and for fans of comic books. It’s not a film about a superhero, but rather a superhero film!
In addition, its choice to dive straight into a universe already built up with superheroes and creatures of all kinds does work, insofar as it avoids an umpteenth origin story, but it also calls on the contextual knowledge of a connoisseur audience, not to understand the story but to appreciate it! And that’s a risky move for a film whose success on a very large scale is imperative to launch the DC studio’s new connected universe. With such a choice, “Superman” risks dividing more than gathering the very large audience that the dozens of future films will need to succeed.
While it doesn’t rely excessively on fan service, it’s in its overall approach that it probably proves to be too targeted, banking on the nostalgia of a certain audience. So, it’s not objectively a thoroughly bad movie, although it’s not a particularly memorable one either, but it is a film that will leave a few out in the cold. Yes, it’s a mainstream movie, but it’s not for everyone!
Raphaël Sallenave
